Gignac, fini les vendanges ?

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Alexandre SARKISSIAN , modifié à
Après l'échec de sa première saison sous le maillot de l'OM et le récent épisode de son vrai-faux départ, dans les dernières heures du marché des transferts estival, André-Pierre Gignac n'a plus le choix. Pour réussir dans le club de son coeur, il devra marquer des buts, et les esprits, sous peine de continuer à cirer le banc et de revoir ses ambitions de carrière à la baisse. Anigo et Deschamps l'ont prévenu.

Après l'échec de sa première saison sous le maillot de l'OM et le récent épisode de son vrai-faux départ, dans les dernières heures du marché des transferts estival, André-Pierre Gignac n'a plus le choix. Pour réussir dans le club de son coeur, il devra marquer des buts, et les esprits, sous peine de continuer à cirer le banc et de revoir ses ambitions de carrière à la baisse. Anigo et Deschamps l'ont prévenu. "A lui de montrer qu'il a les clés pour sortir de cette situation. C'est peut-être lui l'homme providentiel." Lundi soir, au micro de Radio France Bleu, José Anigo espérait toujours pour André-Pierre Gignac. Le directeur sportif olympien aimerait certainement éviter de parler de l'intéressé au conditionnel, et pouvoir s'appuyer sur des certitudes concernant l'attaquant de l'OM. Comme les 24 buts inscrits avec Toulouse à l'issue de l'exercice 2008-2009, ou à l'image de ses performances méritoires en équipe de France. L'intérêt qu'il suscita du côté du Centre Robert-Louis-Dreyfus était alors justifié, quand les dirigeants olympiens l'ont attiré en cité phocéenne contre 18 millions d'euros. Didier Deschamps avait d'un autre côté rappelé, au moment de la présentation officielle à la presse à l'été 2010, que Gignac - au même titre que Remy - se devait encore de confirmer à un niveau plus élevé. Les propos de l'entraîneur provençal tiennent toujours. Retardé, il est vrai, dans sa préparation par une blessure, le natif de Martigues n'en a pas moins déçu ses dirigeants et une bonne partie du public marseillais. Huit buts pour 30 apparitions en championnat, c'était bien insuffisant la saison dernière pour le remplaçant de Mamadou Niang. Amauri trop gourmand Le départ de l'international sénégalais a précédé les difficultés offensives rencontrées par l'OM, et renforcées par le retour contraint de Brandao au Brésil. Deschamps n'avait pas apprécié la manière dont Niang avait quitté le navire au lendemain de la 2e journée, sans oublier la responsabilité de la direction - sous-entendu le président Jean-Claude Dassier - de n'avoir pas anticipé ce changement majeur dans son équipe. Marseille en a perdu son titre, et André-Pierre Gignac de sa crédibilité. Encore en proie à des pépins physiques, il n'a pas pu débuter cette saison en même temps que ses coéquipiers, avant d'être envoyé à Merano pour perdre des kilos. Revenu d'Italie avec une silhouette plus adaptée à la pratique du haut niveau, il a failli rebondir pour Londres et signer à Fulham le 31 août. "S'il y a eu cette situation, c'est peut-être aussi parce qu'il n'a pas montré tout ce qu'on attendait de lui l'an passé", explique Anigo, toujours pour la radio locale. L'ex-Toulousain, prêté du côté de Craven Cottage, signifiait que l'OM avait enfin trouvé un attaquant dans les dernières heures du marché des transferts. "Tout était bouclé avec la Juve pour le prêt d'Amauri, poursuit le directeur sportif. Mais le joueur a fait une surenchère. On l'a refusée, car on ne voulait pas être pris en otage." Vincent Labrune, le président du Conseil de surveillance du club provençal, a confirmé cette tendance: hors de question de mettre en danger les finances. Marseille n'a pas d'argent pour recruter, on l'avait bien compris. Deschamps devra faire sans, et espère lui aussi que Gignac retrouvera la réussite. Pour le bonheur de tous.