Gasquet va-t-il se lâcher ?

Gasquet va tenter lundi de se qualifier pour son premier quart de finale à Roland-Garros.
Gasquet va tenter lundi de se qualifier pour son premier quart de finale à Roland-Garros. © REUTERS
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Nicolas Rouyer, à Roland-Garros , modifié à
ROLAND-GARROS - Le Biterrois affronte le Suisse Stanislas Wawrinka, lundi, en 8es de finale.

L'image a étonné tous les observateurs. Après avoir empoché la deuxième manche face au Russe Nikolay Davydenko, samedi après-midi, au troisième tour, Richard Gasquet a serré vigoureusement le poing comme l'aurait fait un Rafael Nadal. Aussi réservé sur un court que ses compatriotes Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga sont expansifs, Gasquet commencerait-il à sortir tout doucement de sa coquille ? Rencontrés lundi aux abords du court Suzanne-Lenglen, quelques heures avant le huitième de finale qui opposera le Biterrois au Suisse Stanislas Wawrinka, les spectateurs, dans leur grand majorité, l'espèrent. "Ce serait sans doute un plus pour lui s'il parvenait à communiquer davantage avec le public", souligne Benoît. "C'est toujours plus sympa, plus rigolo", abonde Aude, supportrice occasionnelle.

Wawrinka allume la mèche

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S'il est sûr que Gasquet ne sera jamais un "rigolo", question de personnalité, son entraîneur, Sébastien Grosjean, estime lui aussi qu'il devrait davantage s'exprimer sur le court. "Il doit jouer encore plus avec le public", insiste l'ancien joueur, qui avait atteint les demi-finales à Roland-Garros en 2001. L'appui des spectateurs est devenu un enjeu du huitième de finale de Gasquet depuis que Stanislas Wawrinka, son adversaire du jour donc, a lâché dimanche : "j'ai l'impression que Richard est moins populaire que les autres. Il n'utilise pas le public comme peuvent le faire "Jo" ou Gaël". L'intéressé a accueilli cette sentence avec distance : "depuis que j'ai neuf ans, j'entends que je ne me bats pas. Mais je me suis déjà encouragé sur un court, même si je ne suis pas comme Gaël." Interrogé dimanche sur France Télévisions par Tatiana Golovin, avec laquelle il avait remporté le double mixte à Roland-Garros il y a neuf ans, Gasquet a ajouté : "si je devais m'agacer de tout ce que j'entends depuis tout jeune…"

"L'important, c'est qu'il gagne"

Propulsé très tôt génie du tennis français (et désigné un jour futur vainqueur français d'un Majeur par L'Equipe magazine), Gasquet n'a jamais eu les ambitions que l'on a eues pour lui. "Je n'ai jamais voulu être n°1 mondial", a ainsi lâché un jour celui qui pense avant tout à prendre du plaisir sur un court. Lundi, il ne s'agira pas de devenir n°1 mondial mais de franchir le cap des huitièmes de finale dans un Grand Chelem, ce que "Richie" n'a réussi qu'à une seule reprise, à Wimbledon, en 2007. Pour le reste, il a échoué... 14 fois à ce stade de la compétition.

Une-Gasquet

Lundi, les spectateurs de Roland-Garros espèrent qu'il va rompre la malédiction. Ce seront ceux du Suzanne-Lenglen, Gasquet ayant peut-être préféré être programmé jouer sur ce court plutôt que sur le Central, plus vaste et plus intimidant. On ne change pas en une quinzaine, même si celle-ci se déroule pour le moment parfaitement, avec aucun set concédé sur les trois premiers matches.

Malgré le tempérament plus réservé du Français, les spectateurs semblent prêts à l'encourager jusqu'au bout lundi après-midi. "Son style est certes moins spectaculaire qu'un Tsonga mais il a un côté attachant", souligne Bernard. De son côté, Julien s'interroge : "doit-il se plus se lâcher ou rester concentré, dans sa bulle, pour gagner ? Selon moi, l'important, c'est qu'il gagne, peu importe comment." Et la communion avec le public viendrait sans doute naturellement…