FOOTBALL - La Fifa souhaite réformer le système d'arbitrage pour le prochain Mondial. "C'est la dernière Coupe du monde avec le système d'arbitrage actuel". Cette déclaration faite jeudi à la BBC par le secrétaire général de la Fédération internationale de football (Fifa), Jérôme Valcke, pourrait marquer un tournant décisif dans le débat sans fin autour de l'arbitrage. A l'heure où le Mondial sud-africain touche à sa fin, la compétition restera marquée à jamais par deux fautes d'arbitrage flagrantes en huitièmes de finale: un but refusé à l'Anglais Frank Lampard contre l'Allemagne alors que le ballon avait bien franchi la ligne et un but accordé à l'Argentin Carlos Tevez contre le Mexique malgré une position de hors-jeu évidente. Longtemps hostile à tout changement, la Fifa semble avoir infléchi sa position sous le poids de la controverse et son président Sepp Blatter, après avoir présenté ses excuses aux équipes lésées, a promis de réexaminer la possibilité de recourir à la vidéo. Valcke (secrétaire général de la Fifa): "nous devons faire quelque chose" Dans son entretien accordé à la BBC, Valcke a reconnu que les organisateurs avaient vécu "une mauvaise journée" le jour où le but de Lampard n'a pas été accordé. Le secrétaire général de la Fifa d'ajouter que la vitesse du football moderne rendait nécessaire une réforme. "Le jeu est tellement rapide, le ballon vole tellement vite, les arbitres sont plus vieux que les joueurs et il faut les aider, nous devons faire quelque chose et c'est pour cela que je dis que c'est la dernière Coupe du monde avec le système actuel." S'il n'a pas clairement indiqué quel recours technologique pourrait être privilégié par les instances dirigeantes du football mondial, le secrétaire général de la Fifa laisse ainsi entendre que deux pistes sont à explorer. De fait, l'ajout d'arbitres chargés de surveiller ce qui se passe dans la surface de réparation a été testé en Europa League la saison dernière et va être étendu à la Ligue des champions et aux matches de qualification pour l'Euro 2012. Selon Valcke, l'International Board (IFAB), chargé de fixer les règles du jeu, ne devrait toutefois pas avoir de discussions approfondies sur ce sujet lors de sa prochaine réunion ce mois-ci, à Cardiff, comme l'avait laissé entendre Sepp Blatter, mais plutôt en octobre. La même IFAB qui s'était encore prononcé contre l'introduction de la technologie sur la ligne de but ou le recours à la vidéo en mars dernier. A cette occasion, deux compagnies avaient présenté deux systèmes apportant la preuve irréfutable qu'un ballon a franchi la ligne de but. L'un, le Cairos-goal system, basé sur l'introduction d'une puce magnétique dans le ballon et l'installation de cellules sur la ligne de but fut utilisée avec succès lors du Championnat du monde des clubs au Japon, en 2007. Sans que l'International Board ne donne suite... L'autre, le Hawk Eye, qui transposé du modèle utilisé au tennis, utilise six caméras autour de la cage, n'avait pas plus convaincu. Pressée comme jamais, la Fifa aujourd'hui n'a jamais semblé aussi proche de plier.