Federer, maître d'un jour

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Régis AUMONT , modifié à
Bien qu'il ne soit aujourd'hui plus le meilleur joueur du monde, un statut qui échoue à Rafael Nadal, Roger Federer a remporté, dimanche à Londres face à l'Espagnol, la deuxième finale ayant opposée les deux géants du jeu cette année. Au terme de trois manches (6-3, 3-6, 6-1), le Suisse s'est adjugé le Masters, son cinquième, privant ainsi son jeune rival du seul grand titre manquant encore à son palmarès.

Bien qu'il ne soit aujourd'hui plus le meilleur joueur du monde, un statut qui échoue à Rafael Nadal, Roger Federer a remporté, dimanche à Londres face à l'Espagnol, la deuxième finale ayant opposée les deux géants du jeu cette année. Au terme de trois manches (6-3, 3-6, 6-1), le Suisse s'est adjugé le Masters, son cinquième, privant ainsi son jeune rival du seul grand titre manquant encore à son palmarès. De l'Open d'Australie au Masters, Roger Federer aura terminé la saison comme il l'avait commencée, par un titre. Ses deux plus importants de la saison qui plus est, car plus glorieux que ceux de Cincinnati, Stockholm ou Bâle, bien que l'on connaisse l'attachement de l'intéressé pour "son" tournoi. A Londres, le défi était d'autant plus compliqué qu'en face de lui, en finale, se dressait son rival le plus coriace, celui qui l'a relégué au rang de dauphin du circuit, un Rafael Nadal contre lequel il avait perdu six de leurs sept derniers affrontements. Mais pour cette première sur la dernière marche d'un tournoi depuis leur finale à Melbourne en janvier 2009, l'homme aux seize levées du Grand chelem n'a pas raté l'occasion de montrer qu'il était encore capable de dominer le Majorquin dans un grand rendez-vous. Son huitième succès face à lui, en vingt-deux confrontations, obtenu ce dimanche au terme d'une semaine quasi parfaite, lui octroie sa cinquième couronne au Masters. Son adversaire, faire-valoir l'an dernier dans cette même épreuve, a lui prouvé qu'il était désormais capable de battre les tout meilleurs en indoor, où il n'a glané qu'un seul de ses quarante-trois titres à l'heure actuelle. Cette défaite, sa seule de la semaine, le prive aussi du dernier grand titre qui se refuse encore à lui, alors qu'il aurait réussi en cas de victoire le "super Grand chelem", composé des quatre Majeurs, du Masters, du titre olympique et de la Coupe Davis. A 24 ans, il a encore le temps. 32 coups gagnants à 11... En finale, l'Espagnol a pendant un set donné l'impression de ne pas pouvoir se mettre au niveau de son adversaire. Un poil handicapé par une douleur à la jambe droite - conséquence sans doute de son marathon de la veille face à Murray -, Nadal, dans le coup jusqu'à 3-3, n'avait pas pu réagir à l'accélération d'un Federer très offensif et réaliste, lequel réussissait le break sur sa seule occasion de la première manche. Après 32 minutes et le premier set en poche (6-3), le Suisse semblait inarrêtable. Mais il a suffi qu'il perde un petit peu de sa superbe pour que Nadal lui réponde du tac au tac. Une vilaine faute en coup droit du Bâlois offrait en effet le break au n°1 mondial dans le quatrième jeu. Suffisant pour recoller à une manche partout quelques minutes plus tard (3-6). Mais Federer, trahi par son service dans le deuxième set (seulement 42% de premières balles), allait reprendre sa marche en avant dans la dernière. En prenant son adversaire à la gorge dès que l'opportunité se présentait, il redevenait le patron du court. Ses 32 coups gagnants, soit près de trois fois plus que pour l'Espagnol (11), illustrent sa mainmise sur le match qu'il finissait par plier à l'issue d'une troisième manche à sens unique, conclue en s'adjugeant les cinq derniers jeux (6-1). Au-delà de ce 65e titre, le Suisse, très expressif après la balle de match, s'est prouvé qu'il avait encore les armes pour battre Nadal dans un grand événement. Vivement 2011 !