Federer, deux fois plus de mal

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Régis AUMONT , modifié à
Battu en demi-finales à Indian Wells par Djokovic, pour la troisième fois de suite, Roger Federer court toujours derrière un grand titre en 2011. Problème, en plus de Nadal, le Suisse connait donc désormais d'énormes difficultés face au Serbe. Pas l'idéal quand les deux joueurs qui le précèdent au classement ATP sont inscrits dans le même tournoi. C'est évidemment le cas à Miami, deuxième Masters 1000 de la saison, où l'Helvète aimerait inverser la tendance.

Battu en demi-finales à Indian Wells par Djokovic, pour la troisième fois de suite, Roger Federer court toujours derrière un grand titre en 2011. Problème, en plus de Nadal, le Suisse connait donc désormais d'énormes difficultés face au Serbe. Pas l'idéal quand les deux joueurs qui le précèdent au classement ATP sont inscrits dans le même tournoi. C'est évidemment le cas à Miami, deuxième Masters 1000 de la saison, où l'Helvète aimerait inverser la tendance. Avant il n'y avait que Nadal. Aujourd'hui, Roger Federer a une deuxième bête noire: Novak Djokovic. Face au Serbe, qui lui a ravi lundi la deuxième place mondiale, l'homme le plus titré en Grand Chelem ne trouve plus la solution. Il a déjà capitulé trois fois cette saison, la dernière en date samedi dernier à Indian Wells. Faut-il parler de déclin ? Assurément non. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le débat s'engage au moindre grain de sable venu s'immiscer dans la mécanique suisse. Peut-on dire que Federer maitrise moins son sujet qu'avant ? Oui, mais ce n'est pas nouveau. En Californie la semaine passée, comme depuis le début de l'année, l'Helvète a alterné l'excellent et le médiocre, passant parfois de l'un à l'autre en un laps de temps record. Lors de sa défaite face à Djokovic, il a semblé prendre le dessus dans la deuxième manche avant de retomber dans ses travers dès l'entame de la suivante. Une irrégularité fatale lorsqu'il affronte des joueurs aussi solides que Nadal et Djokovic, lesquels ont en plus pour eux de ne plus nourrir de complexe d'infériorité face à l'ancien maître du jeu. Le rapport de force s'est même plutôt inversé bien que le Suisse minimise jusque-là ses trois défaites de rang subies depuis janvier contre Djokovic. Pas de place au doute Federer n'est pas du genre à sombrer dans le fatalisme. Au contraire. Quand on l'interroge sur une éventuelle baisse de régime, il renvoie aussitôt ses interlocuteurs en fond de court. "Si j'avais un problème physique, si je sentais que je n'avais pas les armes, je me poserais des questions. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Depuis huit mois, je ne perds jamais avant les demi-finales. Et puis ça m'est déjà arrivé de perdre plusieurs fois de suite contre Murray ou Nadal, et je les ai battus ensuite." Toujours très prompt à repousser les remarques négatives, le Bâlois sait aussi qu'il n'a atteint aucune des quatre dernières finales du Grand Chelem, un cas inédit pour lui depuis sa première victoire dans un Majeur, à Wimbledon en 2003. Et ça, ça parle tout autant que ses huit derniers mois sans défaite avant le dernier carré. Vainqueur d'un titre cette année (Doha), ce dont ne peut pas encore se targuer Nadal, Federer figure à Miami dans la même partie de tableau que l'Espagnol. Pas une bonne nouvelle pour lui, mais qu'en aurait-il été s'il avait été placé côté Djokovic ? Voici la nouvelle équation avec laquelle le désormais 3e joueur mondial doit composer: évoluer avec deux joueurs au moins aussi forts que lui actuellement. A l'issue de son élimination à Melbourne fin janvier, le Suisse nous avait donné rendez-vous dans six mois. On a hâte de voir où il en sera.