Farrar fait la fête

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Régis AUMONT , modifié à
Le jour du 235e anniversaire de l'indépendance des Etats-Unis, l'Américain Tyler Farrar a enlevé la 3e étape du Tour de France à Redon. Le sprinteur de la Garmin-Cervélo, déjà lauréate du contre-la-montre par équipes, a été le plus rapide lors du sprint massif pour s'adjuger une victoire qu'il a immédiatement dédiée à son ami Wouter Weylandt, décédé en mai sur les routes du Giro. Romain Feillu, deuxième, peut nourrir des regrets. Thor Hushovd sera toujours en jaune mardi matin.

Le jour du 235e anniversaire de l'indépendance des Etats-Unis, l'Américain Tyler Farrar a enlevé la 3e étape du Tour de France à Redon. Le sprinteur de la Garmin-Cervélo, déjà lauréate du contre-la-montre par équipes, a été le plus rapide lors du sprint massif pour s'adjuger une victoire qu'il a immédiatement dédiée à son ami Wouter Weylandt, décédé en mai sur les routes du Giro. Romain Feillu, deuxième, peut nourrir des regrets. Thor Hushovd sera toujours en jaune mardi matin. Une victoire pleine de symboles. Tyler Farrar, l'anti-Cavendish, a remporté son premier succès individuel sur le Tour de France le jour de la fête nationale des Etats-Unis. Moins de deux mois aussi après le décès de son ami Wouter Weylandt, dont la vie s'est achevée dans cette fichue descente du Passo del Bocco le 9 mai dernier lors de la 3e étape du Tour d'Italie. "J'ai fait ça pour lui, confiait-il quelques instants après avoir formé deux "W" avec ses doigts en franchissant la ligne. Pour dire que je n'oubliais pas". Farrar, l'un des meilleurs sprinteurs du peloton mais pas encore très connu médiatiquement, a profité de l'intrusion de la Grande Boucle en Bretagne, à Redon sur les terres de l'Ille-et-Vilaine, pour glaner le premier sprint de cette 98e édition. Un sprint attendu, tant le profil de l'étape partie d'Olonne-sur-Mer, en Vendée, se prêtait à une arrivée massive. Mickael Delage, Maxime Bouet, Jose-Ivan Gutierez, Niki Terpstra et Ruben Perez-Moreno ont bien tenté de déjouer l'implacable logique. Partis dès le départ, les cinq échappés ont fini par capituler, Delage et Gutierrez prolongeant l'aventure jusqu'à neuf kilomètres du but, avant d'être irréversiblement aspirés par le peloton dans l'emballage final. "Avoir le maillot jaune et champion du monde pour lancer le sprint, c'est fou !" Quand la fusée HTC-Highroad, censée placer Mark Cavendish en orbite, a décollé à cinq kilomètres de l'arrivée, tout semblait indiquer que le Britannique serait difficile à battre. Mais, enfermé dans la dernière courbe, la bombe de l'Ile de Man n'a pu faire mieux que cinquième, laissant Farrar, l'un de ses plus sérieux rivaux dans l'optique du maillot vert, filer vers la victoire. "C'est incroyable. J'en rêvais depuis mon enfance, repend l'Américain, tout sourire. Ces dernières années, j'ai souvent fait 2e, 3e sur le Tour. L'équipe a fait un travail incroyable. Avoir le maillot jaune et champion du monde (Thor Hushovd, ndlr) pour lancer le sprint, c'est fou ! Et bien sûr, gagner le 4 juillet, c'est spécial." Candidat au maillot vert, Farrar a fait une très bonne opération ce lundi. D'autant plus que Cavendish, pour avoir trop frotté avec... Hushovd dans le désormais unique sprint intermédiaire du jour disputé à Saint-Hilaire-de-Chaléons, a été déclassé et perdu quelques points précieux. Si Jose Joaquin Rojas est le nouveau propriétaire de la tunique tant convoitée par les sprinteurs, Farrar, deuxième à sept longueurs, est en bonne position. "Le maillot vert on ne sait jamais, dit-il. L'objectif était de gagner une étape et le chrono par équipes. On a fait les deux, et il reste encore dix-huit jours de course." Mais les occasions pour les rois de la vitesse ne seront pas très nombreuses dans cette édition très montagneuse. De quoi donner sans doute plus de regrets à Romain Feillu, deuxième du sprint. "J'ai une pointe de déception, avouait le Français de l'équipe Vacansoleil. J'ai voulu laisser un vélo d'écart entre nous deux (Farrar), pour le passer en injection. Mais Rojas m'a débordé à ce moment-là, j'étais enfermé. J'ai donné un coup de frein puis j'ai relancé mais bon. Je pouvais battre Farrar aujourd'hui." Dommage pour le clan tricolore, mais il aurait été un peu injuste de gâcher la fête de l'Américain, si meurtri voilà quelques semaines par la disparition de son ami.