Eto'o l'a joué comme Zizou

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ERIC DELTOUR , modifié à
Quatre ans après le coup de sang de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde, un autre artiste du jeu, Samuel Eto'o, s'est fendu d'un coup de tête coupable dimanche en Serie A sur Cesar au cours de la nouvelle défaite d'une Inter Milan au plus mal. Le Camerounais risque une lourde suspension. Son entraîneur Rafael Benitez, sur la sellette, n'avait pas besoin de ça...

Quatre ans après le coup de sang de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde, un autre artiste du jeu, Samuel Eto'o, s'est fendu d'un coup de tête coupable dimanche en Serie A sur Cesar au cours de la nouvelle défaite d'une Inter Milan au plus mal. Le Camerounais risque une lourde suspension. Son entraîneur Rafael Benitez, sur la sellette, n'avait pas besoin de ça... Le mimétisme entre les deux gestes a quelque chose de saisissant. Quatre ans après l'incroyable coup de tête asséné par Zinédine Zidane à Marco Materazzi en prolongation de la finale de la Coupe du monde 2006, opposant la France à l'Italie à Berlin (1-1, 5 t.a.b. à 3, le 9 juin 2006), Samuel Eto 'o, autre monstre moderne du jeu - il le démontrera par un nouveau but d'exception dans ce même match - a rejoué dimanche, à la 38e minute du match opposant l'Inter Milan au Chievo Vérone, cette scène, à l'identique, sur la personne du défenseur Bostjan Cesar. Même perte soudaine de repères apparente, même détermination dans le regard et cette agression aussi au niveau de la poitrine, qui envoie l'ancien Grenoblois à terre. Quelques secondes plus tôt, un premier accrochage, prémisse à ce coup de sang, avait déjà opposé les deux hommes, le bras gauche d'Eto'o au contact du visage de Cesar, avant que ce dernier ne décoche un très léger coup de poing au Camerounais. Le remake s'arrête là, car à la différence de Zidane, expulsé il y a quatre ans par l'arbitre argentin, Horacio Elizondo, Eto'o va finir le match et donc se fendre d'un petit chef d'oeuvre pour réduire le score (1-2), qui n'évitera pas à l'Inter Milan un nouveau revers problématique. Aucun des officiels de cette rencontre n'a vu le dérapage de l'attaquant milanais, mais en Italie, la vidéo peut rattraper un joueur. On voit mal dès lors comment Eto'o pourrait échapper à une lourde sanction, qui pourrait prendre la forme d'une suspension de trois matches. Moratti: "Cela pourrait déboucher sur une forte suspension..." L'avant-centre de l'Inter connaîtra son sort mardi. "Cela pourrait déboucher sur une forte suspension. J'espère que rien de tel n'arrivera", a déclaré lundi le président de l'Inter, Massimo Moratti, qui ne reconnaît plus le club irrésistible, porté la saison dernière par Jose Mourinho au firmament de l'Europe, mais qui n'a plus gagné depuis cinq matches, toutes compétitions confondues (trois défaites et deux nuls) et pointe aujourd'hui à neuf points du leader, l'AC Milan. Un Moratti contraint de démentir les rumeurs de limogeage concernant l'entraîneur espagnol Rafael Benitez, arrivé de Liverpool à l'intersaison. Prié de dire si Benitez serait toujours aux commandes même après une nouvelle défaite du club milanais à domicile mercredi en Ligue des champions face à Twente, le dirigeant a répondu: "Oui. Mais nous devons essayer de faire un bon résultat car c'est important. Fatigués ou pas, les joueurs doivent absolument jouer la colère au ventre, parce que sinon on ne va nulle part". Une colère qu'Eto'o, soutenu par son entraîneur (voir par ailleurs), a semble-t-il toutes les peines à contenir.