Escudé: "Aravane va mieux"

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la rubrique Tennis , modifié à
A dix jours d'un match de barrages en Espagne pour rester dans le groupe mondial de Fed Cup, Nicolas Escudé a livré sa sélection. Le capitaine de l'équipe de France a rappelé Aravane Rezaï, absente en Russie lors du premier tour, et se félicite de ce retour bien que la Stéphanoise traverse une période délicate. En revanche, et sans surprise, pas de trace de Marion Bartoli dont le comportement demeure "incompatible" selon le «Scud» avec le fonctionnement des Bleues.

A dix jours d'un match de barrages en Espagne pour rester dans le groupe mondial de Fed Cup, Nicolas Escudé a livré sa sélection. Le capitaine de l'équipe de France a rappelé Aravane Rezaï, absente en Russie lors du premier tour, et se félicite de ce retour bien que la Stéphanoise traverse une période délicate. En revanche, et sans surprise, pas de trace de Marion Bartoli dont le comportement demeure "incompatible" selon le «Scud» avec le fonctionnement des Bleues. Nicolas, le retour d'Aravane Rezaï constitue une excellente nouvelle... Bien sûr. Aravane ne faisait pas partie du groupe lors du premier tour, en Russie, pour les problèmes que l'on connaît. C'est effectivement une très bonne chose de la voir réintégrer l'équipe, d'autant plus pour ce match de barrage. Depuis le début de l'année, ses résultats ne suivent pas forcément, mais c'est compréhensible au vu des épreuves qu'elle a traversées récemment. Désormais, elle s'est remise au boulot, et c'est une bonne chose de l'avoir dans l'équipe. Lui avez-vous parlé récemment. Comment est-elle ? A-t-elle selon vous la tête complètement au tennis ? Depuis le début de l'année, on s'est parlé au téléphone très régulièrement. Je l'ai vue et je me suis occupé d'elle pendant le tournoi de Miami. Là-bas, on a passé beaucoup de temps ensemble. Et depuis, on est en contact téléphonique. Elle va mieux à tous points de vue. Comment s'entraîne-t-elle ? A-t-elle trouvé une solution ? Non, pas encore. Elle n'a pas trouvé de réelle structure. Mais nous sommes justement en train de tous travailler sur le sujet, elle la première. Cela devrait donc se mettre en place rapidement. A vos yeux, que lui manque-t-il pour retrouver son meilleur niveau ? Un peu de sérénité ? Oui, un peu de sérénité. Et puis digérer complètement l'épreuve qu'elle a vécue en début d'année. Ce n'est pas simple. Il faut gérer, puis évacuer, pour avoir la tête libre sur le court. "Avec Marion, le problème reste le même" Virginie Razzano joue très bien en ce moment. Peut-elle devenir un pilier de l'équipe ? Oui, bien sûr. Après deux années d'absence, elle est revenue dans le groupe avec un super état d'esprit et des résultats. Elle le montre depuis l'US Open 2010. C'est la joueuse de l'équipe qui a les meilleurs résultats sur les grands tournois. C'est donc effectivement un pilier. Vous aviez eu des mots assez durs à l'encontre d'Alizé Cornet à l'issue de la défaite contre la Russie à Moscou. Avez-vous eu l'occasion d'échanger avec elle depuis ? On s'est vus moins d'une semaine après la rencontre, pour reparler de tout ça et clarifier la situation. Les choses se sont bien passées. On s'est expliqués, j'ai écouté ce qu'elle avait à me dire, elle a également bien écouté ce que j'avais à lui dire de mon côté. On est tombés d'accord et aujourd'hui l'affaire est close. Sa belle victoire sur Kuznetsova, lors du premier tour contre la Russie à Moscou, peut-elle l'aider pour la suite ? Forcément, quand on débloque son compteur, en particulier dans cette compétition, ça ne peut que libérer une joueuse. D'autant qu'elle courait après depuis plusieurs années. Elle l'a fait face à Kuznetsova, en Russie, et avec la manière, c'est un point positif qui va forcément lui servir pour la suite. L'épisode Bartoli est-il clos ? Nous avons eu dans un premier temps un échange à Miami avec son père. Puis, ce qui a été dit par presse interposée. On s'est alors parlé au téléphone avec Marion pour clarifier la situation et elle m'a présenté ses excuses. Mais le problème reste le même. Son mode de fonctionnement avec son père, leur structure, leur façon de travailler et le fait qu'ils veuillent rester indissociables l'un de l'autre, tout cela rend impossible son intégration dans l'équipe. Eux comme moi, nous savons bien que c'est complètement incompatible. "Les filles savent à quoi s'attendre" Revenons à ce barrage contre l'Espagne. Cette rencontre vous fait-elle peur ? Forcément ! Toutes les rencontres font peur et il faut justement un peu de ce stress pour arriver à faire de belles choses. Vu le contexte de cette rencontre, un match de barrage, tournons les choses du bon côté en nous disant que nous avons l'expérience de ce genre de situation. Même si, à chaque fois ces deux dernières années, c'est quand même passé de justesse. C'est toujours compliqué, ce n'est jamais une partie de plaisir. Mais il est vrai que les filles savent à quoi s'attendre, notamment en termes de tension et de stress. Elles y sont confrontées depuis plusieurs années ! Mais là, quand on regarde les résultats globaux des filles depuis début 2010, les soucis d'Aravane depuis le début de la saison, je me dis que ça ne va pas être simple... Surtout face à une nation comme l'Espagne, qui plus est chez elle. Avez-vous déjà une idée des joueuses que vous allez aligner en simple ? J'ai mon idée. Mais les filles viennent tout juste de reprendre sur terre battue. Aravane et Alizé viennent malheureusement de perdre toutes les deux (à Marbella et Charleston, ndlr), mais elles ont donc déjà joué en compétition sur cette surface. J'attends de voir plus précisément leur adaptation à cette surface si spécifique. De la même façon, avez-vous une équipe de double en tête ? J'ai quelque chose en tête. Différentes solutions peuvent se présenter à moi. Certaines complètement inédites, et d'autres comme Razzano / Cornet qui ont joué ensemble à l'Open GDF Suez, et très bien d'ailleurs. Il y a matière à aligner une équipe de double plus que compétitive. Ce sera mon travail et celui de mon staff pour préparer au mieux un éventuel match décisif. Depuis la création de la Fed Cup, la France n'a jamais connu une descente en deuxième division. Est-ce que cette pensée vous hante parfois ? Non. Cela ne me hante pas. Je pense que toute nation va un jour faire un petit tour à l'étage inférieur. Oui, la France n'est jamais descendue pour l'instant. Et on va tout faire pour qu'elle ne descende pas et qu'elle se maintienne dans le Groupe mondial. Mais après, à bien y regarder, l'équipe de France aujourd'hui avec les joueuses qui la composent, est en dessous de toutes les équipes du Groupe mondial. Avec l'Espagne, on doit être à peu près au même niveau en termes de classement sur le papier. Ce n'est pas facile en ce moment, mais on se bagarre et on fait tout pour tenter de maintenir la France dans le Groupe mondial.