Equipements sportifs: la France peine

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Delphine Albert (avec AFP) , modifié à
Les infrastructures sportives couvertes font grand défaut selon un rapport parlementaire.

Les infrastructures sportives couvertes font grand défaut selon un rapport parlementaire. Le retard est "alarmant". La France souffre d'un manque criant d'équipements sportifs couverts, a conclu le rapport de trois députés UMP, publié mercredi, dans le cadre d'une mission d'information sur les grandes infrastructures sportives. "Les échecs successifs des candidatures françaises à l'organisation de plusieurs grandes compétitions internationales en salle constituent un signal alarmant du déficit de notre pays en grandes infrastructures couvertes", note ainsi le document. Le constat dressé par les parlementaires (Bernard Depierre, Joëlle Ceccaldi-Reynaud et Jean-Philippe Maurer) est sans appel. Si la France a récemment obtenu l'organisation de l'Euro 2016 de football grâce entre autres à l'effort fourni lors de la Coupe du monde 1998, les compétitions en salles couvertes n'ont pas bénéficié du même investissement. Avec seulement trois enceintes sportives couvertes de plus de 7.500 places (Palais Omnisports de Paris-Bercy, Palais des sports de Marseille et de Pau), la France ne figure qu'au 14e rang européen loin de l'Allemagne, qui possède 27 salles de même capacité, l'Espagne et la Russie (17). Un retard quantitatif et qualitatif "La France a décroché du classement européen, et se trouve plutôt dans le dernier tiers. Nous avons l'impression qu'en matière d'équipements sportifs, le temps s'est arrêté en 1984 avec le Palais Omnisport de Paris Bercy (POPB)", regrette Jean-Philippe Maurer, député du Bas-Rhin, sur le site des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). Le POPB, seule et unique enceinte de plus de 10 000 places dans l'hexagone (14.500 places), n'arrive en outre qu'au 26e rang des plus grandes salles européennes. Sous-équipée, la France possède également un parc "désuet voire vétuste" et "sous-dimensionné". "Nos équipements ne nous permettent plus de soutenir la comparaison avec nos voisins européens et dans la compétition internationale pour l'organisation de grands événements sportifs, notre pays est en train de décrocher, alertent les députés, ce décrochage s'avère tant quantitatif que qualitatif". Des investissement publics indispensables Pour remédier à la situation, le rapport préconise d'envisager une nouvelle stratégie de construction des infrastructures sportives dans le but de "créer des équipements pour attirer des grands évènements" et non le contraire. Une réflexion dans laquelle "l'investissement public de l'Etat et des collectivités territoriales est indispensable, dans un contexte où les financements exclusivement privés d'infrastructures sportives couvertes ne paraissent pas envisageables". Sur le site des DNA, Jean-Philippe Maurer souligne par ailleurs que les "équipements sportifs génèrent de nouveaux modèles économiques, qui permettent de développer du partenariat public-privé". La mission d'information conclut que ces infrastructures sportives, amenées à "s'intégrer à un projet urbanistique", doivent s'adapter à ce nouveau contexte et diversifier leurs activités. "Elles doivent être polyvalentes, et permettre l'organisation de manifestations sportives, mais aussi de congrès ou de spectacles", préconise, comme le faisait déjà le Rapport de la Commission Grandes Salle Arenas 2015, en mars dernier.