En espérant Anoeta...

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SYLVAIN LABBE , modifié à
En quête d'une victoire bonifiée pour valider sa qualification en quart de finale de H Cup, Biarritz a rempli son contrat en dominant samedi, à Aguiléra, les Anglais de Bath (26-12). Un succès nécessaire quand dans le même temps l'Ulster signait aussi un succès à 5 points sur le terrain d'Aironi (6-43). Après Toulouse et Toulon, qui se déplace ce samedi chez les Ospreys, le BO, dont le retour à Anoeta est suspendu aux autres résultats du week-end, est le 3e club français qualifié.

En quête d'une victoire bonifiée pour valider sa qualification en quart de finale de H Cup, Biarritz a rempli son contrat en dominant samedi, à Aguiléra, les Anglais de Bath (26-12). Un succès nécessaire quand dans le même temps l'Ulster signait aussi un succès à 5 points sur le terrain d'Aironi (6-43). Après Toulouse et Toulon, qui se déplace ce samedi chez les Ospreys, le BO, dont le retour à Anoeta est suspendu aux autres résultats du week-end, est le 3e club français qualifié. San Sebastian et son stade d'Anoeta sont déjà réservés. Au cas où... Pour la huitième fois de son histoire, le Biarritz Olympique s'invite en quarts de finale de la H Cup. Les Basques ont rempli le contrat et évité de regretter à jamais leur faux-pas de décembre dernier sur les terres d'Aironi... Tombeurs de Bath (26-12), bonus offensif à la clé, les vice-champions d'Europe intègrent une nouvelle fois le grand huit continental. Pas une mince affaire que de passer ces quatre essais à des Anglais, encore capables de se qualifier en cas de succès bonifié. Un adversaire qui, en cinq journées de cette campagne européenne, n'avait concédé que... quatre essais. La performance des Biarrots n'en est que plus estimable, même si elle ne suffit pas à assurer l'exil vers le Pays Basque espagnol au printemps prochain, qui reste lié aux autres résultats du week-end. "On avait très peur de cette formation de Bath, notait après la rencontre Benoît August, interrogé au micro de Canal+. Elle a prouvé que c'était une grosse équipe, nous, on a continué à travailler sans s'affoler." Un match maîtrisé par les cadres biarrots, à l'image des marqueurs du jour, l'opportuniste Dimitri Yachvili, l'inévitable Takudza Ngwenya et Monsieur Iain Balshaw, impitoyable pour ses anciennes couleurs. "Le plus important était la victoire, soulignera l'Anglais. A la mi-temps, on a su qu'il y avait la possibilité de marquer quatre essais, c'était un jeu très ouvert, dans lequel on a commis beaucoup d'erreurs, il fallait se donner le plus de chances de jouer à Anoeta. Battre Bath avec quatre essais est très bon pour la confiance. On a gagné en consistance et en efficacité." Le show Balshaw La volonté des Biarrots d'emballer ce match est manifeste dès les premières minutes de ce choc décisif, mais les Basques ont tendance à confondre vitesse et précipitation. La réalisation fait défaut et quelques scories sont immédiatement exploitées par une équipe anglaise, qui répond du tac au tac. Et si le poteau empêche Ollie Barkley d'ouvrir le score (6e), le buteur de Bath est malheureux sur ce dégagement en position d'ouvreur derrière sa mêlée et dans ses propres 22 mètres, qui profite à Dimitri Yachvili. Le « Yach' » ne se fait pas prier et file sous les poteaux, le BO n'a pas à se plaindre (7-0, 10e) ! Ce coup du sort, dont Bath est la victime, a le mérite de mettre en évidence les cannes des trentenaires biarrots. Après Yachvili, c'est Iain Balshaw (31 ans) qui se met en évidence. Face à ses anciens coéquipiers, avec lesquels il fut sacré Champion d'Angleterre, l'ailier champion du monde, mis sur orbite par la superbe sautée de Marcelo Bosch et fort d'un une-deux probablement entaché d'un léger en-avant avec l'Australien Dane Haylett-Petty, s'envole sur son aile et va planter le deuxième essai biarrot, que transforme Yachvili (14-0, 20e). Le bonus offensif espéré se profile, mais l'arbitre irlandais, M. Clancy, refuse à Haylett-Petty le troisième essai pour un en-avant, cette fois inexistant sur la passe d'Imanol Harinordoquy (27e). Le BO n'en a pas moins pris l'avantage, notamment en mêlée fermée. Une succession de pénalités à dix mètres de la ligne anglaise envoie le pilier Duncan Bell au frigo pour dix minutes (34e). Une supériorité qu'Harinordoquy et ses coéquipiers ne concrétisent pas au tableau d'affichage. C'est chose faite dès le retour des vestiaires. Et Balshaw châtie son ancienne formation suite à une percée d'Haylett-Petty et cette passe volleyée involontairement par le capitaine Luke Watson, qui lui offre un boulevard et avec le doublé (21-0, 43e). Le bonus est à portée de main dans la foulée sur cette nouvelle échappée d'un Balshaw déchaînée, qui préfère attendre le soutien de son jeune troisième ligne Benoît Guyot, repris in extremis par le plaquage en travers de Nick Abendanon (44e). A nouveau à quinze, Bath relève la tête et sauve l'honneur sur l'essai en force de Stuart Hooper (21-5, 47e). Là où le BO a plus que jamais besoin de sa victoire à cinq points, celle-là même que construit au même instant l'Ulster en Italie face à Aironi et qui, s'il ne prive pas l'équipe du président Blanco de la qualification, barre la route d'un quart de finale à domicile. Elle s'ouvre en grand quand Bosch, auteur d'un énorme match, voit l'intervalle et sert Takudza Ngwenya. L'ailier américain s'arrache et de son cinquième essai cette saison libère tout un stade (26-5, 62e). Malgré un dernier baroud anglais, incarné par le doublé de l'ailier Tom Biggs (26-19), le printemps sera une fois encore européen à Biarritz. Reste à savoir s'il se jouera, ou non, dans le jardin d'Anoeta...