Dusautoir: "A 10 000% !"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE , modifié à
C'est l'heure du grand départ pour l'équipe de France. Après deux mois d'une intense préparation physique, ponctuée par deux victoires sur l'Irlande, et à 11 jours de leur entrée en lice en Coupe du monde face au Japon, les Bleus s'envolent ce lundi pour la Nouvelle-Zélande. Un départ pour les antipodes à l'heure duquel Thierry Dusautoir ne cache pas son impatience d'en découdre enfin. Le capitaine tricolore a confié à notre site en exclusivité ses dernières impressions.

C'est l'heure du grand départ pour l'équipe de France. Après deux mois d'une intense préparation physique, ponctuée par deux victoires sur l'Irlande, et à 11 jours de leur entrée en lice en Coupe du monde face au Japon, les Bleus s'envolent ce lundi pour la Nouvelle-Zélande. Un départ pour les antipodes à l'heure duquel Thierry Dusautoir ne cache pas son impatience d'en découdre enfin. Le capitaine tricolore a confié à notre site en exclusivité ses dernières impressions. Thierry, l'heure du grand départ est venue. Après deux mois de cette préparation intense que l'on sait toujours aussi essentiel pour l'équipe de France, quel bilan tirez-vous ? Je suis conforté dans mes certitudes, c'est exactement mon sentiment aujourd'hui. Je pense que ce que cette équipe a su montrer est encourageant pour la suite. On est malgré tout conscient qu'il nous reste à peaufiner et à travailler quelques secteurs, mais je suis certain que l'équipe sera prête dès le premier match d'ouverture. Une préparation que deux victoires face à l'Irlande (19-12, 26-22) sont venues ponctuer. Quelles conclusions tirez-vous de ces deux tests face au XV du Trèfle ? C'est positif en premier lieu parce qu'il s'agit de deux victoires. Après tout n'a pas été parfait et on est reste conscient d'avoir énormément de travail encore. Mais la victoire était importante, tout comme le fait que deux équipes ont pu ressortir et prouver qu'on possédait un groupe homogène. C'est à mes yeux importants, on parvient dans ces conditions à gagner deux matches face à l'Irlande, ce qui n'est jamais anodin. Je suis très content de la réaction à chaque fois de ces deux équipes, même si, je le répète, on a encore plein de choses à bosser. On sera prêts pour le premier match face au Japon. "On sait qu'on est sur la bonne voie..." A Bordeaux, votre première demi-heure a marqué les esprits, à la fois par son rythme et son intensité, mais aussi pour le coup de pompe qu'elle a engendré. Est-ce qu'on a vu là le vrai visage de cette équipe de France, selon vous ? On a réussi à produire une partie du jeu que l'on souhaite mettre en place, ceci dit on n'est pas parvenu à maintenir cette intensité sur l'ensemble de la partie, donc c'est ce qui nous a un peu déçus sur ce premier match. Mais en tout cas, on sait qu'on est sur la bonne voie en ce qui concerne le jeu qu'on souhaite pratiquer durant cette Coupe du monde. De Bordeaux à Dublin, cette équipe de France a su réagir pour résister au retour des Irlandais à Chaban-Delmas, puis pour refaire sans s'affoler son retard à l'Aviva Stadium. C'est là le principal bénéfice des ces deux mois de préparation, cette cohésion dans la difficulté ? Oui, il est certain que ces deux mois nous ont permis de nous forger cette complicité, mais je crois que cette équipe était tout de même soudée depuis un moment. On a malheureusement connu des moments difficiles la saison dernière, mais ce sont aussi ces victoires-là que l'on remporte dans la difficulté, qui nous permettent de continuer à enrichir notre groupe. Parmi les moments difficiles au cours de ces deux mois, après le départ non programmé de Yoann Huget, ce sont Thomas Domingo et Sylvain Marconnet qui vous ont quittés. Comment le groupe a-t-il réagi à ces deux départs ? Ce sont des moments difficiles parce qu'on a vécu ensemble depuis le 28 juin. On savait depuis le départ que sur 33 joueurs sélectionnés, il y aurait 3 déçus, à savoir Yoann pour des raisons extra-sportives, puis pour Thomas et Sylvain sur des choix du staff. On était tous conscients que ces choix devaient intervenir à ce moment-là, même s'il est vrai qu'au final, c'est le premier moment où le groupe a été secoué par un choix. La manière et l'élégance avec laquelle Sylvain (Marconnet) a su s'éclipser à Dublin a dû d'autant plus marquer le groupe ? Oui, il a été très élégant, Thomas aussi, il ne faut pas l'oublier, même s'il s'y attendait peut-être un peu. C'était une manière de préférer mettre en avant le fait qu'il était derrière l'équipe quoi qu'il arrive, malgré le fait qu'il ne serait pas à la Coupe du monde. Quand on vit des moments aussi difficiles que celui-là, arriver à faire abstraction de son cas personnel, c'est très fort pour le groupe. "On est impatients de commencer cette Coupe du monde" Cette dernière semaine dans vos foyers était aussi importante pour refaire une dernière fois le plein de repères personnels et d'affection auprès de vos proches avant de vous retrouvez près de deux mois à des milliers de kilomètres... C'est essentiel de profiter de la famille qu'on n'a pas vue énormément depuis deux mois, même si on nous a offerts quelques pauses. On est très heureux d'avoir pu bénéficier de ces derniers instants, même si l'on sait que l'on prépare un événement exceptionnel dans nos carrières de joueurs. Mais pour réussir ce challenge, il faut être bien dans sa tête et ne pas perdre de vue l'essentiel. C'est aussi pour ça que le mot vacances est un peu fort, c'est une pause, une opportunité qu'on a eue de passer du bon temps avec nos familles, mais je sais qu'au fond de lui, chacun a gardé en tête la préparation physique (chaque joueur était soumis à un programme individualisé durant ces cinq jours, ndlr) et surtout avec ce grand départ. Avec ce départ pour la Nouvelle-Zélande, on peut dire que la Coupe du monde, et notamment ce premier match face au Japon (le 10 septembre, à Auckland), est vraiment demain... Oui, on était impatients de disputer ces matches amicaux, maintenant, on est impatients de commencer cette Coupe du monde. Parce que c'est le plus intéressant qui arrive pour nous. Au-delà de la préparation physique, on est là avant tout pour jouer et pour aborder la compétition à 10 000 %, et c'est ce qu'on compte bien faire.