Ducalcon (enfin) au rendez-vous

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L.D. , modifié à
La suite de notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés pour la Coupe du monde, arrivés à bon port en Nouvelle-Zélande et invités lundi à rentrer dans le vif du sujet, nous amène à Luc Ducalcon. Après des premiers pas longtemps retardés sur blessures, le Castrais s'est imposé comme la doublure de Nicolas Mas au poste de pilier droit.

La suite de notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés pour la Coupe du monde, arrivés à bon port en Nouvelle-Zélande et invités lundi à rentrer dans le vif du sujet, nous amène à Luc Ducalcon. Après des premiers pas longtemps retardés sur blessures, le Castrais s'est imposé comme la doublure de Nicolas Mas au poste de pilier droit. La relation de Luc Ducalcon avec l'équipe de France, c'est d'abord l'histoire de rendez-vous manqués. Rappelé de dernière minute en juin 2009 pour l'ultime match de la tournée estivale face à l'Australie, alors qu'il venait tout juste de disputer la Coupe des nations en Roumanie avec l'équipe de France A, le Castrais n'avait pas eu sa chance. De nouveau convoqué en novembre de la même année, il avait été contraint de renoncer, victime d'une entorse des ligaments internes du genou droit avec son club à la veille du rassemblement. Ce n'est donc qu'en février 2010 qu'il fête sa première sélection sous le maillot bleu, en Ecosse, lors de la première journée du Tournoi des Six Nations (victoire 18-9). Une première sans suite immédiate pour le pilier droit du Castres Olympique, qui se blesse aux côtes... Mais Marc Lièvremont, qui le rappelle pour la tournée estivale suivante sans lui offrir une nouvelle chance de s'exprimer, sait qu'il tient là un cube (1,83 m, 120 kg) de puissance, un pilier droit aussi solide en mêlée que capable de porter le ballon. Il faut dire que cet Antillais d'origine, arrivé au rugby à 15 ans à Tours (2002-2004) avant de prendre la direction de La Rochelle (2004-2005), a été formé à bonne école aux côtés de Franck Tournaire (49 sélections) à Narbonne (2005-2007), puis de Kees Meeuws (42 sélections avec les All Blacks) et Carl Hoeft (30 sélections avec les All Blacks) à Castres, où il débarque en 2007. Un gros ronfleur Le rugby, une deuxième famille pour cet amoureux de basket qui a les siens collés à la peau. Littéralement, puisqu'il a tatoué sur son bras gauche les initiales de ses deux frères, Loïc et Martial, de sa soeur Yoanne et de sa mère Sylvie, le tout accompagné du symbole chinois de l'amour. Sur l'autre bras ? Une date en chiffres hébreux, celle du 22 août 1848, jour de l'abolition de l'esclavage aux Antilles. De ses racines, il tire peut-être ce calme à toute épreuve. Que ce soit sur le terrain, où il avoue abhorrer le vice et la castagne, ou bien en dehors, où il ne se fait remarquer que dans une chambre d'hôtel... en ronflant si fort qu'il incommode ses compagnons de nuit ! L'histoire ne dit pas comment ses coéquipiers ont supporté ses pauses sieste lors du long et éprouvant trajet menant en Nouvelle-Zélande. Car s'il a pris son mal en patience, Ducalcon a fini par saisir sa chance lors d'une première titularisation, en novembre 2010, face aux Fidji (victoire 34-12). S'ensuivront quatre apparitions dans la peau de doublure, lui qui est capable de s'exprimer aussi bien à droite qu'à gauche. Suffisant pour convaincre Lièvremont de le retenir pour la Coupe du monde. Pour Ducalcon, l'histoire ne fait peut-être que commencer en équipe de France...