Djokovic, l'homme invincible

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François QUIVORON , modifié à
Novak Djokovic a réussi la mission impossible de battre Rafael Nadal sur terre battue. Le Serbe a en effet dominé l'Espagnol chez lui, en finale du Masters 1000 de Madrid (7-5, 6-4). C'est la première défaite sur cette surface pour le n°1 mondial depuis près de deux ans. Djokovic, lui, reste invaincu en 2011. C'est bien lui l'homme invincible.

Novak Djokovic a réussi la mission impossible de battre Rafael Nadal sur terre battue. Le Serbe a en effet dominé l'Espagnol chez lui, en finale du Masters 1000 de Madrid (7-5, 6-4). C'est la première défaite sur cette surface pour le n°1 mondial depuis près de deux ans. Djokovic, lui, reste invaincu en 2011. C'est bien lui l'homme invincible. Toute série a une fin. Celle de 37 victoires consécutives sur terre battue de Rafael Nadal s'est achevée ce dimanche soir, stoppée net par l'homme fort de ce début de saison, le nouvel homme invincible, Novak Djokovic. Le Serbe, n°2 mondial, est parvenu à battre l'Espagnol sur ses terres, sur sa terre de prédilection, celle sur laquelle il a construit et construira encore sa légende. Mais il laisse les honneurs à Djokovic, vainqueur du Masters 1000 de Madrid pour la première fois de sa carrière et toujours invaincu depuis près de six mois. Depuis la finale de la Coupe Davis en décembre dernier, qu'il a remportée avec la Serbie, "Djoko" a ajouté un Open d'Australie, trois Masters 1000 (Indian Wells, Miami et Madrid) et son tournoi de Belgrade, soit une série en cours de 34 victoires consécutives. Il entre surtout dans le cercle très fermé des joueurs qui ont réussi à battre Nadal sur terre battue. Depuis 2005, année qui marque le début du règne du Majorquin, seuls cinq joueurs y sont parvenus: Gaston Gaudio à Buenos Aires et Igor Andreev à Valence en 2005, Roger Federer à Hambourg en 2007 et Madrid en 2009, Juan Carlos Ferrero à Rome en 2008 et Robin Söderling à Roland-Garros en 2009. C'est dire l'immensité de l'exploit accompli par Djokovic dans la Caja Magica de la capitale espagnole. Un lieu qui l'inspire en tout cas puisqu'il avait déjà frôlé la victoire en demie il y a deux ans pour ne s'incliner qu'après un incroyable combat de quatre heures. Avec ce succès de prestige, le Serbe devient même le favori de Roland-Garros, sur un pied d'égalité avec Nadal qui a déjà remporté le tournoi du Grand Chelem parisien à cinq reprises. Bis repetita à Rome ? La question qui agite désormais le landerneau du tennis: mais quand s'arrêtera-t-il ? Avec la confiance qui l'anime, la première défaite de Djokovic n'est sans doute pas pour tout de suite. Peut-être qu'un coup de fatigue peut l'ébranler, surtout dès la semaine prochaine avec le tournoi de Rome qui n'a rien d'une partie de plaisir. A moins qu'il ne choisisse de faire une pause de quinze jours avant Roland-Garros. C'est peu probable et l'on pourrait bien assister à un remake de cette finale le week-end prochain à Rome, où Nadal et Djokovic se sont déjà affrontés à deux reprises, dont une fois en finale en 2009, pour deux succès de l'Espagnol. Le Serbe sait en tout cas comment venir à bout de l'ogre de la terre battue. Il a trouvé la bonne tactique en coupant au maximum les trajectoires et agressant au maximum son adversaire. La veille, "Djoko" s'était reproché une entame de match poussive contre Thomaz Bellucci, un retard à l'allumage qui lui avait coûté la première manche et un break dans la deuxième. Contre Nadal, c'est tambours battants qu'il entrait dans la rencontre. L'Espagnol était saoulé de coups par son adversaire, qui collait à sa ligne de fond court comme pour l'asphyxier. Avec deux breaks d'entrée (4-0), Djokovic s'envolait vers le gain du premier set, même si la perte d'un de ses services d'avance prenait les traits d'une première d'alerte. Celle-ci intervenait véritablement à 5-3, au moment de conclure la manche sur son engagement, lorsque sur une balle facile à mi-court, qui aurait dû lui offrir trois balles de set, il se trompait de côté et prenait un passing de revers qui relançait complètement Nadal (5-4). Une guerre des nerfs Remonté comme une pendule, le n°1 mondial éprouvait pourtant toutes les peines du monde pour recoller au score, avec trois balles de set à sauver avant de parvenir à ses fins. Mais ce n'était que partie remise deux jeux plus tard et surtout partie perdue d'avance quand la malchance s'en mêlait. Deux balles du Serbe heurtaient la bande du filet pour retomber du bon côté pour lui. L'une d'elle lui offrait même le premier set (7-5). Cruel pour Nadal et pour un public qui aurait bien aimé assister à un jeu décisif. Il n'allait pas se morfondre bien longtemps, subjugué quelques points plus tard par un coup magique du Majorquin, un lob frappé entre les jambes s'il vous plait ! Le fameux "Vamos" résonnait alors dans la Caja Magica après un break d'entrée pour le n°1 mondial (0-1). A l'orgueil, Djokovic recollait rapidement (1-1) avant que ne s'enclenche une guerre des nerfs, durant laquelle la patience et le sang-froid allaient avoir une importance toute particulière. Surtout pour Nadal qui devait courir après le score tout au long du deuxième set. Solide sur sa mise en jeu, le Serbe mettait une pression folle sur chaque engagement du n°1 mondial. Mais il finissait par craquer, dos au mur, à la première balle de match, en expédiant dans le couloir un chip de revers (6-4). Pour Djokovic, la série continue.