Djokovic: "Un superbe match"

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Propos recueillis par ANTOINE BANCHAREL , modifié à
Novak Djokovic a confirmé sa saison historique en remportant l'US Open lundi soir, au terme d'une finale en quatre sets (6-2, 6-4, 6-7, 6-1) et de plus de quatre heures face au désormais ex-tenant du titre, Rafael Nadal. Le numéro un mondial, auteur d'une saison énorme, revient sur ce match, son année et ses émotions.

Novak Djokovic a confirmé sa saison historique en remportant l'US Open lundi soir, au terme d'une finale en quatre sets (6-2, 6-4, 6-7, 6-1) et de plus de quatre heures face au désormais ex-tenant du titre, Rafael Nadal. Le numéro un mondial, auteur d'une saison énorme, revient sur ce match, son année et ses émotions. L'an dernier vous aviez eu un tout autre résultat lors de la finale. Auriez-vous pu imaginer que vous auriez une telle réussite ensuite ? L'an dernier, j'ai joué la finale de l'US Open et j'ai eu un autre grand match contre Rafa. Mon tournoi (en 2010, ndlr) aurait pu se terminer dès le premier tour quand je fus mené de deux sets et très proche de perdre contre mon compatriote Troicki. Quand j'ai gagné ce match, j'ai surmonté ce challenge et réussi à arriver en finale et j'ai gagné un superbe match contre Roger (Federer, en demi-finale, ndlr). J'imagine donc qu'à ce niveau vous avez besoin de ces matches difficiles à gagner contre des joueurs du top afin d'avoir la confiance en soi sur le court qui permet de vraiment gagner des tournois du Grand Chelem. Je pense que ça a simplement déclenché quelque chose dans ma tête. Je ne pense pas avoir changé mon jeu de manière radicale sur les deux dernières années. Je pense que la plupart de mes coups sont les mêmes que les deux, trois dernières années. C'est juste que je fais maintenant les coups que je ne faisais pas il y a deux ou trois ans. Je les tente, je suis plus agressif et j'ai simplement une meilleure approche des demi-finales et finales des tournois majeurs, spécialement quand je joue contre deux grands champions, Rafa et Roger. Les deux dernières années, ce n'était pas le cas. J'essayais toujours d'attendre leurs erreurs ou juste d'aller sur le terrain jouer mon meilleur tennis, mais sans jamais vraiment avoir l'attitude et quelque part la croyance que je pouvais gagner. Donc cela a changé, j'imagine, et l'US Open 2010 a été un des tournants de ma carrière, absolument. Qu'avez-vous pris quand vous avez eu des problèmes de dos pendant cette finale ? Des anti-inflammatoires. Je ne sais pas. Ils m'ont donné... (pause). Oui et j'avais des problèmes aux côtes, et ils ont dû immobiliser mon dos aussi, et des crampes dans la jambe. Donc c'était plus qu'une seule chose. Mais ce n'était pas une surprise, pour être honnête. Vous savez, heureusement pour moi, j'avais la possibilité de demander un temps mort médical, et ça m'a aidé au quatrième set. Je sentais une gêne et une douleur sur mon service, j'ai donc essayé d'avoir plutôt de la précision que de la vitesse. Je pense que cela m'a en fait aidé beaucoup car il s'attendait sûrement à ce que ce soit un peu plus long, donc il retournait plus court et j'ai pris ces occasions. Je devais écourter au maximum ces échanges, car il est évident que c'est lui qui était le plus frais physiquement sur le court après la fin du troisième set. Je savais que je devais tenter ces coups, et j'ai réussi. "Vous pouvez dire que c'est mon année" Vous avez dit que le gagnant est celui qui croit le plus à la victoire. Avez-vous pensé que vous ne pouviez pas perdre cette finale ? Non, je ne pense pas que quiconque soit invincible. Le nombre de matches que j'ai gagnés cette année est tout simplement incroyable. Je pense que c'est le fait d'avoir une attitude positive et optimiste qui te garde à ton meilleur niveau. Car quand j'ai eu ma série de victoires au début de l'année, tout le monde se demandait quand cela allait s'arrêter. J'essayais de ne pas faire attention à cela. Prendre les matches un par un, rester simple, et croire que cette série pourrait durer toujours. Mais je savais que cela n'arriverait pas. C'est logique. Tu changes de surface, à un moment ou un autre, tu vas perdre des matches. Roger aussi a eu des saisons où il a gagné 40 ou 50 matches, trois Grands Chelems dans l'année. Rafa aussi l'an dernier. Donc vous pouvez dire que c'est mon année, ou l'année où j'ai joué mon meilleur tennis sur les tournois majeurs. Ça me rend vraiment heureux. Cela prendra beaucoup d'effort pour essayer de reproduire la moitié de cela l'an prochain. J'essaie d'apprécier ce moment, le présent, et je verrai pour le futur ensuite. Après avoir gagné Wimbledon, vous aviez dit avoir pris beaucoup de plaisir. Pouvez-vous décrire le plaisir que vous avez eu aujourd'hui ? Je pense avoir joué un superbe match du début à la fin. Même si j'ai perdu le troisième set, j'ai été breaké trois fois dans ce set. Peut-être que je ne devrais pas lâcher mon service dans ces moments. Mais quand tu joues aussi bien, tu dois apprécier. Tu dois mettre un sourire sur ton visage. Tout va dans ton sens donc... Mais tu es concentré et tu essaies de prendre les points un par un et gagner à la fin. Mais je vais m'amuser encore plus maintenant que le match est fini !