Desjoyeaux, le coup du maître

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LAURENT DUYCK , modifié à
Le « Professeur » est de retour. Alors qu'il restait sur deux grosses déceptions en Imoca, une Route du Rhum mal négociée et une Barcelona World Race interrompue en route, Michel Desjoyeaux a renoué avec la victoire en remportant dimanche, au terme de la dernière étape disputée à Antibes, le Vulcain Trophy, circuit en équipage disputé sur Décision 35 (catamarans de 10,81 mètres).

Le « Professeur » est de retour. Alors qu'il restait sur deux grosses déceptions en Imoca, une Route du Rhum mal négociée et une Barcelona World Race interrompue en route, Michel Desjoyeaux a renoué avec la victoire en remportant dimanche, au terme de la dernière étape disputée à Antibes, le Vulcain Trophy, circuit en équipage disputé sur Décision 35 (catamarans de 10,81 mètres). "Ce n'est pas tous les jours que l'on bat Paul Cayard et Ernesto Bertarelli." Même quand on s'appelle Michel Desjoyeaux... Pour sa première saison complète sur le circuit de Décision 35, rebaptisé cette année Vulcain Trophy, le « Professeur » a réussi un coup de maître. Vainqueur dimanche à Antibes de la dernière étape de la saison, le skipper de Foncia a mis la main sur ce championnat très relevé, une performance qui s'était toujours refusée à son prédécesseur, Alain Gautier, trois fois deuxième (2007, 2008, 2010), deux fois troisième (2006 et 2009). "En tennis, on dit jeu, set et match !", savoure Mich' Desj' pas peu fier d'avoir fait coup double sur la Côte d'Azur. Assurés du titre avant les deux dernières manches du Grand Prix, Michel Desjoyeaux et son équipage (Franck Citeau, Jean-Christophe Mourniac, Xavier Revil, Antoine Gautier, Antoine Carraz et Alban Rossollin) se sont fait un devoir de terminer en beauté. "Sur les deux dernières manches, on s'est lâchés, juste pour le plaisir. Ce qui n'a pas été facile parce que les manches ont été compliquées avec un plan d'eau un peu tordu", explique l'ancien roi du solo. Un final en apothéose, loin du pétard mouillé de l'ouverture de la saison. "Les débuts ont été un peu laborieux", avoue le « Professeur », huitième du premier rendez-vous de l'année... "On n'avait plus de joker (le moins bon résultat de l'année est supprimé dans le calcul du classement général, ndlr). Il n'y avait plus qu'à bien naviguer parce qu'on avait plus le choix." "Je n'aime pas perdre, ce n'est pas nouveau" Et bien naviguer, dans le langage de Desjoyeaux, ça signifie deux victoires de rang (la Realstone Cup et la Genève-Rolle-Genève), suivi d'une troisième place (Sogeti Cup) et d'une deuxième position derrière Alinghi sur l'épreuve phare de la saison, le Bol d'Or Mirabaud. "On a bien navigué, l'équipe était forte. Et puis, on a pas mal bossé mine de rien puisqu'on arrivait de loin, l'équipage n'avait jamais navigué ensemble, il fallait construire tout ça. Une fois de plus, le travail, ça paie. Il y avait une vraie motivation de montrer qu'on était dans le coup", apprécie-t-il. Revenu dans la course au titre à la sortie des épreuves sur le Lac Léman, l'équipage 100% français se hisse en tête du classement général après sa deuxième place à Beaulieu-sur-Mer. "Il fallait continuer sur cette lancée, sans se prendre le chou", résume le patron de Foncia. Avant d'enfoncer le clou à Antibes. Histoire d'effacer une bonne fois pour toutes ses deux dernières sorties inabouties en Imoca, une Route du Rhum mal négociée et une Barcelona World Race interrompue en route ? "Ça doit y contribuer, reconnaît-il. Je n'aime pas perdre, ce n'est pas nouveau. Je n'aime pas mal faire. Et ce que j'ai fait cet hiver, je n'en suis pas très fier, enfin il y a des domaines du jeu où je suis fier et d'autres qui me sont un peu restées en travers de la gorge. Il y avait l'envie de vite remonter en haut du pavé." De là à se retrouver au sommet... "C'est la première fois que l'on venait avec cet équipage-là sur le championnat. Du coup, ma foi, on est plutôt content de l'ensemble de la saison et du travail accompli. C'est plutôt pas mal, c'est propre !" Et de bon augure en vue du MOD70 sur lequel on devrait retrouver "une grande partie" de cet équipage victorieux, confesse Desjoyeaux...