Derrière Jo, le vide (ou presque)...

  • Copié
Par Régis Aumont , modifié à
Le tennis français a brillé le plus souvent grâce au seul Jo-Wilfried Tsonga cette année. Derrière le Sarthois, les coups d'éclats ont été rares. Gaël Monfils, Gilles Simon et Richard Gasquet ont rarement été à la fête dans les tournois majeurs. Entre blessures et contre-performances, les autres ambassadeurs du drapeau bleu-blanc-rouge n'ont pas vraiment tenu leur rang.

Le tennis français a brillé le plus souvent grâce au seul Jo-Wilfried Tsonga cette année. Derrière le Sarthois, les coups d'éclats ont été rares. Gaël Monfils, Gilles Simon et Richard Gasquet ont rarement été à la fête dans les tournois majeurs. Entre blessures et contre-performances, les autres ambassadeurs du drapeau bleu-blanc-rouge n'ont pas vraiment tenu leur rang. En 2011, Jo-Wilfried Tsonga c'est un peu l'arbre qui cache la forêt du tennis français. Présent tout au long de la saison, "Jo" a obtenu plus de résultats probants que tous ses collègues du circuit réunis. Finaliste du Masters et à Paris-Bercy, demi-finaliste à Wimbledon après y avoir battu Federer, lauréat de deux tournois (Metz et Vienne), le Sarthois a accompli une année pleine récompensée d'une sixième place mondiale et porteuse d'espoirs pour l'avenir. Mais derrière lui pas grand-chose. Le trio Monfils-Gasquet-Simon, soit trois anciens numéros 1 français, n'a pas pris le sillage de Tsonga et fait grise mine à l'heure des bilans. Monfils, bien ancré dans le top 10 d'avril à octobre, a finalement terminé l'année à la 16e place mondiale à l'issue d'une saison bien terne que son quart de finale à Roland-Garros, le troisième en quatre ans, n'a pas suffi à sauver. En retrait dans les autres levées du Grand Chelem (3e tour en Australie et à Wimbledon, 2e tour à l'US Open), le Parisien n'a pas non plus brillé dans les Masters 1000 (deux quarts de finale à Montréal et Cincinnati) qu'il a disputés (cinq sur neuf seulement). Souvent perturbé par les blessures, une mauvaise habitude, la Monf' a été contraint de zapper certains grands rendez-vous, comme la demi-finale de la Coupe Davis en Espagne mais aussi la tournée américaine de mars, avec Indian Wells et Miami. N°1 français il y a un an, Monfils, séparé de Roger Rasheed dans l'intervalle, pointe désormais derrière Tsonga et Simon. Gasquet peut-il mieux faire ? Simon qui, lui aussi, a connu une année sans grand relief. Bien sûr le protégé de Thierry Tulasne a conquis ses 8e et 9e titres à Sydney et Hambourg, il a aussi progressé de la 41e à la 12e place après un cru 2010 encore pourri par les blessures, mais ses performances dans les levées du Grand Chelem, sur lesquelles il avait beaucoup misé, n'ont pas décollé. Jamais au rendez-vous des quarts, "Gilou", qui n'est plus aussi craint que lors de ses années fastes, a tout juste atteint la deuxième semaine à Roland-Garros et New York. Il a beaucoup joué (28 tournois) pour obtenir au final des résultats plutôt décevants pour un ancien n°6 mondial. Déterminé à rebondir en changeant son style de jeu - ce qui semble plus difficile à faire dans son cas que pour Tsonga lorsque celui-ci l'avait annoncé au printemps -, Simon se cherche un peu un second souffle. Son bilan est toutefois meilleur que celui de Gasquet qui a totalement disparu des écrans radars à mi-saison au point de ne gagner que huit matches après Wimbledon, Coupe Davis incluse. De retour dans le top 20 - il a terminé l'année au 19e rang -, le Biterrois n'a pas joué la moindre finale en douze mois et peine effroyablement dès qu'il s'agit de jouer les tout meilleurs. Son succès de prestige sur la terre battue de Rome face à Federer, suivi d'une victoire sur Berdych le lendemain, font presque figure d'anomalie dans un palmarès à l'encéphalogramme plat. Désormais piloté par le duo Grosjean-Piatti, l'Héraultais, toujours très fragile, s'est fixé comme objectif de réintégrer les dix premiers mondiaux l'année prochaine. Un cap qu'il n'a pas donné l'impression de pouvoir franchir à nouveau en 2011.