De Pavant: "Un peu lent à la détente"

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AXEL CAPRON , modifié à
A 49 ans et après avoir bourlingué depuis des années au large, Kito de Pavant s'apprête à disputer sa première Route du Rhum entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Une première pour le Languedocoen qui se verrait bien réaliser un coup de mâitre en s'imposant de l'autre côté de l'Atlantique, lui qui possède avec Groupe Bel le bateau pour aller au bout de ses ambitions.

A 49 ans et après avoir bourlingué depuis des années au large, Kito de Pavant s'apprête à disputer sa première Route du Rhum entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Une première pour le Languedocoen qui se verrait bien réaliser un coup de mâitre en s'imposant de l'autre côté de l'Atlantique, lui qui possède avec Groupe Bel le bateau pour aller au bout de ses ambitions. 49 ans, plusieurs années au large et toujours pas de Route du Rhum, comment cela se fait-il ? C'est tout simplement parce que je n'ai pas été bon, je n'ai pas trouvé les partenaires qui m'auraient permis de faire cette Route du Rhum. C'est désormais chose faite avec Groupe Bel, avec lequel on est en phase, on a un joli projet qui va continuer jusqu'au Vendée Globe, c'est une bonne occasion. Je suis un peu lent à la détente, j'y pense depuis que j'ai 17 ans, à la Route du Rhum, ça ne date pas d'hier, j'espère que celle-là va être la bonne. Mais tant que je ne serai pas sur la ligne de départ, il y aura toujours un peu d'appréhension. Comment expliquez-vous le succès de la Route du Rhum auprès du grand public ? Les médias s'intéressent beaucoup à cette Route du Rhum, on en parle beaucoup avant, pendant, après. Il ya une vraie légende autour de cette course mythique, à chaque édition, il y a de belles histoires, parfois cruelles. Vous faites logiquement partie des favoris à bord d'un bateau performant, comment l'avez-vous fait évoluer depuis l'année dernière ? On a essayé d'optimiser le bateau pour le rendre plus facile à manoeuvrer pour un homme seul. Il faut comprendre que ce sont des bateaux grands et compliqués, assez lourds, qui demandent beaucoup d'énergie pour être manoeuvrés, il y a beaucoup de voiles et de manoeuvres à faire, donc on a essayé de faire en sorte que je sois le plus efficace possible. Cela fait maintenant trois ans que vous naviguez dessus, pensez-vous que c'est un gros atout par rapport aux skippers (Riou, Dick, Desjoyeaux) qui ont un nouveau bateau ? C'est sûr que c'est un avantage. Le gros avantage qu'on a, c'est que les nouveaux bateaux, de par les nouvelles règles imposées par la classe Imoca, ne sont a priori sur le papier pas beaucoup plus performants que les anciens comme le mien, même s'il est assez récent puisque mis à l'eau en 2007. Les différences de performances sont faibles, et c'est sûr que la fiabilisation du bateau effectuée pendant trois ans va nous servir. Mais je fais confiance à Michel (Desjoyeaux), Jean-Pierre (Dick) et Vincent (Riou) pour bien préparer leur bateau, ils ont suffisamment de bouteille pour être au point. "Un grand sprint d'une douzaine de jours" Ils ont tous les trois décidé de confier les dessins de leur 60 pieds aux mêmes architectes que vous et Marc Guillemot (VPLP-Verdier), est-ce un motif de fierté pour vous de voir votre exemple suivi ? Oui, bien sûr, on s'aperçoit qu'on a fait à envie à certains skippers, et pas les moindres. On est fier des choix qu'on a faits il y a trois ou quatre ans, les bateaux sont d'excellents bateaux, on l'a prouvé sur l'eau. Maintenant, il y a un peu d'appréhension, parce qu'il ya toujours moyen de faire un peu mieux, on a en face de nous des gens qui ont beaucoup d'expérience et on essayé de faire mieux en partant de la même base, ça va être intéressant de voir ce que ça va donner. A quel genre de course vous attendez-vous sur le Rhum, à un sprint ? Oui, ça va être un grand sprint d'une douzaine de jours, avec une belle bagarre. Il va y a voir vite des options assez radicales sur le parcours, on ne va pas se voir beaucoup, on ne pourra pas comparer directement les performances des bateaux. Il faudra être fier de nos choix et y aller jusqu'au bout. Vous avez pris l'année dernière la deuxième place de la Transat Jacques-Vabre derrière Marc Guillemot, que vous manque-t-il pour accéder à la prremière ? Peut-être cette année de préparation du bateau, on compte là-dessus. Je pense qu'il ne manquait vraiment pas grand-chose l'année dernière sur le Tour de l'Europe et sur la Transat Jacques-Vabre. Ce n'étaient pas les mêmes bateaux devant nous les deux fois, preuve qu'on a été les plus réguliers, c'est plutôt rassurant. Ceci dit, une deuxième place sur la Route du Rhum, ça ne me dérangerait pas non plus ! Ce n'est pas l'objectif, on cherche forcément la victoire, il n'y a pas de mystère là-dessus, mais je serais content. Pour terminer sur le podium, il faut d'abord finir la course, avez-vous définitivement digéré votre abandon sur le dernier Vendée Globe ? C'est le problème de la course au large. Le but c'est d'abord de faire des jolis bateaux et de les faire fiables, on sait qu'on est proche de la limite. Mais les problèmes techniques qu'on rencontre tous, ce n'est pas très grave, il faut oublier, l'avenir est devant, pas derrière.