Corruption à la Fifa ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
A moins de deux mois de la désignation des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022, le Sunday Times a révélé que deux membres du comité exécutif ont accepté de fausses tentatives de corruption réalisées par deux de ses journalistes. Le Nigérian Amos Adamu et le Polynésien Reynald Temarii sont dans l'oeil du cyclone et le président Sepp Blatter se dit "désolé" de la situation.

A moins de deux mois de la désignation des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022, le Sunday Times a révélé que deux membres du comité exécutif ont accepté de fausses tentatives de corruption réalisées par deux de ses journalistes. Le Nigérian Amos Adamu et le Polynésien Reynald Temarii sont dans l'oeil du cyclone et le président Sepp Blatter se dit "désolé" de la situation. Dans la mare de la Fifa, le pavé jeté par le Sunday Times pourrait être immense. Le journal britannique a en effet révélé des tentatives de corruption en vue des votes pour l'organisation des Mondiaux 2018 et 2022. Mais le vrai problème dans l'histoire ne concerne pas lesdites tentatives, organisées par des journalistes du Sunday Times déguisés en pseudo-hommes d'affaires. Surtout, deux des membres du comité exécutif de la Fifa auraient accepté ces avances, en l'occurrence le Polynésien Reynald Temarii, président de la Confédération de football d'Océanie (OFC), et le Nigérian Amos Adamu. Selon l'hebdomadaire, Adamu (également filmé) aurait demandé 500 000 livres (573 000 euros) en échange de son vote pour la candidature des Etats-Unis, afin de financer un projet personnel, tandis que Temarii aurait lui carrément réclamé trois millions de dollars néo-zélandais, soit 1,6 million d'euros. La cause serait toutefois un peu plus noble, puisque cet argent aurait été destiné à la création d'un centre de formation. En revanche, l'histoire ne dit pas encore pour qui Temarii aurait voté, même si les deux journalistes se sont fait passer pour les représentants d'un consortium américain et ont certainement monnayé, là aussi, la candidature des Etats-Unis. Adamu et Temarii exclus du comité exécutif ? Toujours est-il que la situation est critique, comme l'a déjà reconnu Sepp Blatter. "Les informations de cet article ont un effet très négatif sur le processus d'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022", a ainsi indiqué le président de la Fifa dans une lettre ouverte au comité exécutif, se disant "désolé de devoir faire part d'une situation très pénible." Le 2 décembre, la Fifa désignera les pays organisateurs parmi l'Angleterre, la Russie, les associations Portugal-Espagne et Belgique-Pays-Bas pour 2018, les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, le Qatar et l'Australie pour 2022. L'affaire éclate donc à moins de deux mois du vote... Reynald Temarii a lui déjà appelé à "une enquête approfondie afin que tous les faits puissent être exposés", par le biais d'un communiqué de la Confédération d'Océanie. Pas certain que cet élan de coopération émeuve plus que cela Sepp Blatter... Selon Reuters qui cite une source proche du comité exécutif, Adamu et Temarii pourraient ainsi être suspendus et peut-être exclus du vote souverain, qui sera effectué par les 24 membres du comité. D'après la même source, "la Fifa ne tolèrera pas que quiconque porte atteinte à sa réputation et à la procédure du vote. Il se pourrait donc que la décision soit prise à 22 et non à 24." Le feuilleton ne fait probablement que commencer.