Cofidis, regagner du crédit

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Thomas SINIECKI , modifié à
Seule équipe française à ne pas avoir remporté d'étape sur le Tour de France 2010, Cofidis pourrait avoir le moral à plat au moment d'aborder la nouvelle saison. Mais même après le recrutement manqué de Thomas Voeckler et le départ de plusieurs coureurs cadres, Eric Boyer espère beaucoup de ses jeunes pousses et compte sur l'arrivée de Didier Rous en tant que directeur sportif.

Seule équipe française à ne pas avoir remporté d'étape sur le Tour de France 2010, Cofidis pourrait avoir le moral à plat au moment d'aborder la nouvelle saison. Mais même après le recrutement manqué de Thomas Voeckler et le départ de plusieurs coureurs cadres, Eric Boyer espère beaucoup de ses jeunes pousses et compte sur l'arrivée de Didier Rous en tant que directeur sportif. Le vrai-faux transfert de Thomas Voeckler, c'est désormais du passé. En fait, Cofidis n'a pas le choix. L'intersaison a été mouvementée, mais pas vraiment dans le bon sens, avec les départs de Rémi Pauriol (FDJ), Amaël Moinard (BMC Racing Team), Sébastien Minard (AG2R La Mondiale), Christophe Kern (Europcar) et Guillaume Blot (Bretagne-Schüller). Rien que cela... Alors que la chute de Bbox aurait précipité l'arrivée de Voeckler, Cofidis est devenu le dindon de la "farce", suite à l'arrivée du repreneur Europcar à la dernière minute. Pour autant, le manager Eric Boyer ne semble pas en vouloir à son ex-future recrue: "En France, Voeckler peut avoir un statut de leader. Il n'a pas à rougir si on lui confie ce rôle-là." Mais Cofidis devra faire sans, et au lieu de Voeckler, la tête d'affiche du recrutement de l'équipe se nomme Nicolas Vogondy, qui a pris, lui, la décision de quitter Bbox. Moins glamour que Voeckler, mais Boyer est obligé de s'en contenter. En 2011, l'équipe sera donc rajeunie, avec une moyenne d'âge de 26,7 ans. Alors, le manager de Cofidis fait contre mauvaise fortune bon coeur, en prenant cette nouvelle orientation comme une chance. "Je vous assure que c'est beaucoup plus passionnant d'aller chercher un gamin qui a 19, 20, 21 ans, et de l'accompagner, de travailler avec lui pour l'aider à être le meilleur, à gagner, à devenir un leader." Damien Monier (même s'il n'est plus tout jeune, à 28 ans) et Julien Fouchard rentrent dans cette catégorie, celle des coureurs labellisés Cofidis qui doivent confirmer les espoirs nés de leur saison dernière: le premier a remporté une étape du Giro, le deuxième a terminé juste derrière Pineau sur une autre étape du Tour d'Italie. Boyer veut Rous sur le Tour Pour ne pas sortir trop frustré du marché des transferts, Eric Boyer a quand même décidé de frapper un coup au sein de son staff. Didier Rous, ancien de Bbox lui aussi, Stéphane Augé, qui courait encore l'an passé avec Cofidis, et Jean-Luc Jonrond rejoignent Bernard Quilfen et Alain Deloeuil pour porter le nombre de directeurs sportifs à cinq. Francis Van Londersele est le seul perdant, victime du jeu de chaises musicales et surtout de ses relations épineuses avec Eric Boyer. Au sein de l'encadrement aussi, le rajeunissement est donc de mise. Didier Rous, finalement star du mercato chez Cofidis, n'est arrivé que la semaine dernière et doit encore prendre ses marques: "J'ai dix jours pour apprendre à connaître ce groupe. C'est un gros challenge pour moi et j'aimerais être à la hauteur des attentes des dirigeants de Cofidis. J'espère apporter beaucoup de choses aux jeunes, dans l'état d'esprit, dans la façon de se battre. C'est quelque chose qui me tient à coeur, être un guerrier sur le vélo, ne jamais lâcher." Les premières compétitions serviront de révélateur, pour un directeur sportif encore jeune, qui ne dispose que de deux années d'expérience chez Bbox. La pression sera forte en tout cas sur Didier Rous, puisqu'Eric Boyer a clairement indiqué que le nouvel arrivant serait en fonction sur le Tour de France: "J'ai demandé à ce qu'il dirige le Tour avec Alain Deloeuil, et à ce qu'il dirige Paris-Nice avec Stéphane Augé." Seulement plus vieux de cinq ans que David Moncoutié, Rous pourra compter sur le doyen de l'équipe pour faire passer ses messages. Eric Boyer a dit du triple meilleur grimpeur de la Vuelta qu'il retrouvait une "quatrième jeunesse", prêt à aborder le Tour de France comme un gamin après avoir fait l'impasse en 2010. "J'ai appelé Eric l'an dernier au mois de juillet pour lui dire que j'avais envie de faire une année de plus et de faire le Tour. Si cela doit être ma dernière saison, je veux finir sur un beau Tour. J'aimerais gagner une étape, ce n'est pas évident et cela ferait trois dans ma carrière, comme sur la Vuelta. Après, il y a toujours ce maillot de meilleur grimpeur qui me fait rêver." Même si Cofidis doit encore recevoir son invitation, l'équipe est certaine à 95% de participer au Tour, avec Vogondy, Taaramäe, Kriit (champion d'Estonie), El Farès, Monier, Duque et Dumoulin en favoris à l'heure actuelle, en plus de Moncoutié. Mais Cofidis ou pas, Boyer ne veut pas que son équipe, toujours privée de la licence World Tour, prenne le risque de jouer son invitation sur son seul nom: "On sera invités si on donne envie aux organisateurs de nous inviter. On ne doit pas être là en disant qu'on est français, qu'on est vachement beaux (sic), que cela fait 15 ans qu'on est dans le vélo... Sur les deux premiers mois de la saison, on doit démontrer aux organisateurs qui doivent envoyer des invitations à une équipe comme la nôtre, qu'on a notre place." Après ses 23 victoires en 2010, les quatre objectifs de la saison ont été clairement énoncés en tout cas par Thierry Vittu, président de Cofidis Compétitions: "Faire encore mieux en 2011, finir première équipe française, remporter la Coupe de France par équipes et gagner au moins une étape sur le Tour." Vaste programme.