Clermont, la même rengaine

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Par Laurent Duyck , modifié à
Comme la saison dernière à Dublin contre le Leinster, comme deux ans plus tôt au même endroit, Clermont est passé à côté samedi, à Leicester, d'une victoire fondatrice sur le front européen qui lui aurait ouvert la voie à un quart de finale à domicile. Une occasion également gâchée par le Stade Toulousain, battu à domicile par les Harlequins, tandis que le Racing et Castres ont connu des fortunes diverses en Angleterre.

Comme la saison dernière à Dublin contre le Leinster, comme deux ans plus tôt au même endroit, Clermont est passé à côté samedi, à Leicester, d'une victoire fondatrice sur le front européen qui lui aurait ouvert la voie à un quart de finale à domicile. Une occasion également gâchée par le Stade Toulousain, battu à domicile par les Harlequins, tandis que le Racing et Castres ont connu des fortunes diverses en Angleterre. DANS LE VESTIAIRE DE... : CLERMONT Ils ont bien cru que c'était la bonne, qu'ils repartiraient enfin avec ce succès de prestige à l'extérieur derrière lequel ils courent depuis de longues saisons en coupe d'Europe. Mais pour la troisième fois en trois ans, les Clermontois ont laissé filer une victoire qui aurait pu les propulser vers un quart de finale à Marcel-Michelin. Comme il y a deux ans dans ces mêmes lieux (15-20), comme la saison dernière à Dublin contre le Leinster, futur champion d'Europe (8-24), l'ASM a chuté samedi sur la pelouse de Leicester (23-19). Et si les chances de qualification du club auvergnat restent réelles, un sans-faute lors des deux dernières journées pouvant certainement suffire, joueurs et membres du staff clermontois avaient la désagréable sensation d'être une nouvelle fois passés à côté d'une victoire fondatrice. L'amertume était d'autant plus grande dans les rangs auvergnats que le champion de France 2010 avait fait le trou à la mi-temps grâce à deux drops, une pénalité et un essai, le premier sous ses nouvelles couleurs, de Sivivatu pour mener de neuf points (16-7). Las, les Clermontois ont dilapidé cette avance au retour des vestiaires, encaissant un 10-0 après le repos. Ils ont ensuite manqué de maîtrise dans les 20 dernières minutes pour espérer reprendre le score. "Je suis énervé et frustré !", pestait à chaud Morgan Parra, rapporte La Montagne. "Nous avions vraiment l'ambition de gagner ici et on est passé tout près. C'est rageant mais il faut continuer dans cette voie, on n'est plus très loin de la vérité. Ce match va nous servir à grandir encore." Un discours malheureusement déjà entendu ces deux dernières saisons sur le front européen. Mais Clermont sait être patient et l'a prouvé en Top 14 en décrochant enfin le Bouclier de Brennus en 2010 à l'occasion de sa quatrième finale consécutive... LE JOUEUR : Jonathan WISNIEWSKI (Racing-Métro 92) Aligné à l'arrière ces dernières semaines pour faire place à l'ouverture à Juan Martin Hernandez, Jonathan Wisniewski a retrouvé le n°10 ce week-end pour le déplacement du Racing-Métro sur la pelouse des London Irish. Un replacement judicieux puisque l'ancien Columérin a inscrit 20 des 25 points de son équipe en Angleterre, participant activement à la première victoire de son équipe cette saison dans la compétition. Avec trois pénalités à son compteur (10e, 15e, 22e), une transformation (54e) et surtout trois drops consécutifs (32e, 39e, 50e), Wisniewski, qui fait acte de candidature pour l'équipe de France, a concrétisé les temps forts du Racing, attendu au rebond en ces temps bien difficiles. Et comme pour rappeler que la prime individuelle n'existe pas en rugby, l'ouvreur de 26 ans a pu compter après son festival sur ses coéquipiers pour défendre le score alors qu'il était renvoyé dix minutes au vestiaire à l'approche de l'heure de jeu pour un en-avant volontaire sur une passe adverse. LA PHRASE : "C'est une défaite un peu cruelle, mais qui est peut-être méritée", de Jean BOUILHOU (Toulouse) Pour son 77e match européen, un record sous le maillot du Stade Toulousain (Fabien Pelous est le recordman français avec 81 matches européens dont 76 avec Toulouse et cinq avec Agen), Jean Bouilhou rêvait certainement d'une autre issue que la défaite concédée dimanche face aux Harlequins au Stadium (24-31). "C'est une défaite un peu cruelle, mais qui est peut-être méritée. Nous avons loupé beaucoup d'occasions, mais il faut quand même souligner le fait que les Harlequins ont fait un très bon match. Si on avait été un peu plus sérieux, je pense que nous aurions gagné. Mais on a manqué trop de ballons, trop de maîtrise pour l'emporter", a réagi sur le site du club l'éternel troisième-ligne des Rouge et Noir, conscient que la victoire obtenue une semaine plus tôt en Angleterre avait peut-être écarté son équipe du droit chemin: "On a manqué peut-être de peur face à cette équipe. Ils nous ont cueillis à froid dès le départ sur des turnovers." LA STATISTIQUE : 0 Déjà éliminé de la compétition avant son déplacement en Angleterre, Castres se présentait face à Northampton, le finaliste de la précédente édition, avec une équipe bis, entre les sept blessés longue durée et les absences de nombreux cadres (Masoe, Diarra, Martial, Teulet...). Mais le club tarnais n'imaginait pas pour autant revenir avec une si lourde valise, un 45-0 qui fera date puisque le CO enregistre là sa première défaite à zéro point pour son... cinquantième match européen. Une défaite d'autant plus cruelle que les Tarnais ont tenu jusqu'à l'heure de jeu avant d'encaisser cinq essais et un sévère 33-0 en 18 minutes !