Chouly: "Une belle fête"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Après dix ans de quête, l'Usap tient enfin son quart de finale à Barcelone. Une chance que les Perpignanais entendent ne pas galvauder, conscients à l'image de leur 3e ligne international, Damien Chouly, qu'ils sont investis d'une mission qui dépasse l'enjeu sportif. Le Catalan n'en garde pas moins à l'esprit l'énorme combat qui s'annonce samedi, à Montjuich, face aux Toulonnais.

Après dix ans de quête, l'Usap tient enfin son quart de finale à Barcelone. Une chance que les Perpignanais entendent ne pas galvauder, conscients à l'image de leur 3e ligne international, Damien Chouly, qu'ils sont investis d'une mission qui dépasse l'enjeu sportif. Le Catalan n'en garde pas moins à l'esprit l'énorme combat qui s'annonce samedi, à Montjuich, face aux Toulonnais. Damien, la défaite à Aimé-Giral face à Toulouse, et vos espoirs en Top 14 hypothéqués d'autant, rendent ce quart de finale encore plus crucial pour le club... Oui, même si, pour tout vous dire, on reste persuadé que tout reste possible. Il nous reste trois matches, trois matches à gagner, c'est l'état d'esprit dans lequel on est. Si on ne croit pas en nous, ce n'est pas la peine. S'il existe encore une chance aussi infime soit-elle en championnat, alors on se doit de la jouer à fond. Ce quart de finale, il est de toute façon déjà unique en soi. Pour la première fois de son histoire, l'Usap reçoit un quart de finale, qui plus est à Barcelone, où s'annonce une belle fête. Je peux vous dire qu'on n'a pas envie de passer à côté. Vous jugez votre équipe capable d'aller au bout dans cette Coupe d'Europe, le seul moyen a priori désormais pour retrouver l'Europe la saison prochaine ? C'est un challenge supplémentaire pour nous tous. On sait que pour avoir le privilège de se qualifier et de jouer cette Coupe d'Europe, on se doit de réaliser un parcours sans faute. Ce sont des matches éliminatoires et on est prêts pour ça. "Promouvoir l'Usap au-delà de Perpignan..." La dimension autour de la catalanité que ce match délocalisé à Barcelone va consacrer est-elle secondaire pour vous au regard de l'enjeu sportif ? On ne peut qu'en être conscient, c'est la démonstration de ce partenariat noué avec le FC Barcelone depuis le début de la saison. Le groupe garde bien à l'esprit le pas important qui est réalisé pour le développement du rugby vers la Catalogne du Sud afin d'y populariser ce sport qui reste encore méconnu. C'est aussi notre mission que de promouvoir l'Usap au-delà de Perpignan et dans la Catalogne au sens large du terme. On est bien conscient qu'une victoire là-bas marquerait les esprits et ne pourrait être que bénéfique pour la promotion du rugby. Il fallait à ce match historique un écrin spécial: le stade Olympique, vous connaissez ? J'ai plus l'habitude de me rendre au Camp Nou pour y voir jouer le Barça, mais j'avais déjà eu l'opportunité de découvrir ce stade Olympique il y a bien longtemps de cela, à l'occasion d'un voyage scolaire. Ça remonte à très loin, mais ça reste une enceinte mythique. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce jour un jour unique, à nous de faire le reste. Est-ce qu'on peut dire que Toulon apporte la touche finale à cette affiche unique ? Oui, d'autant que cette équipe, au-delà d'être très complète, affiche aussi pas mal de caractère, donc ça promet de donner, je crois, un match engagé. Après leur nette victoire sur le Stade Français (38-10), Toulon va aborder ce match avec une confiance retrouvée. Il va falloir évoluer vraiment à notre véritable niveau, pas celui que l'on a montré face à Toulouse le week-end dernier, mais à 100 % de nos moyens pour gagner ce quart. "Pas le droit de gâcher cette chance" Avec le recul, qu'est-ce qui a fait défaut à l'Usap lors de ce revers face à Toulouse ? On a surtout manqué de rigueur et de précision pour espérer l'emporter avec beaucoup de fautes de mains, des pénalités concédées, des transmissions pas forcément bonnes, tout un ensemble de choses, qui ont fait qu'on n'a jamais vraiment pu se détacher au score. Et on a pris deux contres assassins, ce qui nous a coûtés le match. On l'a perdu tout seul. L'état d'esprit y était, mais pas l'application qu'il réclamait. Une précision qui vous sera indispensable ce samedi, notamment en matière de discipline pour ne pas offrir des points faciles à un certain Jonny Wilkinson... Exactement, de toute façon, la recette, on la connaît : une bonne conquête, de la précision et surtout de la discipline quand on a en face quelqu'un comme Wilkinson, qui peut mettre trois points d'un peu partout sur le terrain. A nous de nous appliquer pour être le plus propre possible, ça se jouera, on le sait, à des détails. Pour vous qui commencez à faire partie des cadres de cet effectif perpignanais, vous mesurez que le club peut écrire samedi une page d'histoire ? Oui, bien sûr. On a tous envie de marquer les esprits, mais c'est à nous de profiter de cet avantage si précieux de pouvoir évoluer à domicile. Ce n'est pas tous les ans qu'on a cette chance, ça fait dix ans que le club courait après, alors on n'a pas le droit de la gâcher.