Changement d'ère à Los Angeles ?

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Par Gautier Aebischer , modifié à
Alors que le microcosme de la NBA s'attendait à un coup de maître de la part des Lakers lors du marché des transferts, c'est du côté des Clippers voisins que les flashs des photographes crépitent après l'arrivée de Chris Paul. Une situation qui n'est pas pour plaire à Kobe Bryant, qui fustige l'attitude des propriétaires des autres franchises et s'inquiète de l'émergence de son voisin

Alors que le microcosme de la NBA s'attendait à un coup de maître de la part des Lakers lors du marché des transferts, c'est du côté des Clippers voisins que les flashs des photographes crépitent après l'arrivée de Chris Paul. Une situation qui n'est pas pour plaire à Kobe Bryant, qui fustige l'attitude des propriétaires des autres franchises et s'inquiète de l'émergence de son voisin. Qui succèdera aux Dallas Mavericks et décrochera le trophée Larry O'Brien en juin prochain ? A l'orée de cette nouvelle saison, les parieurs sont encore dans l'embarras. Mais si certaines franchises se posent en candidats légitimes, les Lakers n'ont pour l'instant aucune certitude. Kobe Bryant non plus. Tout était pourtant prêt pour que l'on assiste à un nouveau trade retentissant de la part de la franchise aux 16 bannières. Mais David Stern en a décidé autrement en annulant purement et simplement le transfert de Chris Paul aux Lakers la semaine dernière. Une décision amère pour le "Black Mamba" qui s'est autorisé une sortie médiatique quelques heures après l'annonce du transfert de "CP 3" chez les Clippers voisins: "Je pense que les autres propriétaires ne voulaient pas que les Lakers fassent encore d'autres améliorations, a-t-il expliqué sur ESPN. Nous avons toujours pensé, en tant que joueurs, que le lockout était lié au combat entre propriétaires, et c'est ce que vous avez pu voir. Chris Paul venait ici, et les autres propriétaires étaient contre parce qu'ils ne voulaient pas d'un autre grand joueur à LA. Et tout d'un coup, Los Angeles acquiert un autre joueur qui peut porter la ville après ma retraite. C'est donc plus lié au combat interne entre propriétaires." Alors que le manager général Mitch Kupchack tente désormais d'attirer un autre gros poisson à Los Angeles (Dwight Howard ?), les autres franchises n'ont, de leur côté, pas tardé pour se renforcer. Ainsi New York (Tyson Chandler, champion NBA en titre), Dallas (Lamar Odom et Vince Carter) ou encore Chicago (Richard Hamilton) ont déjà presque ficelé leur effectif pour la saison à venir. Une situation qui inquiète les fans des Lakers qui craignent, à terme, de voir Vinny Del Negro monter une équipe pour le titre ! Les Lakers dans l'ombre des Clippers ? Raillés depuis deux décennies et leur déménagement à Los Angeles en 1984, les Clippers ont toujours évolué dans l'ombre des Lakers dans la Cité des Anges. Mais depuis l'éclosion du phénomène Blake Griffin l'année dernière (22,5 pts et 12,1 rebonds / match), cette étiquette de loser semble devoir laisser place à celle d'outsider crédible pour le titre NBA. En effet, outre le meneur de jeu des Hornets, les Clippers ont véritablement animé le marché en obtenant les signatures de Chauncey Billups, MVP des finales 2004 et coupé par New York, et de Caron Butler, double All-Star (2007 & 2008). "Leur cinq de départ est très impressionnant. Il y aura beaucoup d'énergie derrière eux. Je suis sûrs qu'ils feront plus que bien", commente Kobe Bryant. A l'inverse les Lakers ont envoyé Lamar Odom, meilleur 6e homme de la ligue chez le champion en titre, et le dunker fou Shannon Brown a quitté la Californie pour exporter ses talents en Arizona où il rejoint Steve Nash chez les Suns. Alors, quid des Pourpre et Or ? S'il ignore l'avenir de son équipe, Kobe Bryant ne met pourtant pas la pression sur ses dirigeants, comme il avait pu le faire en 2007 au moment où le trade de Gasol avait sorti les Lakers d'un marasme de deux éliminations successives au premier tour des playoffs: "Lorsque je me suis énervé, c'est parce que j'avais le sentiment qu'ils voulaient juste faire des économies en me laissant sur le terrain marquer mes 40 points par match pour faire des bénéfices et ne payer personne. Je ne crois pas que ce soit le cas actuellement. Ils essaient de faire des échanges, comme vous pouvez le voir. Ils ont essayé d'avoir Chris et ils essaient d'avoir Dwight. Donc je vais rester hors de leur chemin et les laisser faire". Celui qui rêve d'un 6e titre pour devenir l'égal de Michael Jordan ne peut plus tout faire tout seul. A 33 ans et après cinq bagues de champion, l'icône de Los Angeles paye le contrecoup de ses années fastes: les blessures s'accumulent (doigt, genoux) et la dynastie des Lakers semble prendre le chemin du déclin. "Nous avons eu une année (2006 ndlr) où ils (les Clippers) ont fait les playoffs et pas nous. Et maintenant cela pourrait devenir récurrent..." Qu'on se le dise, un changement d'ère s'opère à Los Angeles.