Chabal, la double peine

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LAURENT DUYCK , modifié à
Au lendemain de l'officialisation de son absence dans le groupe France invité à disputer la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, Sébastien Chabal a vu sa saison se terminer brutalement. Suspendu 60 jours par la Commission de discipline de la LNR pour avoir critiqué l'arbitrage, une sanction qui pourrait être ramenée à 30 jours, le troisième-ligne du Racing ne sera pas requalifié pour la phase finale du Top 14 avec son club.

Au lendemain de l'officialisation de son absence dans le groupe France invité à disputer la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, Sébastien Chabal a vu sa saison se terminer brutalement. Suspendu 60 jours par la Commission de discipline de la LNR pour avoir critiqué l'arbitrage, une sanction qui pourrait être ramenée à 30 jours, le troisième-ligne du Racing ne sera pas requalifié pour la phase finale du Top 14 avec son club. Si les arbitres du championnat de France sont nuls, les juges de la Commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR) ne sont pas faibles. S'ils auraient pu être attendris par le destin cruel de Sébastien Chabal, non retenu la veille par Marc Lièvremont pour disputer la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, un rendez-vous dont il avait fait son dernier challenge avec le XV de France, ces derniers n'en ont eu cure jeudi à l'heure de sanctionner l'intéressé pour ses propos aussi durs que maladroits tenus envers l'arbitrage français mais aussi contre les responsables de la LNR (1) dans les colonnes du Journal du Dimanche le 24 avril dernier au moment de faire la promotion de son autobiographie intitulée "Ma petite étoile". Ce jeudi, la petite étoile du sportif préféré des Français s'est provisoirement éteinte. Et pour cause, la saison du troisième-ligne centre du Racing-Métro 92 est terminée. Déjà suspendu à titre conservatoire jusqu'à mercredi par son club, une décision prise à l'époque pour s'attacher la mansuétude de la LNR dont le passif est déjà lourd avec Pierre Berbizier, le manager du club francilien, Chabal a écopé d'une suspension de 60 jours pour "atteinte à l'intérêt supérieur du rugby", une sanction prenant effet dès aujourd'hui qui pourrait cependant être diminuée de moitié si le joueur accepte, d'ici le 18 mai, de suivre, avant le 31 décembre 2011, une formation à l'arbitrage et d'arbitrer au moins trois matches de jeunes (moins de 17 ans). Mais que ce soit 60 ou 30 jours de suspension si l'intéressé décidait de se plier de bonne grâce à ces activités d'intérêt général qui ressemblent fort à une punition, le barbu le plus célèbre de l'Hexagone ne sera pas requalifié à temps pour la phase finale avec son club (2), ni pour la demi-finale programmée le 28 mai prochain à Marseille contre le vainqueur de Castres ou Montpellier, ni pour une éventuelle finale qui se jouera le 4 juin prochain au Stade de France. Retoqué par le staff du XV de France, même s'il ne désespère pas être du voyage en Nouvelle-Zélande (lire: Chabal y croit toujours), mis sur la touche par la LNR, Chabal est donc, même si son président Jacky Lorenzetti a d'ores et déjà déclaré vouloir faire appel, en vacances forcées avant l'heure. De quoi méditer les propos de son avocat à sa sortie de l'audience. "Nous avons beaucoup discuté de la presse et de la façon dont il faut s'exprimer devant elle pour ne pas que les propos que l'on tient devant elle soient, non pas déformés, mais extrapolés", a déclaré Me Cohen-Sabban, relate le site de L'Express. "A partir de là, Sébastien Chabal a appris quelque chose (...). Chacun est responsable de ses propos. Contrôler l'usage qui en est fait est de la responsabilité de celui qui les tient." (1) Chabal avait notamment déclaré que les arbitres étaient "nuls" et insinué que Jean-Pierre Revol, l'ancien président de Castres aujourd'hui président de la LNR, mais aussi son prédécesseur à la tête de la LNR, Serge Blanco, redevenu président du Biarritz Olympique, favorisaient leur club de coeur respectif. (2) A noter que conformément aux règlements en vigueur, cette suspension sera neutralisée pendant l'intersaison 2011, à savoir pendant la période comprise entre le lendemain de la dernière rencontre officielle du Racing-Métro 92 cette saison et la veille du premier match amical de la saison 2011-2012 auquel participera le Racing-Métro 92.