Chabal gagne son pari

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S.L. , modifié à
Non content d'être devenu un n°8 à part entière dans l'esprit des sélectionneurs, Sébastien Chabal abandonnera son rôle d'impact player pour un rôle de titulaire samedi, à Montpellier, face à l'Argentine. C'est là l'un des 14 changements opérés par le staff tricolore. En plus du retour des cadres au sein du pack, on notera le maintien de Traille en n°10, la première de Huget à l'aile et les débuts de Rougerie au centre.

Non content d'être devenu un n°8 à part entière dans l'esprit des sélectionneurs, Sébastien Chabal abandonnera son rôle d'impact player pour un rôle de titulaire samedi, à Montpellier, face à l'Argentine. C'est là l'un des 14 changements opérés par le staff tricolore. En plus du retour des cadres au sein du pack, on notera le maintien de Traille en n°10, la première de Huget à l'aile et les débuts de Rougerie au centre. Quatorze changements, rien que ça ! La grande lessive attendue était bien au rendez-vous ce mardi matin de l'annonce du XV de France appelé à affronter ces chers Argentins samedi, à Montpellier. Annoncée et attendue sans doute, mais capable néanmoins de faire grincer des dents chez les évincés du bouillon de La Beaujoire, à l'image d'un Fulgence Ouedraogo, dont les regrets publiquement affichés de ne pas pouvoir évoluer à La Mosson devant son public, ont déplu à Marc Lièvremont, qui n'a pas hésité à remettre son flanker à sa place (voir par ailleurs). Un sélectionneur droit dans ses bottes à l'heure de rebâtir la quasi-totalité de son quinze de départ, dont la principale attraction tient évidemment au grand retour de Sébastien Chabal dans la peau du titulaire en n°8. Une première sous l'ère Lièvremont et une éternité pour trouver trace du géant barbu à ce poste en équipe de France: 1 345 minutes très exactement et une expérience qui remonte à trois ans et demi et le fameux test de Wellington, perdu (61-10) face aux Blacks. La mâchoire d'Ali Williams s'en souvient encore... L'événement est de taille pour le Racingman qui, après avoir convaincu le staff tricolore qu'il lui serait plus utile en troisième plutôt qu'en deuxième ligne, gagne son autre pari, celui qu'il évoquait sur nos pages ces dernières heures (voir Chabal: "Une première étape"). L'impact player devient un titulaire en puissance aux dépens d'un Imanol Harinordoquy, auquel son premier capitanat nantais n'aura pas porté chance... Lièvremont: "On avait envie de voir Sébastien débuter en tant que n°8" Un événement qui, à écouter Lièvremont, n'en serait pas un et s'impose "dans une politique de roulement. On avait envie de voir Sébastien débuter en tant que n°8." Après Harinorodquy, réputé pourtant comme le taulier incontestable du poste, Chabal se pose là désormais: "Ils sont deux n°8", précise-t-il encore, comme surpris, avant de lâcher, comme un avertissement: "Ils sont capables de mieux faire". Harinordoquy comme Chabal, dont Lièvremont tient à rappeler qu'"il s'impose comme un joueur important à ce poste avec le Racing". Et de rappeler pour mieux justifier sa décision que "l'option avait déjà été envisagée à Marseille l'an passé", avant que ne soit fait le choix d'une troisième ligne plus dynamique pour le désastre que l'on sait face aux Blacks (défaite 39-12). Pour Didier Retière, entraîneur des avants et premier concerné, "Sébastien a beaucoup travaillé et on n'a pu que constater ses progrès depuis l'an dernier en termes de mobilité." Chabal, dont la promotion prend encore plus de valeur au sein d'un pack, qui récupère toutes ses valeurs sûres avec le retour des cadres et tauliers du Grand Chelem avec les Domingo, Servat, Mas, Nallet, Pierre, Bonnaire, sans oublier le capitaine Dusautoir. Pour comme le dit encore Retière "confirmer les bonnes prestations du Tournoi." Du lourd devant comme derrière, où le staff attend de son massif chef d'orchestre Damien Traille, seul vainqueur des Fidji conservé, qu'il "confirme", à la tête d'une ligne de trois-quarts de type poids-lourds. Si Alexis Palisson glisse de son aile habituelle à l'arrière, "où il joue quasi-exclusivement en club", précise Emile Ntamack. "On connaît sa polyvalence", ses compères approchent ou dépassent tous le quintal sur la balance. Comme un hommage à l'absent, Mathieu Bastareaud... Avec ses 75 kilos, Marc Andreu, de retour à l'aile, ferait presque figure de poids plume aux côtés d'une inédite paire de centres, composée de Yannick Jauzion et d'Aurélien Rougerie, qui pour la première fois après 57 sélections abandonnera l'aile, offerte, comme attendu à Yohan Huget, invité à honorer sa première cape internationale - "On compte sur son enthousiasme comme avec Bayonne", souligne Lièvremont. Pour Ntamack, il s'agit là de la recherche d'un "compromis sur la puissance et le déplacement du ballon". Avec pour Rougerie, auteur "d'un choix intelligent en club", selon Lièvremont, en référence à son déplacement au centre avec Clermont, cette capacité, dixit Ntamack, à "se mettre au service de l'équipe, capable de pousser les ballons à l'aile, de servir de leurre pour ses partenaires, mais aussi de conserver le ballon. (...) On lui fait confiance à ce poste, c'est méritant pour Aurélien parce qu'il a beaucoup progressé." Une autre mue après celle de Chabal, une de plus...