Cavendish remet ça

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Régis AUMONT , modifié à
Quarante-huit heures après son succès au Cap Fréhel, Mark Cavendish a doublé la mise à Châteauroux, là même où il avait glané sa première victoire sur le Tour de France, en 2008. Le Britannique a enlevé vendredi, au sprint devant Petacchi et Greipel, une 7e étape encore marquée par les chutes, dont une a mis au tapis Bradley Wiggins, l'un des candidats au podium. Tom Boonen, aussi, a abandonné.

Quarante-huit heures après son succès au Cap Fréhel, Mark Cavendish a doublé la mise à Châteauroux, là même où il avait glané sa première victoire sur le Tour de France, en 2008. Le Britannique a enlevé vendredi, au sprint devant Petacchi et Greipel, une 7e étape encore marquée par les chutes, dont une a mis au tapis Bradley Wiggins, l'un des candidats au podium. Tom Boonen, aussi, a abandonné. "Châteauroux tient une place spéciale dans mon coeur." Mark Cavendish, au départ du Mans ce vendredi matin, rappelait qu'il n'a pas oublié que c'est dans la préfecture de l'Indre qu'il a décroché, il y a exactement trois ans, sa première victoire sur le Tour de France. L'occasion était trop belle pour le Britannique de faire bégayer l'histoire lors de cette 7e étape de la 98e édition promise aux sprinteurs. Et dans cette caste, le «Cav'» demeure le plus fort. En remportant son deuxième sprint de la semaine, quarante-huit heures après son succès au Cap Fréhel, le coureur de la HTC-Highroad a décroché sa 17e victoire sur le Tour, ce qui fait de lui, à seulement 26 ans, le huitième coureur le plus couronné sur la reine des épreuves cyclistes. Le voilà pile à la moitié des succès du plus grand, le cannibale Eddy Merckx. Si, au contraire du Belge, il ne ramènera jamais le maillot jaune sur les Champs-Elysées, Cavendish marche dans les pas d'André Darrigade, 22 fois vainqueur sur le Tour de France et sprinteur insatiable dans les années 50-60. Cet après-midi, au terme d'une journée qui aura encore vu quatre courageux (Talabardon, Delage, Meersman et Urtasun) prendre la poudre d'escampette dès le départ avant d'être repris à une dizaine kilomètres de l'arrivée (13 exactement), la bombe de l'île de Man a réglé un peloton scindé en deux, la faute à une grosse chute survenue à 40 bornes de Châteauroux. Ainsi débarrassé de Tyler Farrar et Edvald Boasson Hagen, les deux autres vainqueurs d'un vrai sprint massif jusque-là, le «bad boy» du peloton a devancé André Greipel, son ancien coéquipier parti s'émanciper chez Omega-Pharma l'hiver dernier, et Alessandro Petacchi, enfin aux avant-postes sur ce Tour. Romain Feillu, quatrième, collectionne lui les places d'honneur. Wiggins à la maison, Leipheimer encore retardé Dans l'aire d'arrivée, Cavendish a attendu tous ses coéquipiers, auxquels il doit il est vrai une fière chandelle tant les rouages de l'équipe sont bien huilés. "L'arrivée s'est presque faite dans les mêmes conditions que lors de ma première victoire, confiait-il, sourire jusqu'aux oreilles, devant les caméras de France Télévisions. Le vent et les chutes ont rendu les derniers kilomètres très dangereux mais j'ai bien été protégé par mes coéquipiers. Je suis fier de mon équipe et de mes coéquipiers. Le scénario était parfait." S'il a bien évité les gadins pour l'instant, tous les coureurs ne peuvent pas en dire autant. Et parfois il suffit d'une seule fois. Epargné depuis le grand départ, et sixième au général ce matin, Bradley Wiggins a tout perdu en une fraction de seconde. Jeté au sol dans une chute collective, l'Anglais, vainqueur du Critérium du Dauphiné en juin et candidat au podium, s'est relevé avec le coude et la clavicule en sale état. Sa Grande Boucle s'est terminée, dans une ambulance, avant même le début des choses sérieuses. D'autres coureurs intéressés par le classement général ont perdu des illusions sur ce tracé de 218 kilomètres. C'est le cas de Levi Leipheimer, lequel déjà retardé sur chute hier (1'05'') a abandonné plus de trois minutes et sans doute abandonné ses espoirs de podium. Roman Kreuziger est logé à la même enseigne. C'est pire pour Chris Horner, le grimpeur de poche de l'équipe RadioShack, dont on a craint un moment qu'il ne pourrait pas repartir, a coupé la ligne avec plus de 12 minutes de retard. Enfin, à la veille de l'entrée du peloton dans le Massif Central, là où Thor Hushovd devrait abandonner son maillot jaune, Tom Boonen a quitté une course sur laquelle il n'aura pas du tout pesé. Mal remis de sa chute lors de la 5e étape mercredi, le Belge, victime de vertiges, ne s'est pas réconcilié avec le Tour de France qui ne lui sourit plus depuis 2007, année de son maillot vert.