Cavendish finit en beauté

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François TESSON , modifié à
TOUR DE FRANCE - Le Britannique s'est imposé au sprint sur les Champs-Elysées.

TOUR DE FRANCE - Le Britannique s'est imposé au sprint sur les Champs-Elysées. Cinq victoires sur ce Tour 2010, quinze au total sur ces trois dernières éditions. Mark Cavendish est bien devenu en l'espace de deux ans le sprinteur le plus rapide du peloton. Une suprématie remise en cause par un début de saison en dedans de la part du Britannique, qui est revenu pratiquement plus fort que jamais sur la deuxième partie de cette Grande Boucle, depuis sa victoire et ses larmes à Montargis. Seulement voilà, malgré une nette domination dans les arrivées massives depuis trois ans, Cavendish laisse une nouvelle fois échapper le maillot vert, censé récompenser officieusement le meilleur sprinteur du Tour de France. Après Oscar Freire en 2008 et Thor Hushovd en 2009, c'est au tour d'Alessandro Petacchi de subtiliser la tunique verte au natif de l'Ile de Man. A la lutte avec Hushovd depuis le départ de Rotterdam, l'Italien a plus été récompensé pour son impressionnante régularité que pour ses deux victoires en début de Tour, à Bruxelles et à Reims. Il remporte pour la première fois le classement par points de la Grande Boucle, après avoir réalisé pareil exploit sur le Giro et la Vuelta. Une performance rare, tout comme ses 46 victoires d'étape sur les trois grands Tours... Ce dimanche sur les Champs, Petacchi pouvait se contenter d'une sixième place en cas de succès de Cavendish. Il terminera finalement dauphin de Cavendish sur la ligne, mais devant le sprinteur de la Columbia pour onze points (243 contre 232). Le Britannique, lui, avait semble-t-il la tête ailleurs, en attestent les deux sprints intermédiaires qui n'ont pas donné lieu à bataille dans la Capitale. S'imposer deux fois de suite sur les Champs-Elysées, comme Mc Ewen (1999-2002) et Abdjouparov (1993-1995), et devenir le premier à le faire deux fois de suite. Ce qu'il fera, sans douter, comme l'an passé. Petacchi n'avait pas les jambes pour faire mieux que "deux", devant Julian Dean. L'italien s'en contentera... RadioShack et son maillot non réglementaire Terminée d'une manière on ne peut plus classique, avec la victoire du sprinteur le plus rapide du monde, cette ultime étape du Tour 2010 avait démarré par une scène assez surréaliste. Quasi-absente des débats depuis le départ de Rotterdam, la formation RadioShack avait décidé de se présenter au départ avec un maillot noir tout neuf, frappé d'un numéro 28 symbolisant les 28 millions de malades du cancer dans le monde. Malheureusement pour eux, ce petit changement ne sera pas du gout des commissaires de l'UCI, qui imposeront à Lance Armstrong une petite séance de couture, pour remettre les dossards sur les bons maillots. L'épisode a suscité l'énervement du Texan et de son manager Johan Bruyneel. "C'est officiel ! Pour être commissaire de course, on n'a pas besoin d'un cerveau mais juste de connaître les règles", a écrit le Belge sur sa messagerie Twitter. Ambiance. Cet incident n'empêchera pas Alberto Contador d'offrir à ses équipiers d'Astana, comme le veut la tradition du maillot jaune, avant de se livrer à un petit sprint avec Andy Schleck dans une bosse en tout de parcours. Dans le registre des facéties, Thomas Voeckler et Stéphane Augé se sont permis d'échanger leurs maillots de champion de France et de la Cofidis en tout début d'étape. Eux aussi ont dû aller se rhabiller... Après une première partie de course au train de sénateur (20 km/h de moyenne), le peloton ralliait Paris avec 50 minutes de retard. Les premières accélérations n'aavitlieu qu'à l'arrivée sur le circuit des Champs-Elysées, avec une première attaque du champion des Etats-Unis, George Hincapie. Mais comme depuis 2005 et la victoire de Vinokourov, le dernier mot revenait aux équipes de sprinteurs. Le groupe de 11 (Roux, Riblon, El-Farès, Sorensen, Casar, Martin, Kroon, Knees, Perez Lezaun, Hondo et Perez Arrieta), qui était parvenu à prendre 25 secondes d'avance sur le peloton, sera avalé à une dizaine de kilomètres de l'arrivée par le train de la Columbia, paré pour lancer la fusée Cavendish. Un contre de Cancellara, Knees et Kroon se chargera d'entretenir le suspense une dernière fois sur ce Tour de France.