Button, le dernier obstacle

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Benoît GUERITAS, , modifié à
Si le titre s'est définitivement envolé pour Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Mark Webber, Jenson Button conserve lui une infinitésimale chance de contrarier Sebastian Vettel dans sa course pour une deuxième couronne mondiale. Au terme d'un Grand Prix de Singapour solide et sans faute, le champion du monde 2009 maintient le cap... A sa bonne habitude.

Si le titre s'est officiellement envolé pour Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Mark Webber, Jenson Button conserve lui une infinitésimale chance de contrarier Sebastian Vettel dans sa course pour une deuxième couronne mondiale. Au terme d'un Grand Prix de Singapour solide et sans faute, le champion du monde 2009 maintient le cap avec une belle deuxième place à la clé. Lorsque l'écurie McLaren recrutait Jenson Button tout juste auréolé d'un titre de champion du monde en 2009 avec Brawn GP, c'était surtout pour ses qualités de pilote solide et fiable. Un profil parfaitement complémentaire à celui de Lewis Hamilton, réputé plus fougueux et plus rapide. Pour autant, après une première saison 2010 ponctuée de deux succès (en Australie et en Chine, ndlr), Jenson Button a pu démontrer qu'il avait tout l'attirail nécessaire afin de lutter pour le titre de champion du monde. Pour sa deuxième saison chez les Gris, Jenson Button affiche un tempérament toujours aussi posé et réfléchi. Vainqueur à deux reprises depuis le début de la saison (au Canada et en Hongrie), il a toujours été dans le bon paquet pour contrer l'ogre Sebastian Vettel. Deux succès agrémentés, de trois deuxièmes places et de trois troisièmes places soit huit podiums au total, ces résultats d'une régularité rare, le placent aujourd'hui en position d'être vice-champion du monde derrière l'insatiable Sebastian Vettel et sa redoutable Red Bull. Lors du Grand Prix de Singapour, Jenson Button a parfaitement résumé les qualités qui font de lui ce pilote apprécié du paddock comme du public. Auteur d'un départ opportuniste, il a laissé Webber et Hamilton se chamailler sur la gauche de la piste tandis que lui optait pour le côté droit. Maîtrisant la Ferrari de Fernando Alonso qui se rapprochait, il conservait l'avantage sur l'Espagnol et se mettait dans le sillage de Vettel, soit à la deuxième place jusqu'au terme des 61 tours de course. Jenson Button: " les retardataires doivent respecter les pilotes qui leur prennent un tour" Régulier durant la première partie de la course, il devait pourtant laisser filer la Red Bull de Vettel à coup de secondes pleines à chaque tour. L'entrée en jeu de la voiture de sécurité au 30e tour permettait au pilote de la McLaren floquée du numéro 4 de combler le retard sur la RB 7. Coincé derrière trois pilotes retardataires au moment du départ lancé, il devait à nouveau voir la Red Bull s'échapper alors que lui devait se défaire des HRT et autres Lotus. Alors que les positions en course semblaient être figées, les hommes de tête décidèrent de changer de pneus à moins de 15 tours de l'arrivée. Equipé de nouvelles enveloppes (des pneus super-tendres), Jenson Button retrouvait efficacité et fraîcheur, battant à plusieurs reprises le record du tour. Ainsi, en moins de dix boucles, il reprenait près de dix secondes au leader qui, de son côté, assurait déjà sa fin de course. A trois secondes de Sebastian Vettel, Jenson Button butait sur un peloton de pilotes à un tour et devait abdiquer, malgré lui, toutes chances de revenir sur Vettel. "Je comprends qu'il est difficile de dépasser ici et que nous nous battons tous pour notre place mais les retardataires se doivent de respecter les pilotes qui leur prennent un tour. Alors oui, nous sommes frustrés". Si Jenson Button se met en colère, c'est Lewis Hamilton qui va avoir du souci à se faire dans le futur.