Bousquet a fait une bêtise

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SYLVAIN LABBE , modifié à
L'Equipe révèle ce mercredi le contrôle positif à l'heptaminol, un stimulant, subi en juin dernier, lors du meeting de Canet-en-Roussillon, par Frédérick Bousquet, qui vaut au nageur du CN Marseille de purger actuellement une suspension de deux mois et ce depuis le 20 septembre.

L'Equipe révèle ce mercredi le contrôle positif à l'heptaminol, un stimulant, subi en juin dernier, lors du meeting de Canet-en-Roussillon, par Frédérick Bousquet, qui vaut au nageur du CN Marseille de purger actuellement une suspension de deux mois et ce depuis le 20 septembre. La tâche pourrait être gênante pour une équipe de France montée au pinacle cet été après sa razzia historique aux Championnats d'Europe de Budapest avec 21 médailles amassées par les Bleus. L'amalgame et les conclusions seraient faciles à l'annonce du contrôle positif d'un des leaders les plus expérimentés de ce collectif tricolore, le double Champion d'Europe Frédérick Bousquet, auteur surtout d'une sacrée bévue. Dans son édition de mercredi, L'Equipe révèle en effet que le nageur du CN Marseille a subi le 13 juin dernier, dans le cadre du meeting de Canet-en-Roussillon, un contrôle inopiné, diligenté par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui s'est révélé positif à un stimulant, l'heptaminol. C'est ce contrôle et ce produit, interdit uniquement lors des phases de compétition, selon la liste des substances prohibées édictée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) (voir par ailleurs), qui vaut à Bousquet de n'être aujourd'hui suspendu que pour une durée de deux mois et ce depuis le 20 septembre dernier. Une peine, valable uniquement sur le territoire français, infligée par la commission antidopage de la Fédération française de natation (FFN) qui, tout en condamnant sa légèreté, a jugé recevable la présentation par le nageur d'un dossier médical pour traitement d'une pathologie chronique et l'attestation de la pharmacienne qui lui a vendu le produit incriminé. Bousquet: "Tout s'est écroulé autour de moi..." "Je me soigne depuis huit ans pour une pathologie très précise avec un médicament qui ne contient pas ce produit interdit", s'explique dans les colonnes du quotidien sportif depuis les Etats-Unis et l'université d'Auburn, où il s'entraîne, un Bousquet, qui n'a pas réclamé de contre-expertise et qui aurait utilisé ce produit sous forme de pommade, souvent prescrite dans le cas de crises hémorroïdaires. "J'ai d'ailleurs fourni à la commission de la Fédération les différentes ordonnances et examens qui en attestent. Et puis, juste avant le meeting, j'ai souffert d'une crise violente. Je n'avais plus ce médicament avec moi, j'ai filé dans une pharmacie de Canet que je connais très bien (il est originaire de Perpignan, ndlr). Ils m'ont donné ce produit que l'on peut se procurer sans ordonnance, sans prendre garde aux risques que je courais. L'urgence, la douleur ont fait que je l'ai pris sans lire la notice." Une sacrée boulette de la part d'un champion presque trentenaire, qui mesure la portée de sa négligence... "Tout s'est écroulé autour de moi lorsque j'ai appris que j'avais été contrôlé positif, a réagi le compagnon de Laure Manaudou sur RMC. C'est une belle bêtise de ma part. D'abord d'avoir fait confiance à 100% à ma pharmacienne, et ensuite de ne pas avoir pris le temps de regarder la notice du médicament. C'est une négligence de ma part. C'est sûr que cela mérite une sanction. C'est une belle bêtise de ma part et j'en paie le prix fort. ", admet-il, lui qui a fondu en larmes lorsqu'il a appris son contrôle positif de la bouche du DTN Christian Donzé le 15 août dernier, au dernier jour des Euros de Budapest. Avec le doute qui pèse forcément sur la crédibilité de ses performances signées à Canet, où il s'était imposé sur 50 m avant de prendre la 4e place sur 50 m papillon, mais plus encore sur ses exploits de l'Euro. "Quand j'ai appris que j'avais été dopé. Je me suis dit que c'est peut-être ça qui m'a aidé à aller plus vite. Et ça c'est horrible: de savoir que ma performance ne m'appartenait pas, mais qu'elle avait été "dopée" par ce produit là. Mais quand le médecin m'a dit que cela ne restait dans le corps qu'entre 24 et 48 heures après la dernière prise de ce médicament. J'ai été soulagé..." Bousquet, qui a pu prendre part à un meeting de bienfaisance outre Atlantique le 16 octobre dernier, s'il sera privé des Interclubs (13-14 octobre), sera en revanche requalifié pour les Championnats de France en petit bassin à Chartres (3-5 décembre).