Bordeaux, maintien vaut mieux...

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Rémy DE SOUZA , modifié à
Modeste 14e de Ligue 1 à l'heure de recevoir Montpellier, samedi dans le cadre de la 9e journée de Ligue 1, Bordeaux connaît un début de saison pour le moins compliqué. Une crise aigüe de jeu et de résultats dont les explications peinent à être trouvées par les protagonistes de ce marasme. Reste que les Girondins se doivent de réagir, eux qui avancent à un rythme de relégable dans un climat de plus en plus hostile.

Modeste 14e de Ligue 1 à l'heure de recevoir Montpellier, samedi dans le cadre de la 9e journée de Ligue 1, Bordeaux connaît un début de saison pour le moins compliqué. Une crise aigüe de jeu et de résultats dont les explications peinent à être trouvées par les protagonistes de ce marasme. Reste que les Girondins se doivent de réagir, eux qui avancent à un rythme de relégable dans un climat de plus en plus hostile. Le piratage de la page Wikipédia de Francis Gillot, survenue le 19 septembre et présentant le technicien comme le responsable "d'une vingtaine de grosses chèvres", en dit long sur l'exaspération grandissante d'une partie des supporters bordelais. C'est que les Girondins réalisent leur plus mauvais départ en championnat depuis 22 ans. Il faut en effet remonter à la saison 1979-80 pour retrouver le club au scapulaire dans pareille situation, eux qui comptent 7 points au compteur après 8 journées et ne pointent qu'à la 14e place du classement, avec une petite longueur d'avance sur la zone rouge. C'est donc le moral en berne et la confiance à zéro que les Bordelais accueilleront Montpellier ce samedi à partir de 21 heures. Une nouvelle sortie à Chaban-Delmas qui promet, encore et toujours, d'être compliquée pour les partenaires de Cédric Carrasso. Dans une enceinte où la fréquentation n'en finit plus de baisser, la pression, elle, grimpe progressivement en raison de la colère croissante des supporters, certains ayant même appelé à un boycott lors de la réception du PSG, le 5 novembre prochain. Bordeaux va mal, et ce n'est pas la prestation livrée à Lyon (défaite 3-1),le week-end dernier, qui rassurera les amateurs des champions de France 2009. "Tout m'inquiète après ce résultat", confiait Francis Gillot en conférence de presse après l'insipide copie rendue par ses joueurs à Gerland. Un technicien qui a eu toutes les peines du monde à trouver des explications à la léthargie des siens. "L'entame, l'envie de faire les choses correctement doivent être primordiales. Mais ils ne sont pas capables de se transcender", regrettait l'ancien coach de Sochaux. "Nous avons perdu en étant surclassés à tous les niveaux, estimait de son côté Henri Saivet sur le site officiel des Girondins. Perdre de cette façon n'est pas digne de Bordeaux, surtout au vu de la qualité d'équipe que nous avons. C'est dommage. Aux entraînements, nous voyons qu'il y a de la qualité, puis en match, nous sommes tous tétanisés. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Il faut vite réagir et ne plus calculer." 45% de chance d'être relégué... Le déclin entamé en janvier 2010 se poursuit, inexorablement, et personne ne semble en mesure d'avancer des explications. Bordelais devant l'éternel, Marc Planus se fait lucide face à la situation. "Ce n'est pas aujourd'hui qu'il faut comprendre que le club a changé de statut. Il faut se dire qu'il faut prendre les 45 points le plus tôt possible et que le premier objectif, c'est le maintien. Il ne faut pas avoir honte de le dire, assure le défenseur de 29 ans dans les colonnes de Sud Ouest. On vit une année compliquée, on le sait, la chance qu'on a c'est qu'on le sait. Il faut être lucide, les 45 points, c'est notre objectif prioritaire. Il faut arrêter de se réfugier derrière des excuses, se dire qu'on n'a pas eu de chance. Il faut arrêter de dire cela, sinon on va se tuer tout seul." A défaut d'exposer l'origine du mal qui ronge les Bordelais, Planus propose des solutions, et notamment celle de revenir aux fondamentaux: "Il faut revoir nos ambitions dans le jeu à la baisse, comme à Valenciennes où, au bout d'une partition correcte, on a pris les trois points. On ne peut pas se permettre le luxe de bien jouer au football. Notre confiance ne nous permet pas de produire du jeu. (...) Si les gens pensent que Bordeaux va bien jouer au football cette année, ils vont être déçus à un moment donné." Une conception minimaliste loin des préceptes de football léché chers à Gillot. "Oui mais Francis Gillot n'est jamais descendu avec Sochaux et a même fini européen. Peut-être qu'avec nous il aura une autre philosophie, déclare le Girondin. Il est suffisamment intelligent pour s'adapter. Il n'est pas buté. On sent que le groupe travaille. Je suis convaincu que ce staff trouvera les bons conseils et que le groupe saura réagir." Dès samedi face à Montpellier ? Une réaction est vivement recommandée alors que Sud Ouest rappelle le risque d'être relégué pour les clubs comptant au moins 7 points à ce stade de la saison s'élève à 45%, soit près d'une chance sur deux. Motif d'espoir pour Bordeaux, Gillot avait sauvé les Lionceaux alors que ces derniers ne comptaient que quatre points à pareille époque lors des exercices 2007-08 et 2008-09. Au technicien de réitérer la performance, pour ne pas voir Bordeaux connaître le même sort que Monaco.