Bordeaux, la même en couleur

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Thomas SINIECKI , modifié à
Comme si rien n'avait changé... Dans la foulée d'une saison dernière galère, Bordeaux n'a pas mieux démarré la suivante: une victoire, une défaite et deux nuls en Ligue 1, puis une piteuse élimination en 16e de finale de Coupe de la Ligue à Saint-Etienne (1-3). Francis Gillot a déjà montré de quel bois il se chauffait, en clamant à quel point ce "confort" l'énervait.

Comme si rien n'avait changé... Dans la foulée d'une saison dernière galère, Bordeaux n'a pas mieux démarré la suivante: une victoire, une défaite et deux nuls en Ligue 1, puis une piteuse élimination en 16e de finale de Coupe de la Ligue à Saint-Etienne (1-3). Francis Gillot a déjà montré de quel bois il se chauffait, en clamant à quel point ce "confort" l'énervait. Bienvenue à Bordeaux ! Francis Gillot a rapidement découvert le contexte particulier du Haillan, ce coton permanent dans lequel sont lovés les joueurs, et qui n'a pas tardé à faire sortir de ses gonds l'ancien entraîneur sochalien. "Il y a un état d'esprit de confort à Bordeaux qui m'exaspère, s'est ainsi exclamé Gillot la semaine passée dans des propos relayés par Ouest-France, après la prestation inerte de ses joueurs à Saint-Etienne en 16e de finale de Coupe de la Ligue (défaite 3-1 des Girondins). Nous allons essayer de changer ça, et si nous n'arrivons pas à faire évoluer les joueurs, nous allons les faire partir petit à petit." Voilà qui a le mérite d'être clair. La plupart ne se sont pas offusqués de la remarque, à part Jussiê. "Il faudrait qu'il donne des noms, comme ça, on saurait qui ne se fait pas violence, s'est ainsi exclamé le Brésilien dans un entretien accordé à 20 Minutes. Au fond de moi, je sens que je donne tout. Ça fait quelque temps que je suis professionnel, je sais ce que je dois faire et ne pas faire." Jussiê s'est ensuite répandu en excuses, mais c'est un peu tard... Toujours est-il que Gillot a programmé une double dose d'entraînements le week-end dernier, préférant tirer la sonnette d'alarme tant qu'il est encore temps. "On va faire des duels en un contre un tous les jours, poursuivait le technicien lors de sa conférence de presse à Saint-Etienne. On va enlever les ballerines et mettre les crampons." Ciani: "Ce n'était pas agréable, mais c'est justifié" Hormis Jussiê, les autres membres de l'effectif se sont mis au garde-à-vous, et l'ont surtout joué profil bas. "Ce n'était pas agréable, mais c'est justifié, s'est ainsi exprimé Michaël Ciani mardi pour RMC Sport. On méritait de se faire bousculer, parce qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait. Le coach est proche de nous. Il dialogue beaucoup. C'est bien qu'il nous ait remonté les bretelles. Ça permet à tout le monde de se remettre en question. Il ne faut pas attendre pour réagir." Même topo du côté de Nicolas Maurice-Belay, un des rares à ne pas avoir été déprimé par la saison dernière, puisqu'arrivé de Sochaux dans les valises de son coach: "L'image de Bordeaux n'est pas très bonne en ce moment, et on espère rectifier ça le plus vite possible." Samedi, les Girondins reçoivent un promu, Evian-Thonon-Gaillard. Difficile de savoir si, au fond d'eux, les supporters attendent vraiment une victoire, tant leur dépit est latent. Il y a deux semaines, les Ultramarines ont rencontré la direction et n'ont pas été rassurés, à en croire la teneur de leur communiqué publié dans la foulée de cette réunion: "Rappelons que nous sommes dans une descente aux enfers qui dure depuis 18 mois, il est grand temps que ça cesse, afin de ne pas nous enfoncer dans un cercle vicieux sans fin (sic). Si le naufrage bordelais se poursuivait, nous n'aurions plus d'autres alternatives que d'envisager des actions plus radicales à la trêve hivernale." Depuis, ça ne va pas mieux. C'est même pire.