Bercy, le retour des champions

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avec Corinne Boulloud , modifié à
ATHLÉ – Les athlètes français, brillants l’été dernier, disputent les "Europe" en salle, à Bercy.

Dans la foulée des nageurs, les athlètes tricolores avaient réconcilié le public français avec le sport et l'esprit collectif lors des championnats d'Europe à Barcelone (18 médailles dont 8 en or), l'été dernier, quelques semaines seulement après le fiasco de l'équipe de France de foot, lors de la Coupe du monde. Cet attachement n'a visiblement pas faibli. Les trois jours des championnats d'Europe en salle, à Bercy, de vendredi à dimanche, vont se dérouler dans une salle à guichets fermés (5.600 spectateurs payants).

Le public est venu voir les athlètes qui l'ont fait vibrer l'été dernier. Et ça tombe bien, à quelques exceptions près - Mekhissi-Benabbad, Tahri et Barras blessés -, les meilleurs athlètes français - Lemaitre, Tamgho, Lavillenie, Soumaré, etc.- sont bien présents. "On est encore sur cette vague (de Barcelone)", explique le président de la fédération, Bernard Amsallem, dans L'Equipe. Les athlètes, eux, ont envie de passer à autre chose. "J'ai complètement tourné la page sur Barcelone, mais c'était des moments exceptionnels, là, je prépare... Barcelone, enfin Bercy", un joli lapsus signé Myriam Soumaré, sur Europe 1.

Un grand rendez-vous pour les athlètes français

Régulièrement boudés par les meilleurs - les Russes ont envoyé une "équipe B" à Bercy -, ces "Europe" peuvent apparaître pour les athlètes français comme un objectif plus important que les Mondiaux en plein air de Daegu, l'été prochain (du 27 août au 4 septembre prochain). L'explication est simple : à quelques exceptions près - Tamgho et Lavillenie en tête -, ils ne sont pas nombreux à pouvoir prétendre à l'or mondial en plein air. Et un grand championnat disputé à domicile, en dehors de la joie qu'il procure, offre une exposition plus importante. Pour des athlètes en recherche de contrats et de sponsors, c'est loin d'être un luxe. Car, pour la plupart, Barcelone n'a rien changé dans leur vie quotidienne.

"Je travaille toujours le matin. Je rentre, je fais ma sieste l'après-midi et ensuite le soir, je vais à l'entraînement", raconte ainsi Myriam Soumaré, championne d'Europe du 200 m l'été dernier et qui travaille à mi-temps en tant qu'aide-puéricultrice. La principale exception dans le camp français reste Christophe Lemaitre. L'athlète français de l'année 2010 touche désormais entre 15.000 et 20.000 euros par meeting et bénéficie d'un contrat annuel de 150.000 avec la marque Asics. Son aura médiatique et sa popularité, qui s'expliquent autant par sa discipline que par sa couleur de peau, inhabituelle dans le sprint, dépassent ainsi largement celles du triple sauteur Tamgho (recordman du monde du triple saut en salle) et du perchiste Lavillenie (record de France à 6,01 m), pourtant au top de leur discipline au niveau mondial. Mais là, c'est l'Europe...