Ben Khalfallah: "Finir dans les trois premiers"

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Propos recueillis par Thomas SINIECKI , modifié à
Après un début de saison compliqué, pour lui comme pour les Girondins de Bordeaux, Fahid Ben Khalfallah va mieux et a inscrit son premier but de la saison à Saint-Etienne (2-2) la semaine dernière. A l'heure de recevoir Rennes, dimanche lors du dernier match de la 17e journée de Ligue 1, l'ancien Valenciennois espère que cette confrontation servira de tremplin, face à l'une des révélations du début de saison.

Après un début de saison compliqué, pour lui comme pour les Girondins de Bordeaux, Fahid Ben Khalfallah va mieux et a inscrit son premier but de la saison à Saint-Etienne (2-2) la semaine dernière. A l'heure de recevoir Rennes, dimanche lors du dernier match de la 17e journée de Ligue 1, l'ancien Valenciennois espère que cette confrontation servira de tremplin, face à l'une des révélations du début de saison. Fahid, on vous a entendu énervé après la rencontre à Saint-Etienne (2-2)... Avec le recul, votre analyse est-elle toujours la même, tirez-vous la sonnette d'alarme avant de recevoir Rennes ? Non, c'est juste le match en lui-même qui est énervant. On fait encore une bonne première période et après, on ne tient pas. Mais on est à quatre points du premier et il n'y a rien d'inquiétant. On a perdu des points bêtement, il faut juste corriger cela et être plus attentifs. A Saint-Etienne, on a le match en main et on perd tout, on fait 35 minutes vraiment mauvaises et on ne fait que subir, alors que nous avons l'équipe pour jouer. A partir du moment où on a pris le deuxième but, on a commencé à se relâcher. Il faut corriger cela, mais il n'y a aucune sonnette d'alarme à tirer. Qu'attendez-vous de ce match contre Rennes ? Les Bretons sont troisièmes mais une victoire vous ramènerait à leur hauteur... Il faut gagner, déjà parce qu'on joue à domicile et aussi parce qu'on reste sur deux nuls, donc on n'avance pas beaucoup. Il nous faut absolument les trois points pour se rapprocher de la tête, c'est tellement serré qu'il vaut mieux passer les fêtes en haut qu'en milieu de tableau. Rennes est un concurrent à l'Europe, donc on n'a pas le choix, il faut gagner. C'est une équipe joueuse, avec de la qualité. Cette année, ils jouent déjà les premiers rôles et ils confirment le bien qu'on pense d'eux depuis quelques saisons. Ils ont pas mal de blessés en ce moment, donc à nous d'en profiter. Mais Rennes a été décrocher le nul à Marseille (ndlr, 0-0 lors du match en retard de la 11e journée, le 2 décembre) et tourne bien en ce moment. Je pense qu'ils viendront pour faire un résultat, mais je le répète, on n'a pas le choix, il faut gagner. Même si on n'a pas perdu depuis cinq matches (ndlr, six matches de Ligue 1, en fait), on reste sur deux nuls. Un point à Saint-Etienne, ce n'est pas un mauvais résultat en soi, mais c'est plus le déroulement du match qui est énervant. En 25-30 minutes, on craque complètement. A domicile, c'est obligatoire, il faut gagner. D'une façon plus générale, comment analysez-vous le début de saison des Girondins ? Malgré un départ compliqué, le classement reste encore très serré en tête... On est conscients de ne pas faire un début de saison exceptionnel. Notre chance, c'est qu'en étant moyens, on est encore positionnés. Le championnat est ainsi, aucune équipe ne sort du lot et tout le monde se tient en trois, quatre points. Le jour où on réussira à trouver vraiment la bonne carburation, on aura tout pour s'installer en haut. Paris est vraiment sur une bonne dynamique, deux, trois équipes sont en train de se mettre dedans et il faut faire attention à ne pas les laisser partir. On a connu un nouveau staff, des nouveaux joueurs, une fin de saison dernière compliquée, mais cela fait six mois maintenant et il ne faut pas chercher d'excuses. Il faut tout faire pour finir dans les trois premiers. "Quand on n'est pas bon, il faut l'admettre" Pas de Coupe d'Europe cette année, les départs de Gourcuff, de Chamakh, de Laurent Blanc... En effet, la fin d'un cycle était claire à l'intersaison. Comment l'avez-vous ressentie de l'intérieur, vous qui arrivez de Valenciennes ? La fin de cycle, c'est terminé, tout le monde est passé à autre chose maintenant. Quand je suis arrivé, on sentait un groupe touché par la fin de saison passée. En trois mois, Bordeaux a tout perdu alors qu'il gagnait quasiment tout. Mentalement, ce n'était pas évident. Mais connaître un nouveau coach, ça fait du bien car il n'a pas vécu cela et il arrive avec ses nouveaux principes, de nouveaux joueurs aussi. Tout le monde s'est remis en question. Le début de saison a été poussif, mais cela va quand même beaucoup mieux depuis un mois, un mois et demi. On sent la différence ces derniers temps. Mais ce qui s'est passé est normal, humain. Lorsqu'on vit trois ou quatre mois comme ceux de la fin de saison dernière, ce n'est pas facile dans les têtes. Jean Tigana est arrivé, avec un nouvel adjoint en la personne de Michel Pavon, et on est passé à autre chose. Plus personne ne parle de la saison dernière, on est tous concentrés pour accrocher l'Europe et goûter à nouveau à tout ça. Justement, quels sont vos rapports et ceux du groupe avec Jean Tigana ? Cela se passe très bien. Dès qu'il a quelque chose à dire avec le staff, il le dit. C'est un entraîneur très professionnel, avec une culture de la gagne qu'il essaie de transmettre au groupe. Il change les habitudes petit à petit et tout le monde est satisfait. Maintenant, il faut qu'on se positionne en haut de tableau pour que tout soit au mieux. Vous avez inscrit votre premier but en championnat à Saint-Etienne. Comment jugez-vous votre début de saison à titre personnel ? Quelque part, vous avez remplacé Gourcuff numériquement, cela ne vous a-t-il pas amené trop de pression ? D'entrée, j'avais dit que je ne venais pas du tout le remplacer, je ne joue pas à son poste et on a deux styles complètement différents. Cela ne m'a donc pas mis de pression, en revanche je reconnais que j'ai eu un début de saison difficile. Quand on n'est pas bon, il faut l'admettre. Cela va beaucoup mieux maintenant, grâce à la confiance du staff et des joueurs avec qui je parle beaucoup, ça vient petit à petit. Un nouveau système a été mis en place par rapport à la saison dernière, je n'ai pas fait le stage à l'intersaison (ndlr: Ben Khalfallah a disputé les trois premières journées avec Valenciennes) et les repères arrivent. Il faut que tout ça prenne. Maintenant, tout se passe pour le mieux, en match comme à l'entraînement. J'attendais ce but parce que ça fait du bien mentalement, je courais un peu après. C'est arrivé et j'espère que ce sera le début d'une série. Mais voilà, c'est parti, et pas seulement depuis Saint-Etienne. Je me sens mieux depuis quelques matches, il faut continuer et monter en puissance. Pour vous comme pour les Girondins, quelles sont les ambitions d'ici à la fin de l'année, puis d'ici la fin de saison ? A court terme, l'objectif est de terminer dans les trois premiers à la trêve, ce serait bien de passer les vacances à ce niveau. D'ici la fin de saison, le but est d'être européen, on ne va pas changer. Personnellement, j'avais dit que j'aimerais gagner un titre. On s'est fait éliminer de la Coupe de la Ligue, il reste la Coupe de France et le championnat, mais si on arrive à être européens voire à accrocher la Ligue des champions, ce serait exceptionnel. A moi d'être le plus décisif possible, pour faire en sorte de tirer le groupe vers le haut, mais il n'y a rien de chiffré. Comme je l'ai dit lorsque je suis arrivé, l'objectif est surtout collectif. Si je fais le maximum et que je suis décisif, cela voudra dire qu'on tourne et que j'ai amené quelque chose à cette équipe.