Barça, le revirement doré

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Matthieu ABADIE , modifié à
Le FC Barcelone a surpris tout le monde du football, vendredi, en annonçant son engagement avec la Qatar Foundation en tant que nouveau sponsor maillot. Exit donc le logo Unicef, qui ornait la tunique blaugrana depuis 2006. Et si le nouveau partenaire est également une fondation oeuvrant pour de nobles causes, il offre surtout au Barça une manne financière de 33 millions d'euros par saison, un record.

Le FC Barcelone a surpris tout le monde du football, vendredi, en annonçant son engagement avec la Qatar Foundation en tant que nouveau sponsor maillot. Exit donc le logo Unicef, qui ornait la tunique blaugrana depuis 2006. Et si le nouveau partenaire est également une fondation oeuvrant pour de nobles causes, il offre surtout au Barça une manne financière de 33 millions d'euros par saison, un record. Et l'exception barcelonaise prit fin. Non pas celle du jeu développé par le FC Barcelone, qui a ravi tous les amateurs de ballon rond lors d'un Clasico d'anthologie remporté 5-0 face à l'éternel rival du Real Madrid, mais celle qui faisait de l'entité catalane le seul club européen à donner de l'argent à son sponsor maillot. Retour en arrière: le 12 septembre 2006, Joan Laporta, alors président du Barça, met un terme à 107 années de virginité publicitaire sur le maillot blaugrana en annonçant que le FC Barcelone arborera désormais un sponsor sur sa tunique. Mais alors que le Real vient de s'engager avec Bwin, un site de paris en ligne, ou que Manchester United vient de passer un accord avec AIG, un géant américain des assurances, le président catalan prend tout le monde à contre-pied, en s'associant à l'Unicef. Pas question de toucher de l'argent en retour. Au contraire, le Barça verse alors près de deux millions d'euros par an à l'agence humanitaire de l'ONU qui oeuvre pour les enfants à travers le monde. Un choix alors salué par tous. Quatre ans après, cet engagement a vécu. Car si la Qatar Foundation, qui verra donc son nom figurer sur le maillot barcelonais pour les cinq années à venir, est également une association à but lucratif qui promeut, comme son site officiel le clame, l'éducation, la recherche et le développement communautaire, elle est avant tout une nouvelle source de revenus pour le Barça, source qui pourrait se révéler intarissable. Le Real, dix millions derrière 33 millions d'euros par saison, voilà en effet de quoi renflouer les caisses du club dirigé par Sandro Rosell, qui annonçait en mai dernier une dette jugée "stratosphérique" de 489 millions d'euros alors qu'il présentait sa candidature à la succession de Joan Laporta. Rosell a donc de la suite dans les idées, et ce nouveau contrat, s'il ne fera pas disparaître l'Unicef du maillot local, fait aujourd'hui du Barça le club le mieux rémunéré du monde pour cet espace publicitaire. Le précédent record était depuis cet été détenu par Manchester United, qui s'était associé avec AON, un autre géant américain de l'assurance, pour 23,5 millions par an. Quant au Real, il accuse désormais un «déficit» de 10 millions d'euros annuels par rapport à son rival catalan. Ce qui fera peut-être passer la pilule plus facilement auprès des socios du Barça, qui, en dépit de leur attachement aux valeurs de leurs clubs, pourrait faire une exception, si cela permet de conserver Lionel Messi ou Andres Iniesta quelques années supplémentaires...