Banque Populaire V écrase tout

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Par Axel Capron , modifié à
Mais où s'arrêteront-ils ? Après avoir établi des nouveaux temps de référence entre Ouessant et l'équateur puis entre l'équateur et Bonne-Espérance, Loïck Peyron et ses treize hommes d'équipage ont cette fois accroché celui entre Bonne-Espérance et le Cap Leeuwin, en 6 jours 2 heures et 9 minutes. Passé sous Leeuwin après 17 jours 23h57'18", Banque Populaire V compte presque quatre jours d'avance sur le tableau de marche de Groupama 3, détenteur du Jules-Verne...

Mais où s'arrêteront-ils ? Après avoir établi des nouveaux temps de référence entre Ouessant et l'équateur puis entre l'équateur et Bonne-Espérance, Loïck Peyron et ses treize hommes d'équipage ont cette fois accroché celui entre Bonne-Espérance et le Cap Leeuwin, en 6 jours 2 heures et 9 minutes. Passé sous Leeuwin après 17 jours 23h57'18", Banque Populaire V compte presque quatre jours d'avance sur le tableau de marche de Groupama 3, détenteur du Jules-Verne... Un peu moins de 18 jours pour aller d'Ouessant au Cap Leeuwin, à la pointe sud-ouest de l'Australie, sur un bateau à voile, c'est l'exploit réalisé par le plus grand trimaran du monde (40 mètres), Banque Populaire V, samedi matin à 9h29 (heure de Paris). Depuis leur départ de la Bretagne le 22 novembre dernier, Loïck Peyron et ses treize hommes d'équipage ne cessent de repousser les limites de la navigation à voile, faisant tomber les temps de référence les uns après les autres: 5 jours 14 heures et 55 minutes pour basculer dans l'hémisphère Sud, 11 jours 21 heures et 48 minutes pour franchir le premier des trois caps mythiques de ce genre de tour du monde, Bonne-Espérance, 17 jours 23 heures et 57 minutes pour laisser le deuxième derrière eux, Leeuwin. A chaque fois, le temps par partiel est également tombé, Banque Populaire V, qui a mis 6 jours 2 heures et 9 minutes pour aller de Bonne-Espérance à Leeuwin, ayant amélioré d'un peu plus de 20 heures le chrono réalisé lors de son Jules-Verne victorieux par Groupama 3. Groupama 3 dont le meilleur chrono absolu autour du monde (48 jours 7h44'52'') est de plus en plus menacé par le géant bleu et blanc qui, au cap Leeuwin, comptait 3 jours 14 heures 24 minutes et 36 secondes d'avance sur le temps de passage de Franck Cammas et ses hommes il y a un peu moins de deux ans. "On n'arrête pas d'insister en se disant qu'il faut y aller mollo" Bref, tous les voyants sont au vert pour un Loïck Peyron forcément d'humeur guillerette au moment de commenter cette série de records: "C'est impressionnant, ça fait près de quatre jours d'avance. Pour l'instant, les conditions météo ne sont pas forcément si favorables, mais le potentiel du bateau est incroyable." Un potentiel que l'équipage doit constamment dompter à en croire son skipper: "On n'arrête pas d'insister en se disant qu'il faut y aller mollo, piano, parce que c'est compliqué à gérer la mécanique de cette grosse machine." La préservation du bateau semble aujourd'hui la priorité des quatorze marins embarqués, d'autant que, d'après Loïck Peyron, la "grosse machine" s'apprêtait à affronter des conditions difficiles à l'approche de la Nouvelle-Zélande: "Nous avons fini avec l'océan Indien, on a passé la frontière dans une petite tempête avec de la mer assez formée. On va bientôt empanner, se diriger vers le sud pour rejoindre le coeur de la tempête, la mer risque d'être un peu plus formée, c'est la seule chose qui freine Banque Populaire donc on est obligés de lever le pied. Ça va être un peu plus creux en termes de vagues et un peu plus fort en termes de vent, les conditions seront assez musclées, c'est vraisemblablement ce qu'on va rencontrer de pire depuis le départ pour les 48 heures à venir. Ce sera un peu cassant en termes de terrain, il faudra y aller en souplesse, mais la bonne nouvelle, c'est que la mer s'oriente tout doucement dans le bon sens, avec nous."