Avis de tempête sur la Jacques-Vabre

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VOILE - Les concurrents vont traverser une grosse dépression pendant au moins trois jours. Brit Air a été victime d'un souci technique.

Les concurrents de la Transat Jacques-Vabre vont devoir affronter, à partir de mardi, une importante dépression durant au moins trois jours. Une météo peu clémente qui oblige certains à prendre des options différentes comme le duo Desjoyeaux-Beyou qui a mis cap au sud alors que le tandem Thomson-Daniel se dirige vers le nord. Brit Air, obligé de retourner vers Concarneau à cause d'un problème technique, pourrait lui abandonner.Surprise au petit matin de mardi en regardant la carte de la Transat Jacques-Vabre. Là où tous les concurrents suivent un cap majoritairement à l'ouest, Brit Air se distingue avec une route radicalement opposée, au sud-est, soit vers la Bretagne ! Forcément, même si Nicolas Troussel a gagné lors de ses deux victoires sur la Solitaire du Figaro une réputation de casse-cou en terme de choix météo, au point qu'on qualifie de «troussel» les options extrêmes, on se dit alors que quelque chose ne tourne pas rond à bord du plan Finot-Conq deuxième du dernier Vendée Globe. Confirmation sur le coup de 7h, lorsque tombe sur le site de la course le premier son d'Armel Le Cléach, dans lequel l'intéressé reconnaît un "souci technique", sans en dire plus.Deux heures plus tard, un communiqué de Brit Air se fait un peu plus précis: "L'équipage de Brit Air a décidé de faire demi-tour ce matin après avoir pu constater une avarie trop importante pour être réparée en mer. Il s'agit du rail de grand-voile qui s'est arraché sur 80 cm en début de nuit. Armel et Nicolas ont envisagé un arrêt technique aux Açores, mais les conditions météo ne le permettent pas. C'est donc vers Concarneau qu'ils ont mis le cap. Brit Air y sera demain matin pour estimer et réparer les dégâts." Autant dire qu'il y a de fortes chances pour que la transat en double soit d'ores et déjà terminée pour le tandem de la Baie de Morlaix, car si l'avarie est réparable (le rail de grand-voile sert à hisser ou réduire la grand-voile), Brit Air ne pourra pas reprendre la mer avant mercredi soir.Des vents de force 7-8D'autant que devant, la situation se complique sérieusement pour la flotte de cette neuvième Transat Jacques-Vabre: après une petite accalmie dans la nuit de lundi à mardi puis dans la journée, elle s'apprête à affronter une large dépression qui va balayer toute la zone Atlantique pendant trois jours ! Le bulletin météo de la course annonce ainsi pour mardi "la formation progressive d'un vaste système dépressionnaire qui s'étendra de l'Islande aux Açores" avec des vents de force 7-8 (25-40 noeuds) et de la houle, mais c'est encore pire pour mercredi: "Les vents moyens atteindront 35 à 40 noeuds, avec des rafales à plus de 50 noeuds. La houle d'ouest sera en hausse pour se situer entre 4 et 5 mètres. Des conditions proches de la tempête qui devraient inciter les concurrents à anticiper cette dégradation vers une route plus sud."Certains ont d'ailleurs déjà anticipé cette consigne de prudence, en premier lieu le favori et tenant de cette Jacques-Vabre, Foncia, descendu dès lundi soir dans le but d'éviter au maximum le centre de la dépression. Un choix qui l'a fait dégringoler au classement, puisqu'il est passé de la première place dans la soirée de lundi à la dixième le lendemain matin, mais qui, sur le long terme, pourrait s'avérer payant, car il devrait permettre au tandem Desjoyeaux-Beyou de limiter la casse. D'ailleurs, d'autres ont depuis suivi, à l'instar d'Akena Vérandas (Boissières-Riou), W Hotels (Pella-Ribes), DCNS (Thiercelin-Pratt) ou Groupe Bel (de Pavant-Gabart). Le reste de la flotte continuait mardi matin de faire un cap vers l'ouest et donc vers la dépression, mais nul doute qu'il incurvera à un moment ou un autre sa trajectoire vers le sud.