Aulas seul contre tous

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Thomas PISSELET , modifié à
En guerre contre le journal L'Equipe, Jean-Michel Aulas n'est pas des plus sereins. Le président de l'Olympique Lyonnais, qui a giflé un supporter d'Arles-Avignon samedi soir après le match nul des Gones (1-1), doit décider s'il garde ou non Claude Puel. Car l'ultimatum fixé à son entraîneur expire à l'issue du huitième de finale de Coupe de la Ligue contre le PSG.

En guerre contre le journal L'Equipe, Jean-Michel Aulas n'est pas des plus sereins. Le président de l'Olympique Lyonnais, qui a giflé un supporter d'Arles-Avignon samedi soir après le match nul des Gones (1-1), doit décider s'il garde ou non Claude Puel. Car l'ultimatum fixé à son entraîneur expire à l'issue du huitième de finale de Coupe de la Ligue contre le PSG. Dans l'art de brasser de l'air, Jean-Michel Aulas est un expert. Invité de l'émission Les Spécialistes, lundi soir sur Canal+ Sport, le président de l'Olympique Lyonnais aurait pu, au moins, donner sa version de l'entretien qu'il a eu avec neuf joueurs de l'équipe après la défaite subie à Gerland contre Saint-Etienne (0-1), en Ligue 1. Une réunion au cours de laquelle Cris, le défenseur brésilien, aurait selon L'Equipe mis en cause Claude Puel: "Il est nul, le coach." Au lieu de ça, "JMA" a botté en touche en attaquant à mots armés le journal, qu'il critique ouvertement depuis le nul concédé sur la pelouse d'Arles-Avignon (1-1), samedi soir, lors de la 10e journée. Après s'en être pris à Vincent Duluc, journaliste de L'Equipe, lors de la conférence de presse d'après-match, puis avoir publié sur le site du club une lettre ouverte assassine à l'attention du quotidien sportif, Jean-Michel Aulas est resté campé sur ses positions. Sans donner plus de détails. "Je pense qu'il y a une cabale menée contre Claude Puel, a-t-il assuré. Joël Muller (le président de l'Unecatef, le syndicat des entraîneurs, ndlr) pourrait se saisir du sujet." Tout juste a-t-il reconnu un tort à son entraîneur: celui de rester trop en retrait, l'obligeant lui à faire front face aux médias. Une guéguerre qu'il maitrise. "Bien sûr que je peux vous dire (ce qui s'est passé lors de cet entretien avec les joueurs). Mais ceci étant, est-ce que c'est vraiment le sujet ?" Ainsi a-t-il esquivé la polémique. Pour convaincre, il y avait sans doute mieux. Mais peut-être que le président de l'OL, qui reconnaît avoir "changé de communication", n'est pas aussi serein qu'il veut bien le dire. Aulas parlera de Puel mercredi soir ou jeudi L'ultimatum, qu'il voit plus comme un bilan des prestations de l'équipe après les trois premiers mois de compétition, fixé à Claude Puel expire mercredi soir, après un huitième de finale en Coupe de la Ligue des plus complexes. Maintiendra-t-il sa confiance à son entraîneur ? "Je ne veux pas en parler maintenant, je le ferai mercredi soir ou jeudi, assure-t-il sur le site du Parisien ce mardi matin. A priori, ce (match face au PSG) n'est pas aussi important que le derby (contre l'ASSE), mais dans ce contexte, si. Cela devient un match capital, qui n'aurait pas dû être aussi important si nous avions poursuivi notre belle série." Une manière de garder Claude Puel sous pression, même s'il ajoute que le virer ne serait "probablement pas la meilleure chose à faire". Reste que la tension est palpable à Lyon. Et Jean-Michel Aulas, seul contre tous, semble avoir de plus en plus de mal à gérer la situation. La gifle qu'il a donnée samedi soir à un supporter d'Arles-Avignon, un peu trop chambreur à son goût ("Je lui ai juste dit qu'il fallait qu'il garde (Claude) Puel, car je soutiens l'OM et je ne veux pas que Lyon remonte au classement...", raconte la victime dans Le Progrès), en témoigne. "Quand le président de l'OL va au contact..., s'est-il maladroitement défendu sur Canal+ Sport. A la fin, les choses se sont parfaitement bien passées. On s'est serré la main." Claude Puel, qui réclame "du calme et de la lucidité", espère que son président en fera autant avec lui.