Annecy avance masqué

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Charles Beigbeder et Jean-Pierre Vidal présentaient mardi les dernières avancées de la candidature d'Annecy pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018. En position d'outsider à trois mois du vote du CIO selon le président du comité, la candidature savoyarde se prépare pour le sprint final, convaincue de ses chances de l'emporter.

Charles Beigbeder et Jean-Pierre Vidal présentaient mardi les dernières avancées de la candidature d'Annecy pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018. En position d'outsider à trois mois du vote du CIO selon le président du comité, la candidature savoyarde se prépare pour le sprint final, convaincue de ses chances de l'emporter. "Le favori ne gagne pas toujours". Reprenant la petite allusion de Chantal Jouanno à Londres 2012 lors du dernier SportAccord de la capitale britannique, Charles Beigbeder a donné le ton de ce point d'actualité du comité de candidature Annecy 2018. L'optimisme et la confiance étaient donc de rigueur au Grand Palais ce mardi. A 78 jours du verdict, le fameux vote des membres du CIO lors du sommet de Durban le 6 juillet prochain, le dossier savoyard avance après moult rebondissements et accidents de parcours. Le discours bien rôdé, le président du comité de candidature, nommé en janvier dernier à la place d'Edgar Grospiron démissionnaire, a insisté sur les atouts du dossier français. Authenticité, terroir et écologie en sont les maîtres mots. "Le Mont Blanc, tout le monde connait et on l'a, c'est un terrain extraordinaire !", résume le fondateur de Poweo. Face aux réserves, les deux hommes étendards d'Annecy 2018 tentent de rassurer. "La visite de la commission s'est très bien déroulée. Nous avons été performants sur les questions-réponses, surtout si l'on compare avec les autres villes candidates", assure le duo Vidal-Beigbeder, ce dernier lançant finalement : "Je n'en dirai pas plus pour respecter l'éthique du CIO". Une marque de confiance et d'optimisme bien rare pour un dossier qui continue de traîner comme un boulet ses erreurs initiales et qui se veut du coup des plus "humbles". Jugé toujours en retard sur ses rivales Munich et Pyeongchang, Annecy doit forcer le train. Six nouveaux partenaires sont arrivés, apportant trois millions d'euros à un budget qui reste le plus faible des candidats (environ 30 millions d'euros). Une priorité : faire connaitre le projet La commission a jugé que le dossier technique révisé était désormais bon mais la candidature trop peu connue à l'international. Du coup, les leaders se démènent d'Oslo à Barcelone, en passant par Nouméa ou Londres. Et le lobbying, ce mot tabou si critiqué lors de l'échec de Paris 2012, est en marche. Après avoir recruté l'expert britannique Andrew Craig, impliqué dans les élections de Vancouver, Londres et Sotchi, Annecy tente l'opération séduction. L'ancienne skieuse suédoise Pernilla Wiberg joue un rôle de l'ombre mais important, connaissant de nombreux membres après avoir passé huit ans à la commission des athlètes. Beigbeder, lui, occupe le terrain : "J'ai rencontré 60 des 100 membres votants du CIO, parfois pour dîner ou déjeuner. C'est indispensable, montrer qu'on les considère, qu'on les respecte. Je pense que je les aurai tous vu avant Lausanne." Le siège du CIO accueillera les présentations des candidatures aux membres les 18 et 19 mai prochains. Un nouveau rituel qui avait joué pour beaucoup dans la victoire de Rio pour les JO d'été 2016. D'ici là, Annecy doit séduire et se préparer à la dernière ligne droite. "Les voix se gagnent jusqu'au dernier instant", rappelle Jean-Pierre Vidal. Paris 2012 et le fiasco de Singapour semble décidément dans toutes les têtes... Cette fois pas de Luc Besson pour l'incontournable film de présentation mais un jeune réalisateur, Nicolas Bary, qui aura la lourde tâche de séduire et de rallier les indécis. La candidature haut-savoyarde a préparé ses cartes. Reste à les abattre sur la dernière mise. Celle la plus importante du poker menteur habituel du CIO pour lequel la Venise des Alpes était bien mal partie... Il reste pourtant du chemin pour arriver à Durban avec suffisamment d'atouts en main. Avec un objectif: éviter un nouvel échec de l'olympisme français, le quatrième en moins de quinze ans.