Ancelotti sous la menace

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Olivier CHAUVET , modifié à
Intenable en début de saison, Chelsea semblait bien parti pour se succéder à lui-même. Mais les Blues connaissent un hiver particulièrement délicat. En déplacement mercredi lors de la 22e journée sur la pelouse de Wolverhampton, alors bon dernier de Premier League, les Londoniens se sont piteusement inclinés (0-1). Une défaite qui affaiblit considérablement la position de leur entraîneur Carlo Ancelotti.

Intenable en début de saison, Chelsea semblait bien parti pour se succéder à lui-même. Mais les Blues connaissent un hiver particulièrement délicat. En déplacement mercredi lors de la 22e journée sur la pelouse de Wolverhampton, alors bon dernier de Premier League, les Londoniens se sont piteusement inclinés (0-1). Une défaite qui affaiblit considérablement la position de leur entraîneur Carlo Ancelotti. Qu'arrive-t-il à Chelsea ? Champions d'Angleterre en titre, les Blues avaient débuté la saison en trombe avec deux victoires écrasantes (6-0) face à West Brom et Wigan et seulement deux défaites concédées lors de leurs douze premiers matches, à Manchester City (0-1) et Liverpool (0-2). Mais depuis, les Londoniens cafouillent leur football et enchaînent les contre-performances. Auteurs d'une seule victoire lors de leurs neuf derniers matches (quatre défaites, quatre nuls), ils ont été surpris à Wolverhampton, lanterne rouge avant la rencontre, mercredi lors de la 22e journée de Premier League (0-1), à la suite d'un but contre son camp de Jose Bosingwa (5e), et sont ainsi relégués à la cinquième place du classement à neuf points du leader Manchester United. Une dégringolade plus qu'inquiétante pour l'entraîneur Carlo Ancelotti, qui doit commencer à sentir le vent du boulet. Malgré la précarité de sa situation, le technicien italien fait preuve d'optimisme. "Je sais que beaucoup d'entraîneurs auraient pu être virés après de tels résultats, avait-il confié à la BBC avant la rencontre de mercredi face aux Wolves. Mais je suis un homme chanceux. Au restaurant, vous payez l'addition lorsque vous avez fini de manger. Là, c'est pareil, le club pourra juger mon travail à la fin de la saison." Reste à savoir si le propriétaire du club, Roman Abramovitch, aura la patience d'attendre jusque-là. Rien n'est moins sûr. Le milliardaire russe ne pourra toutefois pas faire porter à son entraîneur toute la responsabilité de la mauvaise passe actuelle de son club. Etincelants la saison dernière et en début d'exercice, les cadres offensifs de l'équipe, Didier Drogba, Florent Malouda et Nicolas Anelka, sont très loin de leur meilleur niveau depuis quelques matches. Seule bonne nouvelle pour Chelsea, le retour de blessure de Frank Lampard, qui n'a toutefois pas encore eu l'effet escompté. Un effectif limité Mais, outre l'état de forme déficient de ses stars, se pose un autre problème, plus structurel, pour le club londonien. Après avoir investi énormément sur le marché des transferts lors de son arrivée en 2003 et dans les années qui ont suivi, Abramovitch a considérablement resserré les cordons de la bourse. Pour preuve, les recrues de l'été dernier, Yossi Benayoun et Ramires, plutôt destinés à être des remplaçants. Dans le même temps, Chelsea s'est débarrassé de joueurs certes vieillissants, mais à la stature internationale, comme Ricardo Carvalho, Michael Ballack et Deco. Du coup, Les Blues disposent encore d'un onze de grande qualité, mais avec peu de solutions de rechange, ce qui a pour but d'offrir du temps de jeu à de jeunes joueurs. Une tactique qui pourrait s'avérer payante à moyen ou long terme, mais qui empêche le club d'être actuellement compétitif vis-à-vis de ses rivaux: Manchester United, Arsenal et Manchester City. Une situation sûrement très difficile à accepter pour Roman Abramovitch, qui pourrait pourquoi pas prendre des dispositions dès cet hiver: changer d'entraîneur et investir de nouveau massivement sur le marché des transferts.