Ambiance made in Marcoussis

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S.L. , modifié à
La courte défaite dans le "crunch", bien que synonyme de perte du Grand Chelem, n'aurait pourtant, à en croire Marc Lièvremont, nouvel adepte de la méthode Coué, pas entamé le moral du groupe tricolore. S'il peine à s'exprimer sur le terrain, "le groupe vit bien", ne cessent de répéter le sélectionneur et ses joueurs depuis Marcoussis. On serait plutôt prêts à les croire...

La courte défaite dans le "crunch", bien que synonyme de perte du Grand Chelem, n'aurait pourtant, à en croire Marc Lièvremont, nouvel adepte de la méthode Coué, pas entamé le moral du groupe tricolore. S'il peine à s'exprimer sur le terrain, "le groupe vit bien", ne cessent de répéter le sélectionneur et ses joueurs depuis Marcoussis. On serait plutôt prêts à les croire... "Un groupe qui vit bien" est une expression qu'aiment seriner les entraîneurs, tous sports confondus. Comme Raymond Domenech avant la Coupe du monde de football, Marc Lièvremont a fait sienne à son tour cette phrase un peu toute faite, mais qui par-delà la gestion des egos, ne semble pas être qu'une vue de l'esprit au sein de ce XV de France. N'en déplaise à tous ceux prêts déjà à envoyer au bûcher le sélectionneur des Bleus dans un parallèle facile et totalement réducteur avec l'ancien coach de l'équipe de France de football. Mais que se cache-t-il derrière ces mots et donc dans le secret des résidences des joueurs, Clairefontaine ou Marcoussis ? Le demi de mêlée Morgan Parra, relégué de titulaire à remplaçant, avant d'être propulsé de nouveau en tant que demi de mêlée n°1 suite au forfait de Dimitri Yachvili, livre une explication de premier de la classe. "Vivre bien, c'est qu'il y a une bonne ambiance, une bonne entente. Avant le "crunch", débuté sur le banc, le Clermontois donnait le change: "Aujourd'hui, j'aimerais commencer le match parce que je suis un compétiteur, mais ce n'est pas pour ça qu'on mettra des bâtons dans les roues à l'autre qui est Dimitri Yachvili aujourd'hui", disait-il. Et d'ajouter: "La bonne ambiance, elle se fait aussi aux repas, dans la vie, de tous les jours, en dehors du rugby". "Après, sur le terrain, on est là pour se faire travailler les uns les autres, pas pour se faire mal ou pour se piquer les places." "Attaque gratuite, réponse disproportionnée. C'est le slogan de Marcoussis" Voilà pour la version classique et de bon goût, mais d'autres joueurs, à commencer par Jérôme Thion, ont dévoilé un autre aspect de cette vie d'un "groupe qui vit bien"."Nous sommes des joueurs d'horizons et de clubs différents et le fait de pouvoir se retrouver nous permet de retrouver une certaine ambiance", dit-il. "A chaque fois, il y a quelques petits trublions qui arrivent à animer ce groupe (...) Il y en a deux ou trois qui foutent un joyeux bordel", ajoute-t-il. Quand on lui réclame des précisions, il lâche, dans un sourire navré: "Il y a encore des mecs pour te badigeonner tes tongs de moutarde." Et quand on lui demande s'ils ne viendraient pas par hasard de Clermont, il répond: "La plupart du temps, c'est ça. Un grand avec des cheveux blonds et un tout petit aussi, mais bon je ne vais pas balancer, ça ne se fait pas." Imanol Harinordoquy confirme. "Les Clermontois aiment bien faire de sales coups et les faire passer sur le dos des autres, c'est assez mesquin", dit-il l'accent chantant et le sourire aux lèvres. Il note en outre que les "trublions" n'osent pas s'attaquer au Basque qu'il est. "Là, ils ont peur, ils ne s'approchent pas parce qu'ils savent qu'à toute attaque gratuite, réponse disproportionnée. C'est le slogan de Marcoussis", ajoute-t-il. Lui non plus ne cite pas de nom, mais les soupçons s'orientent immédiatement vers Morgan Parra, petit brun de Clermont, et Aurélien Rougerie, grand aux cheveux blonds et capitaine du même club. "Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez, je suis complètement innocent. D'ailleurs nul n'est censé ignorer la loi et la présomption d'innocence", répond Aurélien Rougerie. "Je n'ai absolument rien fait et je ne vois pas qui aurait pu me citer. Enfin, j'ai mes petites informations. je ne sais pas s'il y aura des représailles ou pas, mais en tout cas...." Morgan Parra en bon demi de mêlée, passe des aveux, à demi. "Il a dit ça ? Quelle enflure", dit-il quand on le confronte aux révélations de Thion. "Je mets sur le dos des autres simplement. Je fais tout par derrière, tout en cachette", ajoute-t-il avant d'aggraver encore son cas lorsqu'on lui demande la différence entre une blague d'avant et une blague d'arrière. "L'avant est lourd et on sait tout de suite que c'est lui. Le 9, on ne sait pas que c'est lui."