Alonso ne perd pas espoir

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Fernando Alonso a ravi ses fans espagnols avec un départ d'anthologie dimanche. Las pour le double champion du monde, sa Ferrari ne lui a pas permis de résister aux retours des Red Bull et de Lewis Hamilton. Sous contrat avec la Scuderia jusqu'en 2016, Alonso affiche déjà un passif de près de 70 points sur Vettel. Mais il refuse de s'avouer vaincu alors que son directeur technique a été démis de ses fonctions mardi...

Fernando Alonso a ravi ses fans espagnols avec un départ d'anthologie dimanche. Las pour le double champion du monde, sa Ferrari ne lui a pas permis de résister aux retours des Red Bull et de Lewis Hamilton. Sous contrat avec la Scuderia jusqu'en 2016, Alonso affiche déjà un passif de près de 70 points sur Vettel. Mais il refuse de s'avouer vaincu alors que son directeur technique a été démis de ses fonctions mardi... Une foule qui se lève, un héros digne de l'attente et de la ferveur suscitées, le circuit de Catalunya a vécu un moment rare, dimanche à 14 heures. Qualifié en quatrième position, Fernando Alonso a réalisé un départ parfait. Comme annoncé samedi à l'issue de la Q3: "L'objectif est de prendre un bon départ, affirmait le leader de la Scuderia d'un air carnassier, dans des propos relayés par le site officiel de la Formule 1. Dans le premier virage, je n'ai rien à perdre, on va voir comment les autres pilotes vont le prendre." Rien à perdre, et surtout tout à gagner face à des rivaux que l'Espagnol savait plus rapide que lui sur la durée d'un Grand Prix. Alors, Alonso a tenté et réussi la prouesse de se hisser en tête, un plaisir rare cette saison. "C'était fantastique de voir la foule en liesse dans les tribunes", reconnaissait l'Asturien après la course. Une joie de courte durée, tant les tours suivants sont devenus une vaine résistance. "Je suis sûr que tout peut encore arriver" Proie des Red Bull et de Lewis Hamilton, Alonso a scruté en vain ses rétros, pendant que ses ingénieurs sortaient les calculettes pour résister à la première valse de changements de pneus. "Nous avons essayé autant que possible de copier ou d'anticiper leurs mouvements. Ce qui signifiait faire plus de la moitié de la course avec les pneus durs, ça nous a pénalisé lourdement et creusé un écart plus gros qu'il n'est en réalité. Nous manquons d'appuis aérodynamiques: ici, nous n'avons pas eu l'aileron qui convient à ce circuit." Une manière aussi de regretter l'interdiction par la FIA du nouvel aileron arrière de la Ferrari, testé vendredi, inspecté samedi par Charlie Whiting et ses hommes, et finalement interdit malgré "son interprétation astucieuse" du règlement (selon les propres mots du délégué technique de la FIA). Finalement 5e à un tour des meilleurs, Alonso aurait pu se rendre à l'évidence, lui et son retard de 67 points au classement. Aldo Costa démis de ses fonctions Le titre mondial, soufflé par Vettel à Abu Dhabi l'an passé, semble inabordable au vu de la hiérarchie actuelle. "Je ne suis certainement pas en train de penser à abandonner le championnat après seulement cinq courses, assure pourtant l'Espagnol. L'écart au classement est très grand, mais je suis sûr que tout peut encore arriver." La saison sera longue, se dit-il, et les prochaines échéances peuvent changer la donne. Ferrari a d'ailleurs réagi ce mardi en annonçant des changements. Ancien chef designer puis directeur du développement, le directeur technique Aldo Costa, promu en 2008, a été démis de ses fonctions. Le communiqué de la Scuderia évoque "de nouvelles attributions" bien mystérieuses et qui semblent dissimuler une véritable sanction par rapport aux résultats et à la frilosité des choix techniques 2011, déjà stigmatisés par le directeur d'écurie, Stefano Domenicali. L'ancien stratège de McLaren, Pat Fry, arrivé l'an dernier prend, lui, la tête du département châssis, la production allant à Corrado Lanzone alors que le département moteur reste confié à Luca Marmorini. Il faudra donc réagir vite. Et quoi de mieux pour bouleverser la hiérarchie que Monaco, ses rails si proches de la piste, ses interruptions de course et le pilotage poussé au paroxysme ? "C'est une course spéciale sur le calendrier. Tout peut arriver là-bas. Bien sûr, nous savons que les appuis nécessaires sont les plus élevés de l'année, mais ça a également été le cas l'année dernière et nous étions compétitifs...", note Alonso. Simple moyen de se rassurer, et de faire contre mauvaise fortune bon coeur ? Monaco, et ses premiers essais libres dès jeudi, pourrait en tout cas marquer un vrai tournant dans la saison d'un pilote qui a confié son avenir à la Scuderia.