Adieu l'Europe !

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Il n'y aura pas d'équipe française en finale de la H Cup le 21 mai, à Cardiff. Tombeurs sans coup férir de l'Usap (23-7) ce dimanche, à Milton Keynes, les Anglais de Northampton, onze ans après leur seul et unique titre dans la compétition, auront l'honneur de défier le Leinster. Pour les Catalans, c'est une saison blanche et surtout la perspective d'une prochaine sans Coupe d'Europe après dix participations de rang.

Il n'y aura pas d'équipe française en finale de la H Cup le 21 mai, à Cardiff. Tombeurs sans coup férir de l'Usap (23-7) ce dimanche, à Milton Keynes, les Anglais de Northampton, onze ans après leur seul et unique titre dans la compétition, auront l'honneur de défier le Leinster. Pour les Catalans, c'est une saison blanche et surtout la perspective d'une prochainer sans Coupe d'Europe après dix participations de rang. Auréolé l'an passé par une fin de saison dernière, marqué par la finale franco-française remportée par les Toulousains face aux Biarrots, qui faisait suite au Grand Chelem du XV de France dans le Tournoi, le rugby français vit un réveil difficile avec l'élimination ce week-end de ses deux derniers représentants au stade des demi-finales. Un bilan qu'il convient de nuancer par la présence record de quatre clubs du Top 14 au tour précédent, mais qui laisse Toulouse et donc l'Usap au bord de la route. Au lendemain de la chute digne et superbe de la maison toulousaine à Dublin, face au Leinster, c'est plutôt, il faut bien l'avouer, à un naufrage du vaisseau catalan qu'on a assisté, coulé corps et biens au terme d'une rencontre à sens unique (23-7) par des Saints évoluant une, voire même deux classes au-dessus son adversaire. Trois semaines après l'euphorique quart de finale de Barcelone, la désillusion est terrible pour des Perpignanais qui, en l'espace d'une semaine auront tout perdu du championnat à leur formidable campagne européenne. Le constat est cruel à l'heure, où Jacques Brunel s'apprête à tourner la page sang et or avec celle d'une saison blanche, qui entérine une première inédite depuis dix ans: l'Usap ne renouera pas avec la H Cup lors du prochain exercice. Candelon pète les plombs Le week-end au soleil du rugby français a beau se poursuivre, on guette après l'élimination toulousaine de la veille, l'éclaircie perpignanaise. L'Usap, bien placée en défense, s'y attelle avec un bel entrain dès les premières minutes, marquée même par un monopole de la possession du ballon que ne récompense pas le drop trop court, décoché des 50 mètres par Nicolas Laharrague (11e). Piqués au vif, les Saints offrent une réaction fracassante que l'échec initial du buteur, Steve Myler (14e), ne suffit pas à refroidir. Si la défection sur blessure en cours de semaine du troisième ligne international, Tom Wood, révélation du dernier Tournoi et de la saison outre Manche, son remplaçant, Calum Clark, capitaine des -20 ans anglais, le supplée à merveille sur cette première charge dans les 22 mètres adverses, qui déchire le rideau catalan et provoque le renversement fatal , dont profite sans forcer son talent l'arrière Ben Foden, encore décisif face aux Français sur ce premier essai transformé (7-0, 16e). La petite merveille du rugby anglais a déjà frappé et, irrésistible, met le feu dans le camp perpignanais (18e). C'est déjà le feu pour l'Usap, qui sans surprise subit aussi les premières décisions discutables de l'arbitre irlandais M. Clancy comme sur cette pénalité imaginaire, infligée à David Marty, dont profite Myler pour creuser l'écart (10-0, 25e). La fébrilité s'est répandue comme une traînée de poudre dans les rangs sang et or, à l'image d'un Julien Candelon, auteur d'un en-avant grossier dans son propre en-but suite au nouvel échec de Myler (27e), mais surtout d'une charge en l'air ô combien dangereuse sur Lee Dickson. Le carton jaune est un moindre mal, même si sur l'action précédente, la montée défensive perpignanaise s'est totalement effritée pour laisser un adversaire en pleine confiance enfoncer le clou par Jon Clarke, insaisissable pour Marty et Chouly (17-0, 32e). Myler aggrave un peu plus la marque (20-0, 38e), mais juste avant la pause, l'espoir renaît sur cette prise de risque. La première pénalité est convertit en penaltouche gagnante que Guilhem Guirado concrétise (20-7, 40e). Accroché à ce premier essai comme à une bouée, Jacques Brunel peut bien garder la moustache conquérante, l'Usap, qui fait connaissance avec le monstre physique qu'est le pilier local, Soane Tonga'uiha (1,95m pour... 147kg !), frise aussi le troisième essai que la défense désespérée de Guirado sauve in extremis (45e). Même si Myler retrouve la cible (23-7, 50e). De la démonstration à l'humiliation... Il n'y a bien que sur ballons portés que Perpignan semble en mesure de trouver son salut dans ce match si mal engagé. Au point de privilégier une fois encore cette option plutôt que de prendre les points. Sans succès cette fois. A l'heure de jeu, toute reste pourtant possible, mais le combat des « gros », loin de tourner à l'avantage des Catalans, voit Northampton bomber le torse dans ce secteur. A tel point que la démonstration de force anglaise tourne à l'humiliation pure et simple, symbolisée par le match dans le match perdu en mêlée fermée par le capitaine Nico Mas face à ce colossal Tonga'uiha, acclamé à sa sortie du terrain. Les Perpignanais sont pris, de manière irrémédiable et c'est un beau rêve européen long de près de huit mois, qui s'écroule de l'autre côté du Channel, où une statistique claque comme un douloureux aveu d'impuissance aux oreilles des visiteurs avec un douzième match sans victoire lors d'un déplacement en Angleterre.