A qui les clés du temple ?

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François QUIVORON , modifié à
Rafael Nadal a l'occasion de signer dimanche le troisième doublé Roland-Garros-Wimbledon de sa carrière après 2008 et 2010. Mais son adversaire en finale, Novak Djokovic, vient de lui chiper la première place mondiale. Le Serbe, novice à ce stade de la compétition à Londres, vise quant à lui une troisième couronne en Grand Chelem, la première à Wimbledon.

Rafael Nadal a l'occasion de signer dimanche le troisième doublé Roland-Garros-Wimbledon de sa carrière après 2008 et 2010. Mais son adversaire en finale, Novak Djokovic, vient de lui chiper la première place mondiale. Le Serbe, novice à ce stade de la compétition à Londres, vise quant à lui une troisième couronne en Grand Chelem, la première à Wimbledon. Avant leur passation de pouvoir lundi au classement ATP, Rafael Nadal et Novak Djokovic s'expliquent ce dimanche en finale de Wimbledon. Il eut été dommage de se priver de ce combat entre les deux meilleurs joueurs de la saison, alors que le Serbe va dépasser son rival au sommet de la hiérarchie mondiale. C'est donc une question de suprématie qui se joue sur le Centre Court, mais aussi l'histoire qui va s'écrire. Depuis la défaite de Roger Federer en quarts de finale, pour la deuxième année consécutive, il semble bien que Nadal détienne désormais les clés du temple du tennis puisqu'il dispute sa cinquième finale depuis 2006 et vise un troisième titre après ceux décrochés en 2008 et 2010. Wimbledon est souvent l'histoire d'un seul homme et l'Espagnol est en train qu'écrire la sienne, comme à Roland-Garros. Le Majorquin n'a plus perdu à Londres depuis sa défaite en finale contre Federer en 2007 (il était absent sur blessure en 2009), soit une série en cours de 20 victoires. Un chiffre qui en dit long sur son aisance sur gazon et sur l'importance qu'il attribue à cette troisième levée du Grand Chelem de la saison. Djokovic, lui, s'invite en finale pour la première fois de sa carrière et les statistiques ne plaident pas en sa faveur. Le Serbe n'a en effet jamais battu Nadal dans un tournoi majeur (cinq défaites en autant de confrontations) et il a perdu cinq des neuf finales qu'il a disputées contre l'Espagnol. Mais le nouveau n°1 mondial a remporté les quatre dernières, cette saison, à Indian Wells, Miami, Madrid et Rome. Autant de raisons de croire en un troisième sacre en Grand Chelem après ses deux titres à l'Open d'Australie (2008 et 2011). Djokovic: "Je ne veux pas le voir prendre le contrôle du match" En cas de succès dimanche, Nadal compterait onze couronnes en Majeurs, à seulement cinq unités du record de Federer, plus que jamais menacé. Face au palmarès de son adversaire, Djokovic s'incline forcément, mais sait qu'il a une carte à jouer: "Il joue très bien sur gazon. Il a toujours confiance et sait ce que c'est que de soulever le trophée à Wimbledon. Moi, je ne sais pas. Mais je n'ai rien à perdre. Je vais entrer sur le court et être agressif, car je ne veux pas le voir prendre le contrôle du match." Sa capacité à agresser l'Espagnol sera l'une des clés de la rencontre, la qualité de sa première balle également. Nadal, qui a joué sous infiltrations contre Mardy Fish en quarts et Andy Murray en demies, devra écouter son corps, même s'il assure ne pas être gêné par sa blessure au pied gauche. Ce Nadal-Djokovic est déjà un classique du tennis actuel, puisque les deux hommes s'affrontent pour la 28e fois. "Ce sera un autre match important. Nous nous sommes affrontés tellement de fois cette année, nous avons joué tellement de finales ou de matches importants l'un contre l'autre... Même si la surface est différente, je crois que je suis capable de le battre", estime le Serbe, qui n'a perdu qu'une fois depuis le début de la saison, en demi-finales de Roland-Garros contre Federer. Ce serait en tout cas une grande première en Grand Chelem pour le nouveau patron du circuit mondial.