A la recherche d'une patronne

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François QUIVORON , modifié à
En l'absence des soeurs Williams, le circuit WTA manque d'une patronne incontestée. Wozniacki, n°1 mondiale, doit encore franchir un palier pour s'imposer naturellement et reste sous la menace des expérimentées Zvonareva, Clijsters et Henin. Sharapova et Safina, attendues au premier plan, peuvent mettre tout le monde d'accord. Voilà les principaux enjeux de la saison 2011.

En l'absence des soeurs Williams, le circuit WTA manque d'une patronne incontestée. Wozniacki, n°1 mondiale, doit encore franchir un palier pour s'imposer naturellement et reste sous la menace des expérimentées Zvonareva, Clijsters et Henin. Sharapova et Safina, attendues au premier plan, peuvent mettre tout le monde d'accord. Voilà les principaux enjeux de la saison 2011. Qui pour mener la danse ? Le circuit féminin se cherche une patronne. Le vide laissé par les soeurs Williams, blessées de longue date, peine à être comblé par la jeune génération qui n'a réussi à placer aucune de ses représentantes en finale des quatre tournois du Grand Chelem la saison passée. Pour prendre la relève, le nom de Caroline Wozniacki est sans doute le plus cité. Mais la jeune Danoise, n°1 mondiale, doit franchir un cap dans les grands rendez-vous pour s'imposer naturellement. Victoria Azarenka dispose elle aussi d'une grande marge de progression et d'un immense talent pour lui permettre de jouer les premiers rôles. Le déclic pour ses deux joueuses ? Dans la tête, assurément. Pour enfin basculer du côté des championnes. Vera Zvonareva a manqué de peu son entrée dans ce cercle très fermé. Finaliste à Wimbledon et à l'US Open, la Russe a terminé la saison à la deuxième place mondiale et mise gros sur l'année 2011: "Je suis très impatiente en ce début de saison. Je me suis entraînée très dur pour m'améliorer le plus possible. Je vais donner le meilleur de moi-même pour faire mieux que la saison dernière." Il lui faudra éviter les deux écueils belges, Kim Clijsters et Justine Henin, capables de tout renverser sur leur passage. La future patronne du circuit se trouve peut-être parmi ces trois joueuses-là. Le retour des éclopées Malgré la retraite d'Elena Dementieva, le contingent russe n'en est pas moins diminué. Surtout si Zvonareva, déjà bien installée dans le Top 10, reçoit l'appui des anciennes patronnes du circuit, comme Maria Sharapova, Svetlana Kuznetsova et Dinara Safina. La soeur de Marat Safin a traversé l'année 2010 comme un fantôme, minée par des problèmes de dos. Si elle les règle, elle a tout pour redevenir une terreur. Sharapova, elle, se reconstruit petit à petit une épaule droite compétitive avec l'ambition de retrouver la première place mondiale, rang qu'elle a atteint en août 2005. Mais forcément, ce sont les soeurs Williams qui seront les plus attendues en 2011. Les deux Américaines ont dû abréger leur saison en raison de blessures (au pied pour Serena, au genou pour Venus). Le doute plane toutefois sur leur retour à la compétition. L'entourage de la cadette, qui n'a plus joué sur le circuit depuis son titre à Wimbledon en juillet mais souhaite "de toutes (ses) forces revenir sur les courts", a fixé au mois d'avril la date de son come-back, tandis que Venus assure qu'elle "travaille actuellement pour guérir correctement". Rien de très précis pour le moment. L'absence des soeurs Williams pèse lourd pour la WTA, de plus en plus en manque de visibilité, en comparaison avec le circuit masculin. Une Française enfin au premier plan ? Après une année 2010 bien pâle, jalonnée de quelques éparses coups d'éclat (titres à Madrid et Bastad pour Rezaï), le contingent tricolore s'avance vers la nouvelle saison sans certitude. Seulement trois Françaises figurent parmi les cent premières joueuses du classement WTA à l'heure de retrouver les courts. Une misère comparée aux années précédentes, ce qui n'incite pas à l'optimisme. Pourtant, il existe bien quelques raisons de croire à un renouveau. Il pourrait être insufflé par Aravane Rezaï, si la Stéphanoise ne s'emmêle pas dans l'irrégularité. Le tennis flamboyant qu'elle est capable de produire, à l'image de sa semaine madrilène, peut lui permettre de s'immiscer dans les hautes sphères. A condition que la tête fonctionne. Problème que Rezaï partage avec Marion Bartoli. La n°1 française a terminé la saison parmi les 20 premières pour la cinquième année consécutive, gage d'une réelle régularité. Mais elle a manqué les grands rendez-vous (un 8e de finale à Wimbledon comme meilleur résultat en Grand Chelem). Peut-être aussi qu'Alizé Cornet va se réveiller. Mais rien n'est moins sûr... Les possibles révélations Une nouvelle fois, c'est vers l'inusable vivier russe qu'il faut se tourner pour dénicher peut-être le futur crack du circuit. A 19 ans, Anastasia Pavlyuchenkova, championne du monde junior en 2006, a remporté ses deux premiers tournois la saison passée. Formée à l'académie Mouratoglou, la jeune Russe a de sérieux arguments pour jouer les trouble-fête. Avec Laura Robson, pas encore 17 ans, le tennis féminin britannique pourrait retrouver le sourire. Titrée chez les juniors à Wimbledon en 2008, à seulement 14 ans, elle est alors comparée à Martina Hingis. De l'autre côté de l'Atlantique, de sérieux espoirs reposent sur les épaules de Beatrice Capra. Révélée à l'US Open avec une place au troisième tour et une victoire sur Rezaï au passage, l'Américaine de 18 ans, chaperonnée au sein de la réputée Evert Academy, vise une place dans le Top 100.