"VSD" visé par la plainte d'une famille de victime du Bataclan

Le Bataclan, une des cibles des attentats du 13 novembre dernier.
Le Bataclan, une des cibles des attentats du 13 novembre dernier. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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N.M. , modifié à
Le procès du magazine mais aussi d'une photographe pour la publication d'un cliché de victime au visage non flouté débutera vendredi à Paris.

Vendredi, le magazine VSD et une photographe américaine doivent comparaître au Palais de justice de Paris. La famille d'une victime des attentats du 13 novembre leur réclame en effet 8.000 euros de dommages et intérêts. A l'origine de ce procès : la publication dans l'hebdomadaire le 17 novembre dernier d'un cliché montrant Cédric G. pris en charge par les pompiers après l'attaque du Bataclan. Cette victime n'a pas survécu à ses blessures, rapporte le site BuzzFeed.

Visage non flouté. Quatre jours après les attentats, VSD avait en effet publié sur une double page la photo de Cédric G., 30 ans, allongé au sol, une blessure à la tête, visage non flouté. Sur la photo, les pompiers s'animent autour de lui. A côté du cliché figure le témoignage de "Cédric, 41 ans" qui raconte comment il a survécu à l'attentat qui a visé la salle de concert. Mais VSD ne précise pas que ce témoin n'est pas celui qui figure sur la photographie. 

La famille "choquée". La famille de Cédric G., "choquée" par la parution selon son avocat Me Sannier, a décidé de porter plainte le 23 novembre dernier. Toujours selon le défenseur des plaignants, "après les attentats, de nombreuses photos très choquantes ont été publiées et ont même conduit à ce que la cellule interministérielle d’aide aux victimes alerte les médias pour ne pas les diffuser. Tous ont joué le jeu sauf le magazine VSD qui, prévenu le 16 novembre, a tout de même publié ce cliché le lendemain". 

Droit à l'information. Selon BuzzFeed, VSD devrait plaider "le droit à l'information". L'Association Reporters Abroad, dont l'auteur de la photographie fait partie, dénonce, elle, "les tentatives de la justice française de criminaliser la conduite de notre collègue reporter et photographe qui faisait son travail". Selon elle, la reporter, après avoir pris la photo, "n’avait pas le contrôle de sa revente ou de sa publication".