Violences faites aux femmes : Thémis, une cellule d'écoute mise en place par l'armée

armée, soldat, tour eiffel, sécurité, sentinelle crédit : CHRISTIAN HARTMANN / AFP - 1280
Les victimes et témoins peuvent appeler anonymement la cellule Thémis (image d'illustration) © CHRISTIAN HARTMANN / AFP
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Aude Leroy édité par M.R. , modifié à
Alors que la parole des victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles tend à se libérer, la cellule d'écoute Thémis mise en place par l'armée accompagne juridiquement les victimes militaires. 

À l'occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, le président Macron doit annoncer une série de mesures samedi. En France, il existe déjà des cellules faites pour libérer la parole des victimes. L'armée, qui se veut exemplaire en la matière, a mis en place une telle structure, encore peu connue du grand public.

Sept nouveaux dossiers par moi. Pour contacter la cellule Thémis, il n'est pas nécessaire de passer par la hiérarchie militaire, que l'on soit victime ou témoin. Ils peuvent appeler anonymement. Et ce dispositif fonctionne : chaque mois, sept nouveaux dossiers arrivent à la cellule. Ils dénoncent des faits de violences, discriminations, homophobie, harcèlement ou encore chantage sexuel.

"Tolérance zéro". "J'ai eu le cas d'une dame qui m'a envoyé son dossier avec 700 SMS", raconte le contrôleur général des Armées Dal, le patron de la cellule, au micro d'Europe 1. "Son interlocuteur masculin dit : 'C'est bien simple. Ou nous avons une relation sexuelle ou je te fais virer de ton poste'. Là, l'infraction est caractérisée. Le commandement a sanctionné une mutation et un retrait d'échelon. La sanction est caractérisée par la tolérance zéro. Ce que je constate, c'est que très tôt des murs de protection sont mis en place. On évacue le harceleur. Très tôt, on propose la protection juridique à la victime et en particulier l'accès à un avocat avec le minimum de frais possible."

Une aide juridique plutôt que psychologique. En revanche, la cellule ne suit pas les victimes sur un plan psychologique, mais elle les aide au quotidien dans leur parcours judiciaire et veille à ce que tous les cas soient traités. Au total en trois ans, plus de 300 dossiers ont été ouverts dont un quart pour viol ou agression sexuelle.