Vignettes Crit'Air : "Pour une étiquette, on ne va pas s'arrêter de bosser"

Adieu aux vignettes numéro 5 et aux voitures correspondantes dès le 1er juillet dans Paris.
Adieu aux vignettes numéro 5 et aux voitures correspondantes dès le 1er juillet dans Paris. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
  • Copié
Justin Morin et A.D
Dès dimanche, les voitures diesel immatriculées avant 2001, correspondant à la vignette Crit'Air 5, ne pourront plus rouler dans Paris. Une mesure que n'appliqueront pas certains usagers de la route.

Adieu aux vignettes Crit'Air 5. Les voitures correspondant à cette catégorie de pollution n'ont plus le droit de circuler dans Paris en semaine à compter du 1er juillet. La mesure concerne les véhicules diesel de particuliers immatriculés avant 2001, les utilitaires datant d'avant 2002 et enfin les poids-lourds d'avant 2006 qui seront eux exclus 7 jours sur 7.

"Pour une étiquette, on ne va pas s'arrêter de bosser." Si bannir les voitures les plus polluantes est l'objectif, la mesure n'est pas forcément simple à appliquer pour certains. C'est le cas d'Alexandre, ouvrier du bâtiment dont la camionnette n'est plus de première jeunesse. La carrosserie est cabossée, la peinture blanche vire au beige mais elle lui suffit pour transporter les gravats à la déchetterie. Sur son pare-brise, la vignette grise numéro 5 lui interdira bientôt l'accès à la capitale où il réalise la plupart de ses chantiers : "Si on n'a pas les moyens pour acheter un nouveau camion, on va faire comment ? Si le patron nous dit 'tu roules', on roulera avec et voilà ! On aura une amende, on la paiera et continuera à bosser. Pour une étiquette, on ne va pas s'arrêter de bosser."

"On passera à l'électrique". Alexandre a acheté sa camionnette en urgence après le vol de l'ancienne et il paraît difficile de réinvestir dans un nouveau camion. Ils sont beaucoup comme lui à se retrouver piégés. Julien, par exemple, possède une voiture qui a plus de 20 ans. Il l'utilise tous les jours pour aller travailler en banlieue et il prendra le risque de continuer à rouler avec aussi : "supprimer les voitures, c'est quelque chose. Après, il faut proposer des alternatives aux gens. Les transports en commun sont souvent surchargés. Les pistes cyclables sont en très mauvais état. A un moment donné, on passera à l'électrique, c'est juste une question de temps et de budget. Il faut anticiper un peu. Et c'est d'autres contraintes ?" Comme celle de trouver une place où faire recharger sa voiture. 

La mairie de Paris incite pourtant à passer le cap de l'électrique en proposant de nombreuses aides à l'achat et des avantages comme la gratuité des parkings.