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avec AFP, Charles Guyard , modifié à
Le tribunal administratif de Nantes a enjoint jeudi à la commune des Sables d'Olonne, en Vendée, de retirer dans les six mois une statue de Saint-Michel d'une place publique, afin de se mettre en conformité avec la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État.
REPORTAGE

Le tribunal administratif de Nantes a enjoint jeudi la commune des Sables d'Olonne, en Vendée, de retirer dans les six mois une statue de Saint-Michel d'une place publique, au nom de la laïcité afin de se mettre en conformité avec la loi de 1905. Cette décision fait suite à une requête de la fédération vendéenne de l'association de la Libre pensée, qui demandait le retrait de la statue du domaine public en tant qu'"objet religieux manifeste". L'association avait réclamé le retrait de la statue à l'ancien maire des Sables d'Olonne dès son installation à l'automne 2018. Elle s'était tournée vers la justice après avoir essuyé un premier refus.

Ne pas confondre "commune et paroisse"

Ce jugement "confirme qu'il faut respecter les convictions de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, et non satisfaire quelques-uns", s'est réjoui dans un communiqué le président de la Libre pensée en Vendée, Jean Regourd. "Il est inacceptable que des élus (...) confondent encore commune et paroisse", a-t-il ajouté.

Le maire des Sables d'Olonne, Yannick Moreau (ex-LR), a annoncé à la mi-journée qu'il ferait appel de cette décision. Dans un communiqué, il a fustigé les "demandes abusives de laïcistes radicaux complices de la 'cancel culture' qui cherchent à déboulonner un par un les attachements culturels millénaires qui ont forgé notre identité collective". En 2018, l'association de la Libre pensée avait obtenu le déplacement à Ploërmel (Morbihan) d'une statue de Jean Paul II, érigée douze ans plus tôt sur une place publique, au terme d'une longue procédure jusqu'au Conseil d'Etat.

Les habitants surpris par la décision

Les habitants de la commune ont été surpris par la décision de la justice. "Beaucoup de tristesse, parce que nous pensons que [la statue] a sa place devant l'église Saint-Michel, le carrefour Saint-Michel. Ce serait désolant de devoir la retirer", regrette Simone, une habitante. Son constat est partagé par deux voisines, Claudine et Elizabeth. "S'il fallait enlever tout ce qui nous déplaît, il y aurait beaucoup de choses à enlever", affirme l'une. "Je suis de religion catholique, si devant une mosquée il y avait une statue à connotation musulmane, ça ne me gênerait pas non plus", explique l'autre. 

La prochaine étape, c'est le déboulonnage de la statue. Sauf si l'appel formé par la mairie devant le tribunal administratif est assorti d'un effet suspensif.