Urban Outfitters : le pull ensanglanté qui fait tache

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Fabienne Cosnay , modifié à
FASHION FAUX PAS - La marque de vêtements a retiré de la vente un sweatshirt à l'apparence tachée de sang portant le logo de l'université Kent State, théâtre de manifestations sanglantes.

"Vintage". Après le scandale suscité par un t-shirt Zara sur lequel figurait une étoile jaune, c'est la marque de vêtements américaine Urban Outfitters qui se retrouve au cœur d'une polémique avec un t-shirt rose présenté comme "vintage" faussement tâché de sang et portant l'inscription Kent State University, théâtre de manifestations sanglantes en 1970. Sur son site Internet, la marque vendait le côté "unique du modèle précisant : "Nous n'en avons qu'un. Alors achetez-le ou regrettez-le". Face aux nombreuses critiques, notamment d'internautes indignés, l'enseigne a présenté ses excuses et retiré de la vente le vêtement.

Une référence. Outre l'aspect sanguinolent du tee-shirt, c'est surtout sa référence de très mauvais goût qui a suscité un déluge de critiques sur les réseaux sociaux. Difficile, en effet, de ne pas y voir une référence au drame qui s'est produit sur le campus de l'Université d'Etat de Kent, le 4 mai 1970. Ce jour là, quatre étudiants avaient été tués et neuf blessés lorsque la Garde nationale de l'Etat avait fait feu contre des étudiants manifestant comme l'expansion au Cambodge de la guerre du Vietnam par le président Richard Nixon.

Mea-culpa et retrait. Face à la polémique, la marque américaine, qui cible les jeunes adultes branchés, a fait son mea culpa. Urban Outfitters "présente ses excuses sincères pour tout préjudice" causé par son sweatshirt vendu au prix de 129 dollars et affirme "n'avoir jamais voulu faire allusion à ce qui s'est passé à Kent State en 1970". Le vêtement jouait sur les effets de décoloration, a plaidé la marque. L'université, forte de quelque 14.000 étudiants, a pour sa part estimé que l'article "allait au-delà du mauvais goût, banalisant des morts qui hantent toujours la communauté de Kent State".

Ça commence à faire beaucoup. Urban Outfitters, qui compte plus de 400 magasins en Amérique du Nord et en Europe, n'en est pas sa première controverse. La marque qui se veut branchée s'est notamment illustrée par le passé avec des tee-shirts poortant le mot "dépression" ou des slogans tels que "Misery loves alcohol" (la misère aime l'alcool)  ou "Everybody Loves a Jewish Girl" (Tout le monde aime les jeunes juives), entouré de sacs à mains et de dollars.