Une institutrice demandait à ses élèves de se gifler entre eux

Les "punitions" avaient lieu devant tous les élèves de la classe.
Les "punitions" avaient lieu devant tous les élèves de la classe. © THOMAS SAMSON / AFP
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A.D et Lionel Gougelot
L’enseignante de Crack, à côté de Calais, utilisait des méthodes de punition choquantes. Elle pourrait être suspendue.

Le débat sur la fessée est régulièrement de mise : faut-il l'interdire ? La gifle, en revanche, semblait être oubliée. Mais une institutrice du Pas-de-Calais, elle, en avait fait sa méthode. Elle demandait à ses élèves de CP de gifler leurs petits camarades un peu trop turbulents. Une procédure a été lancée par l'Education nationale contre cette maîtresse de Marck près de Calais.

Chantage. Quand une simple dispute entre écoliers éclatait dans la cour de récréation, la punition se transformait en châtiment public. Deux élèves de CP ont ainsi été obligés par la maîtresse de gifler leurs petits camarades devant toute la classe. Une maman a demandé des explications à l'un des "gifleurs". Le jeune garçon raconte alors que les ordres venaient de la maîtresse et qu'elle a même demandé de recommencer parce qu'elle "n'avait rien entendu". Le second garçon explique qu'il y a été obligé sous peine de perdre "un bon point". La maman est déconcertée : "C'est intolérable, on les met à l'école pour apprendre, pas pour se prendre des gifles."

"Grave dérapage". Pour le maire de la commune, Pierre-Henri Dumont, "c'est un grave dérapage. Il ne faut pas oublier que ce sont des enfants qui ont 6 ans, pour qui l'autorité d'un adulte représente quelque chose. Ils ont besoin d'être en confiance." L'édile a par ailleurs déclaré qu'il "voyait mal comment l'enseignante, si les faits sont avérés, pourrait continuer à enseigner dans cette école". L'enquête de l'inspection académique pourrait déboucher sur une sanction disciplinaire, voire une suspension de l'institutrice, qui était juste ici sans histoire. Depuis quelques jours, elle est en arrêt maladie.