Une fondation vole au secours financier des femmes

Anne-Cécile Mailfert fait également partie d'Osez le féminisme.
Anne-Cécile Mailfert fait également partie d'Osez le féminisme. © Europe 1
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M.S. et Eve Roger , modifié à
La "Fondation des femmes" se propose de récolter des dons pour lutter contre les inégalités salariales et aider les femmes les plus précaires.

C'est une idée simple, mais il fallait la trouver : créer une structure pour lever des fonds pour toutes les femmes qui en ont besoin, un peu comme le Sidaction ou le Téléthon. Et c'est aujourd'hui, à l'occasion de la journée des droits des femmes, que la "Fondation des femmes" lance son premier appel au don.

Moins de 0,1% du budget de l'Etat. Elle propose de donner huit euros tous les 8 du mois. Avec la déduction fiscale, cela revient à un don de 2,72 euros, soit le prix d'un café en terrasse à Paris, selon Anne-Cécile Mailfert, la présidente de cette toute nouvelle fondation. L'idée lui est venue en regardant le budget du ministère du Droit des femmes, qui ne représente que 0,006% du budget de l'Etat. "C’est absolument ridicule, ce que l’Etat met sur la table", s’agace-t-elle. "Vingt-quatre millions d’euros, ça peut paraître beaucoup aux gens, mais en fait la SPA c’est 45 millions d’euros, le Téléthon c’est 98 millions d’euros. On ne dit pas qu’il y a des causes plus importantes que d’autres, on dit juste qu’il n’y a pas de raison que la cause des femmes soit moins importante que les autres."

Rapprocher les femmes influentes et précaires. L'objectif de la "Fondation des femmes" est de réunir 300.000 euros la première année et un million d’euros d'ici trois ans. L'argent ira aux associations qui s'occupent des femmes vivant dans la précarité, comme les SDF et les chômeuses de plus de 45 ans. Une partie des fonds sera aussi distribuée - et c'est plus étonnant - à celles qui luttent contre les inégalités salariales, par exemple en proposant des formations pour demander une augmentation ou même un poste.

La bonne idée de cette fondation est de rapprocher pour la première fois les femmes qui ont du pouvoir et de l'argent des femmes les plus pauvres et les plus précaires, qui luttent pour survivre. Ces femmes d'influence, qu’elles soient dirigeantes ou cadres supérieures, luttent au quotidien contre le plafond de verre. Avec que l’espoir que, dorénavant, on ne répète plus inlassablement les mêmes chiffres tous les 8 mars : une femme sur dix est victime de violences conjugales et l'écart des salaires entre les sexes est de 25% en moyenne.